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Conseil mondial de l’Internationale socialiste : quelles retombées pour le Maroc ?

La tenue à Rabat il y a trois semaines, du Conseil mondial de l’Internationale socialiste, est un événement majeur qui a eu (et aura) des retombées diplomatiques et politiques significatives sur la position du Maroc sur la scène internationale et sur les alliances partisanes et leurs implications sur les rapports géopolitiques. L’USFP, qui a accueilli ce Conseil, a démontré sa capacité à être aux avant-postes de la dynamique du mouvement progressiste mondial, de même qu’elle a mis en avant le rôle du Royaume en tant qu’acteur engagé pour la paix et stabilité régionale, tordant ainsi le cou à nombre d’idées reçues et préjugés colportés par les parties hostiles à ses intérêts stratégiques.

Le 21 décembre 2024, à Rabat, Pedro Sanchez, Chef du gouvernement espagnol, sortait d’une réunion bilatérale avec Driss Lachgar, premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). Sous les projecteurs des caméras, il a affirmé que «Le Maroc et l’Espagne vivent le meilleur moment de leurs relations». La déclaration résume on ne peut mieux les enjeux diplomatiques et politiques du Conseil mondial de l’Internationale socialiste qui s’est tenu dans la capitale du Royaume.
Organisé pour la première fois au Maroc, cet événement a rassemblé plus de 200 personnalités issues de 60 pays, sous la présidence de Pedro Sanchez, également président de l’Internationale socialiste. Pour l’USFP, cet événement n’était pas qu’un exercice de diplomatie protocolaire. C’était une manière de dire au monde que Rabat n’est pas seulement un carrefour géographique, mais un acteur stratégique capable de conjuguer dialogue progressiste et défense de ses intérêts nationaux. La souveraineté sur le Sahara, la coopération Sud-Sud, ou encore le développement durable... autant de thèmes traités à cette occasion. Trois semaines après, les retombées de ce conclave socialiste ne sont pas à démontrer.
Un soutien explicite à la souveraineté marocaine

Parmi les retombées les plus significatives de ce Conseil figure le soutien affirmé de l’Espagne à la souveraineté marocaine sur le Sahara. Lors de son entretien avec Driss Lachgar, Pedro Sanchez a réitéré l’engagement de son pays envers le Maroc. «Nous avons toujours défendu une alliance stratégique entre l’Europe et le Maroc, car elle est bénéfique pour les deux parties», a-t-il déclaré, soulignant ainsi l’importance de cette relation bilatérale. Ce positionnement renforce une dynamique amorcée en 2022, lorsque l’Espagne avait officiellement reconnu le plan marocain d’autonomie comme la base la plus sérieuse pour résoudre ce différend.
Pour Pedro Sanchez, il ne s’agit pas uniquement d’un acte diplomatique, mais d’une vision à long terme. «Le Maroc est un pilier de stabilité dans la région. Son engagement pour la paix et le développement est essentiel, non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour l’Europe», a-t-il ajouté. De son côté, Driss Lachgar n’a pas tari d’éloges sur son homologue espagnol, qu’il a qualifié d’«ami du Maroc et des causes justes». M. Lachgar a salué le rôle de Pedro Sanchez dans la promotion des intérêts stratégiques du Royaume, à la fois sur la scène européenne et dans les forums internationaux.


Une tribune pour consolider les alliances africaines et internationales

L’organisation simultanée des réunions du Comité Afrique et de l’Internationale socialiste des femmes a permis par ailleurs au Maroc de renforcer ses liens avec les pays africains et de promouvoir sa coopération avec le mouvement progressiste à l’échelle continentale. La mission politique organisée à Laâyoune, avec des délégations internationales, a été un moment clé ayant permis de mettre en avant les avancées socio-économiques dans les provinces du Sud, déconstruisant ainsi les récits propagés par les adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc.

