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Etudes en médecine : El Midaoui dévoile un plan d’urgence pour apaiser la crise

Après plusieurs semaines de silence, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Azzedine El Midaoui, est enfin sorti de son mutisme pour annoncer les mesures adoptées afin de calmer la crise qui secoue les facultés de médecine et de pharmacie. Cette intervention était très attendue, alors que le mécontentement des étudiants ne cesse de croître face à une série de blocages persistants : non-application de l’accord signé en décembre dernier concernant l’élargissement des terrains de stage, incertitude pour la promotion 2023 quant à son intégration dans l’ancien ou le nouveau système, et retard dans le versement des bourses d’excellence. Si ces annonces traduisent une volonté de reprendre le contrôle de la situation, elles laissent néanmoins planer de nombreuses incertitudes sur l’avenir de la formation médicale.

Alors que de nombreux étudiants en médecine et en pharmacie continuent de pointer du doigt des problèmes persistants – retard dans l’application de l’accord de novembre dernier, manque d’élargissement des terrains de stage, incertitude autour du statut de la promotion 2023, coincée entre l’ancien et le nouveau système, ou encore le non-versement des bourses d’excellence «Minhati», notamment à la Faculté de médecine de Casablanca –, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Azzedine El Midaoui, est enfin sorti de son silence.

Des examens exceptionnels et la fin de la note zéro

En réponse à une question écrite du groupe parlementaire du Mouvement populaire (opposition) à la Chambre des représentants, Azzedine El Midaoui a annoncé une série de mesures destinées à apaiser les tensions dans les facultés de médecine et de pharmacie. Le ministère, en collaboration avec les universités, s’engage à mettre en œuvre le protocole signé le 8 novembre 2024 entre les représentants des étudiants et l’administration, représentée par le ministère de l’Enseignement supérieur et le ministère de la Santé.

Le ministre a insisté sur l’importance de garantir une application effective de cet accord. Parmi les mesures immédiates, il a évoqué l’organisation de sessions exceptionnelles pour les examens de chaque semestre de l’année universitaire 2023-2024, afin de permettre aux étudiants de rattraper le retard accumulé.

Il a également annoncé la suppression de la note zéro pour les étudiants absents lors des examens. Leurs résultats seront désormais calculés sur la base des notes obtenues lors des sessions exceptionnelles. Quant aux inscriptions pour les années suivantes, le ministre a précisé que les résultats des sessions ordinaires et exceptionnelles seront pris en compte, sans exiger la validation des stages, qui seront reprogrammés ultérieurement avec leur volume horaire complet.

Révision des décisions disciplinaires

Autre annonce majeure : la révision des décisions disciplinaires prises à l’encontre des étudiants concernés. Depuis le 5 novembre 2024, les universités et facultés ont enclenché les procédures nécessaires pour annuler ou revoir ces sanctions. Le ministre s’est aussi voulu rassurant quant à la situation des étudiants privés de leur inscription en cité universitaire ou de leurs droits académiques en raison de l’absence de certificats d’inscription. Des solutions seraient en cours de mise en place pour y remédier.

Relance immédiate du dialogue ?

Par ailleurs, se disant conscient de la nécessité d’une communication plus fluide, El Midaoui a affirmé que l’ensemble des acteurs – enseignants, cadres administratifs et techniques – avait été mobilisé pour interagir en continu avec les étudiants et les accompagner dans la transition vers la nouvelle organisation pédagogique des études médicales. Dans cette optique, des réunions élargies des comités pédagogiques ont été tenues au sein des facultés, avec une large participation des étudiants, afin de répondre à leurs préoccupations et d’intégrer leurs propositions dans la mise en œuvre des nouvelles mesures.

Un programme pour renforcer la formation médicale

Enfin, le ministre a rappelé que, dans le cadre des efforts du gouvernement pour généraliser la couverture sanitaire et renforcer les effectifs médicaux, un programme d’envergure a été lancé pour développer la formation médicale et améliorer la préparation des futurs cadres de santé. Ce programme prévoit notamment l’augmentation des capacités d’accueil des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, ainsi que la création de trois nouvelles facultés à Errachidia, Béni Mellal et Guelmim.

Des zones d’ombre persistent

Si ces annonces marquent un pas vers un apaisement, plusieurs interrogations demeurent. L’élargissement des terrains de stages, pierre angulaire de la formation médicale, reste en suspens. De même, la situation de la promotion 2023, toujours dans le flou quant à son rattachement à l’ancien ou au nouveau système, n’a pas été clarifiée. Quant aux bourses «Minhati», leur versement tardif continue d’alimenter la frustration des étudiants, en particulier à Casablanca. Reste à voir si ces mesures suffiront à calmer la colère des étudiants et à dissiper les doutes qui pèsent encore sur l’avenir de leur formation.
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