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Les étudiants en médecine et pharmacie ne décolèrent pas après plus de 40 jours de grève

Après 40 jours de grève nationale, la Commission nationale des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie au Maroc annonce sa décision de poursuivre son mouvement de protestation et appelle le ministère de l’Enseignement supérieur à engager un dialogue urgent afin de sauver l’année universitaire.

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Engager un dialogue urgent avec le ministère de l’Enseignement supérieur et celui de la Santé dans la perspective de trouver une solution aux problématiques nées de la réduction de la durée de la formation, telle est en gros la principale revendication de la Commission nationale des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie au Maroc, une revendication réitérée lors d’une conférence de presse organisée lundi à Rabat.



En effet, 40 jours après le lancement des protestations, les étudiants sont décidés à poursuivre leur grève nationale boycottant ainsi tous les examens du premier semestre ainsi que les stages au niveau des différents Centres hospitaliers universitaires. Les futurs médecins et pharmaciens refusent ainsi de céder et suspendre la grève tant que le ministère de l’Enseignement supérieur refusera d’écouter leurs doléances. «Contrairement aux informations véhiculées par le ministère de l’Enseignement supérieur sur une éventuelle satisfaction de 95% de nos revendications, aucune avancée n’a été enregistré dans notre dossier. Au contraire, pour la première fois, les pouvoirs publics interdisent une manifestation de protestation organisée par les étudiants. Et c’est justement ce qui s’est passé le 7 décembre dernier. La marche que nous avons prévue d’organiser s’est transformée en un simple sit-in, sachant que les étudiants en médecine avaient déjà organisé une marche en 2015 et 2019 sans qu’elle fasse objet de répression. Cela nous pousse à nous demander si cette tentative pour dissuader les étudiants de poursuivre les protestations a un rapport avec le communiqué publié la veille de la marche par les deux ministères annonçant la satisfaction des revendications», s’interroge un étudiant membre de la Commission nationale lors d’une conférence de presse organisée à Rabat pour éclairer l’opinion publique sur ce dossier.



À l’origine donc de ce mouvement de protestation : la même revendication, à savoir l’identification de solutions réalistes et concrètes aux différentes problématiques qui accompagneront la mise en œuvre de la réduction de la durée d’études de 7 à 6 ans. «L’annulation d’une année d’étude équivaut à la perte de 600 heures de formation. Nous avons du mal à comprendre comment le ministère compte compenser ce volume important de formation», s’exclame le même intervenant. Mais là n’est pas le seul souci des étudiants, car outre la réduction de la durée de formation, les étudiants déplorent l’absence des mesures d’accompagnement nécessaires au bon déploiement de cette décision et le manque de visibilité pour la sixième année.

La commission pointe également du doigt l’augmentation importante du nombre d’étudiants au cours des deux dernières années, qui n’a pas été suivie de mesures d’accompagnement, notamment l’ouverture de nouveaux Centres hospitaliers universitaires. Une situation qui a eu pour conséquence, le surpeuplement des amphis et la dégradation du niveau d’encadrement des futurs médecins au sein des hôpitaux. Des difficultés auxquelles s’ajoutent celles déplorées tout particulièrement par les étudiants en pharmacie qui se plaignent pour leur part de la suppression des stages prévus au cours de la sixième année dans le domaine de la biologie et de l’industrie.

Outre ces problématiques, les étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie dénoncent le retard accusé dans la publication du cahier des charges pédagogique concernant le troisième cycle, sachant qu’un accord avait été déjà signé en 2019 concernant l’intégration des étudiants en médecine dans la conception et la mise en œuvre de la réforme. «Nous souhaitons rappeler que les étudiants en médecine avaient déjà engagé une grève qui avait duré 6 mois en 2019, car ils demandaient à être impliqués dans la réforme du troisième cycle qui avait été annoncée depuis 2015 et que cette revendication avait été intégrée dans le cadre de l’accord signé, mais sans que le ministère ne respecte finalement ses engagements», souligne un autre membre de la commission.

Pour toutes ces raisons, les étudiants se disent déterminés à poursuivre le boycott des cours et des stages et annoncent l’organisation d’une marche de tabliers blancs ce vendredi à Rabat. La Commission nationale des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie au Maroc annonce par ailleurs l’éventuel recours à d’autres formes de protestation pour faire entendre la voix des étudiants et inciter le ministère de l’Enseignement supérieur à engager un dialogue dans le plus brefs délais.
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