Sur le plan international, l’adoption de la Déclaration de Rabat lors de ce Conseil mondial a constitué une étape décisive. Ce texte, qui s’attaque aux défis mondiaux tels que le changement climatique, les droits humains et la justice sociale, a permis au Royaume de consolider son statut de partenaire fiable et engagé dans la recherche de solutions globales. La Déclaration a notamment insisté sur la nécessité d’une action coordonnée pour répondre à l’urgence climatique, appelant à des politiques ambitieuses, particulièrement en Afrique, où les effets du réchauffement planétaire sont les plus dévastateurs. En tant que leader régional en matière d’énergies renouvelables, le Maroc a présenté ses avancées dans ce domaine, notamment à travers des projets comme Noor Ouarzazate.
Sur le front des droits humains, le texte appelle à la transparence des processus électoraux, à la libération des prisonniers politiques, et au respect des libertés fondamentales. La justice sociale a également été au cœur des préoccupations, avec un plaidoyer pour une répartition plus équitable des richesses et l’accès universel à l’éducation et à la santé. En outre, le Maroc a mis en avant son ambitieux projet ambitieux de généralisation de la couverture sociale, un chantier structurant qui vise à réduire les disparités socio-économiques et à créer un modèle inclusif à l’échelle nationale.
Ainsi, en réunissant à Rabat les forces progressistes mondiales, le Maroc s’est affirmé comme un acteur central des dynamiques internationales. Trois semaines après, cet événement majeur continue de projeter l’image d’un pays capable de concilier intérêts nationaux et vision globale.

Driss Lachgar : Pour la première fois, le principe de la souveraineté et l'intégrité territoriale des États est stipulé au sein de l'Internationale socialiste

Conseil mondial de l’Internationale socialiste : quelles retombées pour le Maroc ?



C'est un moment historique qu'a vécu la diplomatie partisane marocaine en décembre dernier. En accueillant les réunions de l'Internationale socialiste à Rabat, l'Union socialiste des forces populaires (USFP) a réussi un coup de maître. Ce grand rassemblement de partis socialistes du monde entier a permis de défendre des causes chères au Royaume comme son intégrité territoriale et le respect des droits humains. Driss Lachguar, Premier secrétaire de l'USFP, n'a pas manqué de souligner l'importance de cet événement lors du récent congrès régional de son parti à Skhirate-Témara. «C'est une réussite diplomatique majeure», s'est-il félicité devant les cadres ittihadis. Cet exploit s'inscrit dans la continuité de l'engagement de l'USFP sur la scène internationale, a-t-il dit.

Une position de l'Internationale socialiste en évolution sur le Sahara

Mais au-delà du succès organisationnel, c'est bien sur le plan politique que cette réunion marque une avancée significative. En particulier sur la question de l'intégrité territoriale du Maroc, sujet hautement stratégique s'il en est. «Pour la première fois, nous mettons en avant la souveraineté et l'intégrité territoriale des États au sein de l'Internationale socialiste, qui soutenait traditionnellement le droit à l'autodétermination», a révélé M. Lachgar.

Une petite révolution quand on connaît les positions historiques de cette institution fondée en 1951. Pendant des décennies, l'Internationale a en effet soutenu les mouvements indépendantistes à travers le monde, dont le Polisario sur le dossier du Sahara. En obtenant un revirement de cette doctrine, la diplomatie parallèle de l'USFP apporte un soutien inestimable à la diplomatie officielle dans ses efforts visant à convaincre de la justesse de la première cause du Royaume.

Vers une représentativité élargie des Sahraouis

Cette avancée diplomatique majeure va de pair avec une évolution non moins importante susceptible d'impacter le cadre de discussion onusien sur le Sahara. Comme l'a souligné le premier dirigeant de l'USFP, il est désormais acté au sein de l'Internationale socialistes que le Polisario ne peut plus prétendre être l'unique représentant de la population séquestrée à Tindouf. Une réalité illustrée par l'émergence d'acteurs alternatifs, à l'image du «Mouvement Sahraouis pour la paix».

«Pour la première fois, un mouvement comme “Sahraouis pour la paix” a été accepté au sein de l'Internationale socialiste», s'est félicité M. Lachgar. «Cela signifie que ceux qui revendiquaient une représentativité exclusive à Tindouf, en prétendant représenter l'ensemble des Sahraouis, ne peuvent plus occulter l'existence d'autres Sahraouis». Une réalité de terrain qui s'impose petit à petit mais de manière inexorable.

Cette analyse de M. Lachgar a trouvé un écho immédiat auprès du Mouvement «Sahraoui pour la paix» (MSP). Dans une publication sur ses réseaux sociaux (publiée dimanche 5 janvier 2025), le MSP a salué les propos du «haut dirigeant politique marocain» qui «ouvre la porte au MSP pour être un autre interlocuteur dans la résolution du problème du Sahara occidental». Le mouvement a également relevé que «le Polisario ne peut plus arguer de la représentativité exclusive des Sahraouis, puisque le MSP a réussi à s'implanter dans de vastes pans de la société sahraouie, tant dans la zone d'exil que sur le territoire et ailleurs en Espagne».

