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Fécondité au Maroc: 2,5 enfants par femme en 2024 (PCNS)

La reprise du taux de fécondité enregistrée au Maroc depuis 2019 devrait continuer cette année, selon une étude-analyse de Policy Center For The New South (PCNS). Toutefois, l'étude conclut qu'il est encore tôt pour se prononcer clairement sur le caractère permanent ou temporaire de cette évolution qui ne signifie pas un retour à une forte fécondité.

"L’évolution récente de la fécondité au Maroc : changement dans la continuité" est le sujet de l'une des dernières études réalisées par Policy Center For The New South (PCNS). Signée par Aziz Ajbilou Karim El Aynaoui, cette étude propose une analyse des données disponibles sur le taux de fécondité au Maroc avec une projection sur l'évolution attendue à court et moyen termes. Une projection élaborée en tenant compte du contexte économique et social relatif notamment à l'employabilité des femmes.



"En utilisant des données, disponibles, provenant des recensements et enquêtes réalisés par le Haut- commissariat au plan (HCP), le ministère de la Santé, et l’Observatoire national du développent humain (ONDH), cet article se propose d’étudier les changements dans le temps connus par la fécondité au Maroc", note le document. La tendance qui se dégage de l’évolution récente de ce phénomène est qu’il enregistre, depuis 2010, une sorte de stagnation, voire une légère reprise. Une tendance qui semble être un peu plus prononcée dans les villes, puisque la fécondité des citadines, qui avait atteint 1,8 enfant par femme en 2010, a enregistré 2,2 enfants par femme en 2019. En revanche, en milieu rural, la fécondité a continué à baisser jusqu’à 2014 pour atteindre 2,5 enfants par femme. Elle marque, ensuite, une légère reprise pour atteindre 2,7 enfants par femme en 2019.

Fécondité au Maroc: 2,5 enfants par femme en 2024 (PCNS)



Cette reprise a été accompagnée d’une baisse de l’âge au premier mariage chez les femmes. Une baisse observée aussi bien chez les femmes instruites que chez les moins instruites, chez celles qui habitent en milieu urbain que celles qui habitent en milieu rural. Avec un taux de prévalence contraceptive qui avoisine les 70 %. Selon les dernières données disponibles, cette nouvelle tendance de l’un des facteurs déterminants de la fécondité, qui est l’âge au premier mariage, n’a pas manqué d’influencer le comportement procréateur des couples en faveur d’une légère augmentation de leur fécondité. "Ce qui est surprenant, c’est que cette reprise de la fécondité se fait parallèlement à une expansion de la scolarisation chez les filles. Une expansion qui se heurte, en revanche, aux freins liés à l’accès des femmes à l’exercice d’une activité économique en dehors de la sphère familiale. Cette situation pourrait être à l’origine de la baisse de l’âge au premier mariage et, par conséquent, de la reprise observée en matière de fécondité", notent les auteurs de l'étude.

L'analyse des données démographiques à travers les années démontre que de 1960 à 2010, le Maroc a connu un schéma classique de baisse de fécondité. Depuis 2010, la fécondité des Marocaines semble marquer une tendance pour une légère reprise. L’indice synthétique de fécondité indique une légère hausse du nombre d’enfants chez les femmes marocaines en passant de 2,2 par femme, lors de l’enquête à passages répétés, réalisée en 2009, à 2,4 enfants par femme lors de l’enquête sur la santé et la famille réalisée par le ministère de la Santé en 2018 et, puis, à 2,3, en 2019, selon l’enquête panel des ménages réalisée par l’Observatoire national du développent humain.

"Parallèlement à cette nouvelle tendance de la fécondité des couples marocains, il y a lieu de remarquer une baisse, inattendue, de l’âge au premier mariage, particulièrement chez les filles. En examinant les graphiques 2 et 6, on constate bien une diminution de l’âge au premier mariage des femmes depuis 2004. Cette baisse est observée aussi bien chez les femmes instruites que chez les moins instruites, chez celles habitant en milieu rural que celles qui habitent en milieu urbain. Une baisse qui pouvait atteindre 2,9 ans pour les femmes ayant un niveau fondamental et 1,4 an pour les filles du milieu rural entre 2011 et 2018", indique l'étude.

Cette reprise de la fécondité est-elle amenée à se poursuivre ?

Selon PCNS, les résultats du recensement de la population et de l’habitat prévu en 2024, combinés avec une recherche qualitative sur le comportement procréateur des femmes marocaines, pourraient ainsi aider à bien comprendre cette nouvelle tendance de la fécondité au Maroc et tirer une conclusion claire sur ses motivations et son ampleur.

En revanche, précisent les signataires, il est certain que les normes sociales et culturelles de l’institution familiale marocaine d’aujourd’hui, de même que les conditions économiques et sociales des couples, sont loin d’être favorables à une forte fécondité. Le choix pour un nombre déterminé d’enfants relève bien de la décision du couple et non pas de la famille élargie, autrefois la règle dans le modèle traditionnel. En conséquence, la qualité des enfants (bien scolarisés et jusqu’à un niveau très avancé, bien soignés, etc.) prime sur la quantité. Une fécondité relativement élevée relèverait du passé. C’est ce qui ressort de l’exploitation de la question sur le nombre moyen d’enfants désirés par les femmes non-célibataires et souhaités pour leurs filles lors de l’enquête réalisée en 2018. Les femmes non-célibataires enquêtées en 2018 ont souhaité moins d’enfants pour leurs filles par rapport à leur procréation désirée. Ainsi, le nombre moyen d’enfants par femme fluctuerait autour de 2,5.
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