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Istiqlal : le chemin vers le 18e congrès n’est pas un long fleuve tranquille

Deux incidents sont venus perturber le climat de mobilisation générale marquant les préparatifs du 18e congrès de l’Istiqlal : la gifle assénée par un membre du comité exécutif à un député et la plainte d’une ancienne députée contre le chef du groupe parlementaire, Nourdin Moudian. Mais une source proche de la direction, en phase avec les travaux de la commission préparatoire, assure que le parti poursuit d’un pas ferme les préparatifs de cette grand-messe prévue fin avril à Bouznika.

Nizar Baraka
Nizar Baraka
Le Parti de l’Istiqlal, l’un des plus anciens partis politiques marocains, semble traverser une nouvelle crise, alors qu’il vient juste de tourner la page des dissensions internes. Après avoir retrouvé un fonctionnement normal et entamé les préparatifs de son 18e congrès national, le parti fait aujourd’hui face à une crise qui risque de perturber l’ambiance positive précédant cet important rendez-vous. Cette crise trouve son origine dans deux incidents. Le premier a eu lieu lors du dernier conseil national du 2 mars 2024. Youssef Abtioui, membre du comité exécutif, a en effet giflé son camarade de parti, le député Moncef El Toub. Cet incident a conduit le secrétariat de la commission préparatoire du prochain congrès à geler la participation des deux protagonistes au sein de cette instance. Dans la foulée, le groupe parlementaire présidé par Nourdin Moudian a exercé des pressions en vue d’expulser «le gifleur», Youssef Abtioui, de toutes les instances du parti.



Selon des sources internes, cette démarche a créé des tensions entre Nourdin Moudian et Mohamed Saoud, un autre poids lourd du parti siégeant au comité exécutif et cheville ouvrière dans la 13e région. Pendant ce temps, jusqu’à ce jour, le député Moncef El Toub, victime de l’agression, reste déterminé à poursuivre son agresseur en justice pour défendre ses droits.

L’ancienne députée El Mansouri porte plainte contre Moudian

Le deuxième incident est beaucoup plus délicat et plus embarrassant pour le parti. Rafia El Mansouri, ancienne députée istiqlalienne élue sur la liste des femmes et vice-présidente du conseil régional de Tétouan-Al Hoceïma, a jeté le 11 mars dernier un pavé dans la mare en déposant une plainte auprès du procureur général du Roi visant Nourdin Moudian, le chef du groupe parlementaire istiqlalien. Dans cette plainte, elle l’accuse de «diffamation, injures, menaces, chantages, atteintes à la vie privée, abus de pouvoir et menaces diffamatoires». Pire, la plaignante affirme détenir un enregistrement audio censé confirmer ces faits, sous réserve de leur authenticité. Cette affaire opposant une figure féminine du parti à un de ses ténors parlementaires n’est pas de nature à rasséréner Parti de l’Istiqlal, à quelques semaines seulement de la tenue de son congrès national. D’où des interrogations sur le potentiel impact de ces deux incidents sur l’organisation du congrès national prévu fin avril à Bouznika.

«Certains voudraient voir la crise durer»

Malgré cette double crise, une source proche de la direction du Parti de l’Istiqlal, bien informée des préparatifs du prochain congrès national, se veut rassurante. Le parti s’efforcerait, selon elle, actuellement de trouver un terrain d’entente entre les différentes parties à l’origine de ces remous internes. Et d’ajouter que ces incidents n’auraient aucune incidence sur l’avancement des travaux préparatoires. Des réunions quotidiennes impliqueraient ainsi les membres des diverses sous-commissions pour faire avancer la préparation, comme en témoignent également les comptes rendus publiés sur les réseaux sociaux du parti.

Notre interlocuteur rappelle par ailleurs l’esprit de concorde qui avait permis de surmonter les précédents différends avant la tenue du dernier conseil national et la formation de la commission préparatoire actuelle. «Apparemment, il y a des personnes que cela n’arrange pas», a-t-il laissé entendre, sous-entendant que certains voudraient voir ces crises perdurer.
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