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Formation des médecins en 6 ans : les étudiants signalent les premiers couacs

La Commission nationale des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie a annoncé une grève nationale pour ce mardi 26 septembre. Objectif : attirer l’attention sur le «cafouillage» qui marque la réforme des études en médecine, en particulier la transition de 7 années de formation à 6. Pour elle, les futurs médecins s’inquiètent du «manque de visibilité» quant à leurs stages et études de spécialisation et se posent de nombreuses questions sur la qualité de la formation.

Les étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie ont annoncé l’organisation d’une grève nationale aujourd’hui. Ce débrayage inclut le boycott des cours théoriques au niveau de toutes les Facultés et la suspension des stages au sein des différents services des centres hospitaliers, à l’exception des urgences et des services de réanimation. Les futurs médecins annoncent par ailleurs des sit-in au niveau de toutes les Facultés de médecine. Dans un communiqué publié par leur Commission nationale, les étudiants justifient cette décision par la «persistance de l’opacité autour de la formation qui sera dispensée au cours de la sixième année d’études, notamment après la suppression de la septième et dernière année de formation».

>>Lire aussi : Médecine : Voici les détails du nouveau cursus de formation en 6 ans

Les étudiants redoutent la détérioration de la qualité de la formation

«Un an après la mise en œuvre de la décision de réduire la durée de formation à six années et qui a fait d’ailleurs l’objet de plusieurs questionnements et suscité des craintes concernant le risque de détérioration de la qualité de la formation, nous ne disposons jusqu’à présent d’aucune visibilité concernant le contenu de la formation prévue au cours de cette sixième et dernière année. Aujourd’hui, les étudiants de la cinquième année entament leur dernière année alors qu’ils n’ont aucune information sur les formations proposées, sachant qu’avant, les étudiants consacraient la sixième année de leur formation aux stages dans les Centres hospitaliers universitaires et la septième aux stages au sein des Centres hospitaliers provinciaux. Aujourd’hui, nous ne savons pas encore si des stages seront supprimés et s’il y aura de nouveaux modules à introduire. Nous nous interrogeons par ailleurs sur les critères adoptés par les deux ministères de tutelle (Santé et Enseignement supérieur, NDLR) pour garantir l’égalité des chances lors du concours d’accès à la spécialité, avec la présence cette année de deux promotions de médecins, ceux issus de la nouvelle réforme et ceux qui ont terminé leur septième année», explique une étudiante membre de la Commission ayant requis l’anonymat.

La Commission des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie déplore par ailleurs les limites de la réforme engagée pour améliorer l’offre de formation de troisième cycle (spécialité), les conditions de formation, les constantes pédagogiques, ainsi que les étapes d’évaluation et l’examen final. «La Commission nationale a participé de manière constructive au débat visant le lancement d’une réforme globale qui tient compte de l’accès au troisième cycle. Mais il s’est avéré que les tentatives de réformes engagées par les deux ministères restent limitées et n’abordent pas le fond du problème, à savoir le contenu de la formation ainsi que les difficultés auxquelles les étudiants sont confrontés au sein des Facultés et des CHU», ajoute la même source. La Commission condamne les restrictions imposées à la liberté d’expression des étudiants, rappelant à cet égard le sort de l’étudiant Mohamed H. inscrit à la Faculté d’Oujda, qui a fait l’objet d’une plainte déposée par une professeure pour avoir critiqué le contenu des examens, et qui a écopé de deux mois de prison avec sursis et d’une amende symbolique. La Commission appelle ainsi à l’ouverture d’un dialogue urgent avec les deux ministères de tutelle pour débattre des détails de la réforme et du contenu de la formation. Autrement, elle menace de recourir à toutes les formes de protestation légales, y compris le boycott total de la formation.

Ce «cafouillis» qui caractérise la mise en œuvre de la réforme des études de médecine contraste avec les déclarations du ministère de l’Enseignement supérieur. Celui-ci avait défendu, en juin dernier devant la Chambre des conseillers, la décision du gouvernement de réduire à six ans la durée de formation des médecins, soulignant que cette décision était basée sur une étude fondée sur la généralisation de la couverture sanitaire. Le ministre avait par ailleurs souligné la tenue de plusieurs réunions avec les doyens de Facultés de médecine pour revoir les contrôles pédagogiques afin de s’assurer de la qualité des formations, après avoir réduit les années d’études. Visiblement, beaucoup de choses restent à revoir !