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Statut de l'Éducation nationale : le ministère appelle à une lecture minutieuse du texte

Le nouveau statut général de l'Éducation nationale est «en totale rupture avec celui de 2003», souligne le directeur des ressources humaines et de la formation des cadres au ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Mohamed Benzerhouni. Ce dernier appelle donc à «faire une lecture minutieuse du nouveau texte». Ceci étant, ce haut responsable estime que «la vague de contestation que suscite ce nouveau statut auprès des hommes et des femmes de l'enseignement est tout à fait normale».

«La contestation du nouveau statut de l'Éducation nationale est saine et tout à fait normale, et il n'y a pas lieu de comparer le statut de 2023 à celui de 2003». C'est ce qu'a déclaré M. Benzerhouni en réaction au mouvement de contestation des enseignants qui, encadrés par leurs syndicats, ont décidé de descendre à nouveau dans la rue pour exprimer leur rejet de ce texte, adopté en Conseil de gouvernement le 27 septembre dernier.



Invité de l'émission «Avec Ramdani» sur la chaîne publique 2M, M. Benzerhouni a souligné que le nouveau statut rompait avec celui de 2003 en ce sens qu'il introduit un ensemble de nouveaux concepts. «Qu'avons-nous eu avec le statut de 2003 ? Une panoplie d’instances. Attribuer une bonification à tel fonctionnaire, ou avancer tel autre sur trois ans. Mais aujourd'hui, nous parlons d'un statut de nouvelle génération propre aux fonctionnaires de l'Éducation nationale, depuis leur recrutement jusqu'à leur départ à la retraite», argumente ce responsable, précisant que «cette réforme est la première à faire la part belle aux ressources humaines». «S'il en avait été ainsi auparavant, nous ne serions pas aujourd'hui en train de chercher une issue à une crise qui dure depuis 20 ans», dit-il.

Réagissant au rejet du nouveau statut par les fonctionnaires de l'Éducation nationale au motif qu’il ne tient pas compte de leur revendication majeure d'augmentation générale des salaires, M. Benzerhouni nuance ce reproche en faisant remarquer que cette question relève d’abord du dialogue social central entre le gouvernement et les syndicats. Ensuite, poursuit-il, le nouveau statut comporte plusieurs dispositions destinées à améliorer les revenus des fonctionnaires de l'Éducation nationale.

Ainsi, soutient-il, ce nouveau texte institue des mécanismes pour une prime annuelle, prévoit une augmentation des indemnités complémentaires pour les personnels exerçant des responsabilités d'encadrement ou d'administration qui seront ouvertes aux corps enseignant à l'avenir, instaure la promotion par diplôme (abandonnée par le statut de 2003), introduit le grade principal qui concerne 5 catégories dont le parcours professionnel stagnait à l'échelle depuis 11 ans et leur permettra donc d'avancer. Ce grade principal, précise M. Benzerhouni, bénéficiera cette année à 27.000 enseignants, soit les fonctionnaires de 6 ou 7 secteurs, qui recevront une augmentation annuelle de 2.700 dirhams.

Par ailleurs, le directeur des ressources humaines et de la formation des cadres au ministère de l’Éducation nationale balaye d'un revers de main les propos consistant à dire que les enseignants sont une catégorie défavorisée en comparaison avec d'autres fonctionnaires. La grille indiciaire qui s'applique aux fonctionnaires de l'Éducation nationale, classés en échelles 10 et 11 et hors échelle, est la même que celle qui s'applique à l'ensemble des fonctionnaires des administrations publiques, assure-t-il, ajoutant que les personnels de l'Éducation nationale bénéficient des mêmes indemnités liées à la progression administrative ou à l'encadrement (à partir d'un certain grade). Quant aux autres indemnités dont bénéficient certaines catégories de fonctionnaires, M. Benzerhouni précise qu'elles sont fonction du rendement ou de la nature de l'activité (port d'arme, travail de nuit, etc.).

Sur la question des enseignants contractuels, M. Benzerhouni affirme ne plus avoir besoin de parler de «contractuels», appelant à cet égard à consulter les articles 75 et 80 du nouveau statut de l’enseignement. Il souligne également que la première promotion de ce que l'on appelait auparavant les «enseignants-cades des AREF», embauchés en 2017, passera cette année l'examen d'aptitude professionnelle pour accéder à l'échelle 11, preuve qu'ils sont pleinement assimilés au corps des enseignants du ministère.
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