L'autonomie, une voie de résolution pragmatique

Dans ce contexte diplomatique favorable, la voie d'une résolution politique basée sur la proposition de l'autonomie sous souveraineté marocaine apparaît de plus en plus la seule issue au conflit monté de toutes pièces autour du Sahara marocain. Une option jugée «sérieuse et crédible» par la communauté internationale et même par certains membres du «Polisario». Le Mouvement Sahraouis pour la Paix, justement, considère l'autonomie comme une base réaliste pour des négociations inclusives.

Une approche pragmatique qui rompt avec les options radicales et belliqueuses prônées par les chefs des séparatistes. «Il est temps que les Nations unies cessent de dialoguer uniquement avec le Polisario», a martelé Driss Lachgar, appelant à un dialogue incluant toutes les sensibilités sahraouies. Une position qui s'aligne avec l'appel de l'ONU à une reprise des négociations sur la base des paramètres fixés par le Conseil de sécurité.

Des négociations dans lesquelles le Maroc aborde avec ouverture et responsabilité, fort du soutien international grandissant à son initiative d'autonomie. «Nous sommes parvenus à convaincre les partis politiques, et il est désormais admis que les véritables Sahraouis vivent au sein du Royaume, dans le cadre d'un projet de développement inclusif», s'est réjoui M. Lachgar.

Pour le MSP, les déclarations de Driss Lachgar constituent une étape importante. «C'est la première fois qu'un haut dirigeant politique marocain se prononce sur le MSP et revendique sa participation aux efforts visant à un règlement politique du problème sahraoui acceptable pour toutes les parties», s'est félicité le mouvement dans son communiqué. Une reconnaissance qui conforte le MSP dans son rôle d'acteur incontournable pour une résolution définitive du conflit à travers la paix.

Entretien avec Dr Machij Elkarkri, membre du bureau politique de l’USFP et membre de comité d'éthique de l'IS : L’USFP a réussi à contrer l’influence de certains adversaires du Maroc au sein de l’Internationale socialiste

Le Matin : Le Conseil mondial de l’Internationale socialiste s’est tenu à Rabat et votre parti y a joué un rôle essentiel. Quelle est l’importance de cet événement pour l’USFP et pour le Maroc ?

Conseil mondial de l’Internationale socialiste : quelles retombées pour le Maroc ?



Dr Machij Elkarkri :
C’était certainement un moment charnière pour l’USFP et une fierté pour le Maroc. C’est bien plus qu’une simple réunion, il s’agit en fait d’une reconnaissance internationale de notre engagement en faveur des valeurs universelles comme la justice sociale, la paix et les droits humains. Cet événement a permis à l’USFP de réaffirmer son rôle de force motrice au sein de l’Internationale socialiste et de montrer que nous sommes capables d’organiser des débats d’envergure mondiale sur les défis de notre époque. Sur le plan national, la tenue de conseil a été une vitrine exceptionnelle pour le Maroc. Nous avons montré au monde nos atouts, de la stabilité politique aux avancées réalisées dans des domaines comme les énergies renouvelables ou la justice transitionnelle. Accueillir des délégations de soixante pays, avec des leaders politiques de haut niveau, illustre à quel point notre pays est un partenaire respecté et un acteur central dans les débats internationaux. Pour l’USFP, c’est aussi une étape stratégique. Les échanges avec des partenaires d’Afrique, d’Amérique latine et d’ailleurs ont ouvert la voie à des collaborations politiques et économiques prometteuses. Cela renforce également notre capacité à défendre des causes qui nous tiennent à cœur, comme l’égalité des genres ou la solidarité entre les peuples. Ainsi, cet événement a permis de projeter une image forte d’un Maroc moderne, dynamique et tourné vers l’avenir, tout en restant ancré dans ses valeurs. C’est une réussite collective, à la fois pour notre parti et pour notre pays.

Dans quelle mesure ce congrès a-t-il permis à l’USFP de défendre les intérêts supérieurs du Maroc, notamment la question de l’intégrité territoriale ?

