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Dialogue social : le gouvernement entame un nouveau round, l’UMT ouvre le bal

Le dialogue social reprend enfin ses droits. Le Chef du gouvernement a reçu ce mardi une délégation de l’Union marocaine du travail (UMT), conduite par le secrétaire général de la centrale syndicale, Miloudi Moukharik. La rencontre s’est déroulée dans «une ambiance positive, marquée par un dialogue responsable et constructif», souligne-t-on au département du Chef du gouvernement. Mais cet optimisme n’occulte pas l’ampleur de la tâche qui attend les partenaires sociaux et surtout la sensibilité des dossiers qu’ils auront à traiter. La loi sur le droit de grève, la réforme du Code du travail, les augmentations de salaires ou encore la réforme des régimes de retraite que le gouvernement compte lancer au cours de cette année sont autant de points sur lesquels l’Exécutif et les syndicats doivent parvenir à des compromis.

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Alors que son dernier round, prévu en septembre et octobre 2023, a été reporté à la demande du Chef du gouvernement, suite au séisme qui a frappé la régions d’Al Haouz, le dialogue social entre le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs a repris son cours. L’objectif à court terme est d’aplanir les divergences en vue de préparer des annonces pour le 30 avril prochain, comme il est d’usage à la veille de la fête du Travail.

Redorer le blason des syndicats

Ce cycle de dialogue social sera l’occasion pour les syndicats de restaurer leur image après que les événements récents ont mis leur légitimité à rude épreuve. L’épisode des grèves ayant secoué le secteur de l’enseignement pendant des mois et la montée en notoriété des coordinations au détriment des syndicats ont sérieusement fait douter de la représentativité de ces derniers. Voilà pourquoi des analystes estiment qu’au cours de ce cycle de dialogue social, les syndicats vont placer la barre plus haut, notamment en termes de demandes d’augmentation des salaires, afin de redresser leur cote de popularité. Les organisations syndicales revendiquent à cet égard une augmentation nette de 1.000 dirhams des salaires des fonctionnaires, ainsi qu’une hausse du salaire minimum dans le secteur public à 4.000 dirhams nets. L’impôt sur le revenu est l’autre élément à considérer pour améliorer les salaires, et là encore, les syndicats entendent faire pression sur le gouvernement pour que celui-ci le réduise au profit des salariés.

Assainir le climat social

Les autres dossiers importants qui seront abordés portent sur la réforme du Code du travail, dont la version actuelle date de 2004, et la loi sur le droit de grève, dont une mouture est déjà soumise au Parlement. Et sur ces deux dossiers, les enjeux sont de taille, étant donné qu’ils affectent directement l’investissement, surtout si l’on s’est donné pour objectif de porter l’investissement privé à 65% du total des investissements à l’horizon 2035. À cet égard, on estime que le texte de la loi organique réglementant l’exercice du droit de grève ainsi que le nouveau Code du travail doivent voir le jour rapidement en vue d’améliorer le climat social et d’encourager l’investissement. Cependant, entre les syndicats, le gouvernement et le patronat, c’est à un véritable chemin de croix qu’il faut s’attendre pour ces deux textes. S’exprimant lundi sur les ondes d’Atlantique radio, le secrétaire général de l’Union marocaine du travail a déclaré que son organisation était favorable à la loi sur le droit de grève. «Mais de quelle loi va-t-il s’agir?» a-t-il souligné. «Serait-ce une loi qui va protéger le droit de grève ou une loi qui va être plombée par des procédures longues et des préavis inaccessibles ?» s’est demandé M. Moukharik.

En ce qui concerne le Code du travail, le secrétaire général de l’UMT a affirmé que le Code actuel, fruit d’une année de concertation entre le gouvernement de Driss Jettou, la CGEM, les Chambres de commerce et les syndicats, était toujours moderne, voire avant-gardiste. Mais aujourd’hui, poursuit M. Moukharik, une certaine fraction du patronat se bat pour ce qu’elle appelle la «flexibilité», qui consiste tout simplement en la possibilité de licencier des employés, du simple ouvrier au cadre supérieur, quand et comme ils le souhaitent, et à cela «nous disons : non !» La couleur est donc annoncée. Et rien ne laisse présager un accord sur ce point, dans un avenir proche.

Après l’UMT, M. Akhannouch rencontre cette semaine l’UGTM, la CDT et la CGEM

Un nouveau round de dialogue social a été lancé, mardi à Rabat, sous la présidence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Dans ce cadre, le Chef du gouvernement a reçu une délégation de l’Union marocaine du travail (UMT), conduite par le secrétaire général de la centrale syndicale, Miloudi Moukharik. La rencontre, qui s’est déroulée dans «une ambiance positive, marquée par un dialogue responsable et constructif», a permis de passer en revue les chantiers de réforme engagés par le gouvernement.

M. Akhannouch a exprimé, lors de cette réunion, la profonde conviction du gouvernement du rôle pivot des centrales syndicales et de la Confédération générale des entreprises du Maroc dans le processus de consolidation des fondements de l’État social, et leur contribution à la dynamique économique que connaît le pays, et ce à travers une approche participative qui assoit les bases d’un partenariat solide et permanent entre le gouvernement et les partenaires sociaux et économiques. Il a, par ailleurs, qualifié de positif et d’honorable le bilan du dialogue social, mettant en avant le succès du gouvernement à ouvrir un dialogue sérieux et responsable avec les centrales syndicales, qui a permis d’améliorer la situation matérielle et le statut des travailleurs dans plusieurs secteurs et de traiter les dossiers sectoriels en suspens. Cette rencontre sera suivie au cours de cette semaine d’une série de réunions avec des délégations de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), de la Confédération démocratique du travail (CDT) et de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

La rencontre avec la délégation de l’UMT s’est déroulée en présence de la ministre de l’Économie et des finances, du ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, du travail et des compétences, du ministre délégué auprès de la ministre de l’Économie et des finances, chargé du Budget, du ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement et de la ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la réforme de l’administration.
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