La Caisse mutualiste interprofessionnelle marocaine (CMIM) a de nouveau braqué les projecteurs sur la santé au travail lors de la 11e édition de sa journée dédiée à ce thème. Cette nouvelle édition, organisée le 9 décembre à Casablanca, a mis l’accent sur l’innovation sociale et la durabilité, soulignant l'importance cruciale de ces thèmes dans un environnement de travail de plus en plus compétitif, où la performance durable est essentielle pour la productivité et le bien-être des employés. Au cours de cette journée, divers intervenants ont exploré l'idée de savoir comment l'innovation sociale pouvait améliorer les conditions de travail tout en maintenant la performance des entreprises. La durabilité de la santé au travail a été abordée sous plusieurs angles, notamment la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), le cadre légal et les stratégies visant à promouvoir et protéger la santé et le bien-être des salariés.
L’UMT, malgré ce constat amer, ne reste pas inactive, selon M. Moukharik. «Nous répondons présent à toutes les initiatives au niveau national et international», a-t-il affirmé, rappelant la participation active de l’Union aux travaux de l’Organisation internationale du travail (OIT) et la formation continue de ses délégués. L’UMT insiste sur l’intégration de la question de la santé et de la sécurité au travail dans les revendications des salariés, en parallèle avec les revendications salariales.
L’intervention de M. Moukharik sonne comme un appel pressant au gouvernement à assumer ses responsabilités et à prendre des mesures concrètes pour améliorer la santé et la sécurité au travail au Maroc. Un appel qui laisse présager de futures actions revendicatives de l’UMT. «Je ne souhaite pas transformer cette tribune en un espace de revendication. Nous aborderons ces questions ultérieurement avec le gouvernement», déclare-t-il.
Abdelaziz Alaoui, président du conseil d’administration de la CMIM, a ouvert l'événement en soulignant que des enjeux tels que les contraintes climatiques, l'équité sociale et l'autonomie individuelle avaient un impact direct sur nos vies professionnelles. «Il est impératif que nous prenions conscience de ces enjeux et que nous agissions en conséquence», relève-t-il, insistant sur l'importance d'intégrer les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies dans les pratiques de travail.
Intégration des principes de durabilité
La journée a mis en avant l'idée que la durabilité en matière de santé au travail reposait sur l'intégration de ces principes dans la gestion de la santé et de la sécurité des employés. Cela passe par la création d'un environnement de travail qui non seulement protège la santé physique et mentale des employés, mais favorise également leur bien-être à long terme. Une approche proactive pour identifier et réduire les risques professionnels, physiques et psychosociaux est indispensable. La participation active des employés aux décisions concernant leur santé et sécurité, par le biais d'initiatives collaboratives, est également cruciale.
Un environnement de travail durable favorise également la participation active des employés aux décisions concernant leur santé et sécurité. Cela peut se traduire par des initiatives collaboratives où les travailleurs sont impliqués dans l'évaluation des risques et le développement de solutions adaptées. Par ailleurs, les bénéfices d'un investissement dans la santé au travail sont nombreux, notamment des employés en meilleure santé, un climat social propice à la fidélisation des talents, ainsi qu'une image de marque améliorée pour l'employeur. En intégrant ces éléments, la durabilité de la santé au travail devient un levier stratégique pour les entreprises cherchant à améliorer leur performance globale tout en assurant le bien-être de leurs employés.Plusieurs temps forts
L'événement a été ponctué par des temps forts, notamment une conférence de Amina Jemaaoui, une Marocaine de France, lauréate du Prix de l'innovation sociale, qui a partagé son expérience sur la création de cohésion au sein des équipes à la mairie de Paris à travers l’organisation d’Olympiades. Son intervention, axée sur le management inspirant, a illustré la création d'un environnement de travail stimulant et propice aux initiatives personnelles. Une autre intervention marquante a été celle du Dr Imane Kendili, psychiatre addictologue, qui a abordé la question de la santé mentale et ses impacts sur la gestion des entreprises, soulignant la nécessité de solutions durables pour faire face à ce fléau.
Trois tables rondes ont également été organisées, traitant de la RSE (responsabilité sociale de l'entreprise), du cadre réglementaire pour renforcer la santé au travail, ainsi que de la santé mentale en lien avec le sport. Abdelaziz Alaoui a conclu en réaffirmant l'engagement de la CMIM à soutenir les entreprises dans la création d'environnements de travail inclusifs, soulignant que le bien-être des collaborateurs était au cœur de ses préoccupations et de ses actions. Selon M. Alaoui, l’organisation de cet événement réaffirme l'engagement de la CMIM à promouvoir des espaces de travail inclusifs et favorables au bien-être des salariés, en sensibilisant et en soutenant les entreprises dans cette démarche. «Le bien-être des collaborateurs est au cœur de nos préoccupations et de notre action», a-t-il déclaré, ajoutant que des efforts collectifs permettraient de faire du bien-être au travail une priorité partagée.
Santé au travail : Moukharik dénonce l'inaction du gouvernement
L’ouverture de la 11e édition de la «Journée de la santé au travail» a été l’occasion pour Miloudi Moukharik, secrétaire national de l’Union marocaine du travail (UMT), de dénoncer avec force l’indifférence du gouvernement face aux problèmes de santé et de sécurité au travail au Maroc. «Notre pays et les départements ministériels en charge de ce domaine ne prennent pas au sérieux cette question», a lancé M. Moukharik, pointant du doigt le manque d’action concrète de l’Exécutif. Selon lui, le ministère en charge de l’Emploi se contente d’un «petit service externe dont la mission est de répertorier le nombre d'accidents par mois, par année... sans action collective ni anticipative».
Le syndicaliste a rappelé l’échec de plusieurs initiatives visant à améliorer la situation, soulignant ainsi un cycle d’inaction qui perdure : «On avait cru à un moment à la création d'un institut d'amélioration des conditions du travail... Malheureusement, cet institut n'a pas vu le jour et la situation est restée telle quelle. De même, la proposition de création d'un observatoire des conditions de travail, le ministre de l’époque en avait simplement “pris acte”, sans aucune suite». Pour M. Moukharik, investir dans la santé et la sécurité au travail est un impératif économique et social. «Investir dans les équipements, dans les études de l'environnement pour garantir un travail décent... n'est pas un investissement lourd. C’est un investissement très rentable. Un capital humain en bonne santé physique et mentale n'a pas de prix», insiste-t-il, déplorant ainsi le manque de vision à long terme de la part du gouvernement.L’UMT, malgré ce constat amer, ne reste pas inactive, selon M. Moukharik. «Nous répondons présent à toutes les initiatives au niveau national et international», a-t-il affirmé, rappelant la participation active de l’Union aux travaux de l’Organisation internationale du travail (OIT) et la formation continue de ses délégués. L’UMT insiste sur l’intégration de la question de la santé et de la sécurité au travail dans les revendications des salariés, en parallèle avec les revendications salariales.
L’intervention de M. Moukharik sonne comme un appel pressant au gouvernement à assumer ses responsabilités et à prendre des mesures concrètes pour améliorer la santé et la sécurité au travail au Maroc. Un appel qui laisse présager de futures actions revendicatives de l’UMT. «Je ne souhaite pas transformer cette tribune en un espace de revendication. Nous aborderons ces questions ultérieurement avec le gouvernement», déclare-t-il.