Le Conseil de l’Internationale socialiste tenu à Rabat a offert à l’USFP une occasion précieuse de défendre les intérêts fondamentaux du Maroc, en particulier la question essentielle de l’intégrité territoriale. Cet événement a permis au parti de mettre en avant les avancées du Maroc et ses efforts pour la paix et la stabilité régionales et dans le même temps de déconstruire les discours hostiles à ses intérêts. Pour l’USFP, cet engagement dépasse les clivages partisans, car il s’agit d’un devoir national porté par une conviction profonde. Depuis des années, le parti s’attelle à relever ce défi en développant des stratégies diplomatiques solides et en renforçant ses partenariats à travers le monde. Ces efforts ont permis de tisser des liens étroits avec des acteurs influents, notamment en Amérique latine, une région clé où des accords de coopération ont été établis avec des partis de pays comme le Brésil, la Colombie et l’Équateur. Ce travail a ouvert de nouveaux espaces de dialogue, y compris dans des contextes historiquement défavorables aux positions marocaines. L’action de l’USFP s’inscrit bien évidemment dans le prolongement de la diplomatie officielle, conformément à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. En explorant des terrains jusque-là hostiles ou peu accessibles, le parti a réussi à affaiblir les positions de certains adversaires du Maroc, notamment au sein de l’Internationale socialiste, où le Polisario a progressivement perdu ses soutiens. Ce changement témoigne d’un travail stratégique de longue haleine, qui allie pragmatisme et engagement ferme en faveur de l’intégrité territoriale. Malgré des ressources modestes, l’USFP a su démontrer qu’une diplomatie partisane audacieuse peut générer des résultats concrets. À travers la tenue de Conseil de l’Internationale socialiste, l’USFP a renforcé son rôle de relais et porté la voix du Maroc sur des enjeux cruciaux, tout en consolidant les alliances pour la défense de l’unité nationale. Cet événement a été une nouvelle étape dans la défense proactive des intérêts du Royaume et dans la projection de son image comme acteur engagé et respecté sur la scène internationale.

La présence de Pedro Sánchez et son discours sur le rôle stratégique du Maroc dans la région ont rehaussé le Congrès. Quelle est la signification de cette participation selon vous, et en quoi est-elle importante ?

La présence de Pedro Sánchez à Rabat a marqué un moment clé dans l’histoire des relations maroco-espagnoles. Son discours, chaleureux et empreint de respect, a rappelé l’importance de cette relation unique entre deux nations voisines et profondément liées par l’histoire, la géographie et les défis partagés. En déclarant : «nous sommes deux peuples frères, partageant des valeurs et des ambitions communes», M. Sánchez a non seulement souligné l’excellence des liens bilatéraux, mais il a aussi reconnu le rôle central du Maroc en tant que pilier de stabilité dans une région en pleine mutation. Cette prise de parole, dans le cadre du Conseil de l’Internationale socialiste, va au-delà des mots : c’est une reconnaissance de la vision marocaine pour une coopération méditerranéenne et africaine fondée sur la paix et le développement. Pour l’Espagne, c’est également un message politique fort. En présidant cette réunion aux côtés de l’USFP, Pedro Sánchez a mis en avant la complémentarité entre la diplomatie étatique et les relations partisanes. Cela illustre une ambition partagée : faire du Maroc et de l’Espagne des partenaires stratégiques face aux défis globaux, qu’il s’agisse de la migration, de la sécurité ou de la transition énergétique.

Ne pensez-vous pas que cela représente une responsabilité supplémentaire pour votre parti ?

Tout à fait, accueillir un tel événement place l’USFP face à une responsabilité accrue, ce qui implique pour lui de continuer à œuvrer pour incarner davantage les valeurs et les principes progressistes défendus durant le congrès. Sur le plan national, l’USFP va traduire cette visibilité internationale en actions concrètes pour répondre aux attentes des citoyens, en particulier dans les domaines de la justice sociale, de l’emploi et des réformes institutionnelles. Sur le plan international, le parti est désormais perçu comme un porte-drapeau des forces progressistes dans la région, ce qui exige un renforcement des alliances internationales et une contribution active aux débats globaux sur des enjeux majeurs comme le changement climatique, les inégalités ou encore les droits humains.

Peut-on dire que l’USFP a gagné son pari en abritant ce congrès ?

L’USFP a incontestablement réussi son pari en accueillant le Congrès de l’Internationale socialiste. Cette réussite se manifeste sur plusieurs fronts : sur le plan international, Rabat a été mise en lumière comme un carrefour du progressisme mondial, renforçant l’image de l’USFP comme un acteur clé dans les dynamiques politiques globales. Sur le plan national, le parti a utilisé cette tribune pour défendre efficacement la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud, obtenant un soutien précieux de nombreuses délégations internationales. Enfin, cette réussite confère à l’USFP un renouveau de légitimité interne, prouvant sa capacité à organiser des événements d’envergure et à rester pertinent sur la scène politique marocaine malgré les défis actuels.

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