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Hajj : voici comment les frais du pèlerinage sont fixés

Alors que le débat sur le coût du Hajj refait surface chaque année, le ministère des Habous s’efforce de clarifier les éléments de tarification et d’expliquer les raisons du renchérissement de ce voyage spirituel. Dans un contexte mondial marqué par une inflation persistante, la question devient encore plus sensible. Cette année, le gouvernement a annoncé une légère baisse du tarif officiel pour les pèlerins encadrés par l’État. À l’occasion d’une séance à la Chambre des conseillers, le ministre de tutelle, Ahmed Toufiq, a pris la parole pour livrer des explications détaillées sur la structure du coût du pèlerinage et les facteurs qui entrent en ligne de compte.

Alors que la question du coût élevé du pèlerinage continue de susciter des interrogations, le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a tenu à clarifier les éléments composant les frais du Hajj pour les Marocains qui ont été encadrés dans le cadre de l’organisation officielle. Intervenant mardi dernier à la Chambre des conseillers, Ahmed Toufiq a souligné que le coût du Hajj pour les pèlerins bénéficiant de l’organisation officielle a été fixé à 63.770 dirhams pour cette saison 1446 de l’Hégire (2025). Ce tarif marque ainsi une baisse de 3.095 dirhams par rapport à l’année précédente, une réduction qui, bien que modeste, traduit selon le ministre la volonté des autorités de contenir les charges supportées par les pèlerins.

Les agences de voyages en dehors du périmètre religieux

Lors de son intervention, le ministre a tenu néanmoins à distinguer clairement les pèlerinages organisés par les agences de voyages, qui ne relèvent pas de la tutelle du ministère des Habous, mais du ministère du Tourisme. Ces agences privées, a-t-il rappelé, sont libres de fixer leurs prix, contrairement à l'organisation officielle, encadrée par les autorités religieuses et soumise à des mécanismes de contrôle stricts. «Toutes les dépenses sont transparentes, négociées en amont, et la structure des coûts est claire et détaillée», a insisté Ahmed Toufiq.

Une formule complète encadrée par quatre ministères

S’agissant des services inclus dans le forfait, le ministre a indiqué qu’ils étaient nombreux. Ils couvrent notamment le billet d’avion aller-retour, négocié avec Royal Air Maroc et les compagnies aériennes saoudiennes, l’hébergement à La Mecque et à Médine, avec un séjour minimum de six jours dans la ville du Prophète. Le forfait comprend également deux repas par jour, le transport entre les lieux saints, la gestion des bagages, ainsi que des services supplémentaires offerts via le pack «Dal», qui inclut l’encadrement par des agences agréées, des guides spirituels (mutawifs) et les sociétés saoudiennes de logistique.

Des charges diverses intégrées dans le forfait

Le coût global du Hajj couvre également des dépenses moins visibles, mais incontournables : les frais d’assurance, les droits de visa, la taxe sur la valeur ajoutée imposée par l’Arabie saoudite à hauteur de 15%, les redevances d’encadrement, ainsi que les frais administratifs assurés par Barid Bank. Autant d’éléments qui viennent alourdir la facture finale, mais dont la transparence est désormais assurée, selon le ministère.

Un autre facteur déterminant évoqué par le ministre est le taux de change du riyal saoudien face au dirham marocain, fixé chaque année par Bank Al-Maghrib. Pour la saison actuelle, un taux préférentiel a été négocié avec la banque centrale, ce qui a contribué à atténuer l’impact de la variation monétaire sur les coûts.

Une coordination interministérielle au service des pèlerins

Ahmed Toufiq a tenu à rappeler que cette tarification est le fruit d’un travail de concertation entre quatre ministères : les Habous et les affaires islamiques, les Finances, les Affaires étrangères et l’Intérieur. «Si nous avions la possibilité de baisser davantage les coûts, nous l’aurions fait», a-t-il affirmé, soulignant que les hausses de prix enregistrées dans le monde entier pèsent également sur le coût du pèlerinage au Maroc. En dépit des défis structurels et conjoncturels, cette baisse tarifaire, bien qu’assez modeste, constitue un signal positif pour les fidèles marocains. Elle reflète la volonté des autorités d’alléger, autant que possible, la charge financière qui pèse sur les candidats au pèlerinage. Reste à savoir si d’autres leviers pourront être activés à l’avenir pour rendre ce rituel plus accessible, tout en préservant la qualité des prestations offertes aux pèlerins.
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