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Lahcen Saadi dévoile les principaux programmes pour promouvoir l'artisanat à l'international

Avec 1,11 milliard de dirhams générés en 2024, l’artisanat marocain confirme son rôle de levier économique à fort potentiel. Pourtant, malgré ce chiffre prometteur, les autorités estiment que le secteur reste en deçà de ses capacités réelles à l’international. Face à ce constat, le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure en œuvrant à la promotion des exportations artisanales dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale d’exportation lancée le 28 mai dernier. L’objectif : faire de l’excellence et de l’authenticité des savoir-faire marocains un véritable moteur d’influence économique dans les marchés mondiaux.

Le Maroc veut faire rayonner son artisanat au-delà de ses frontières. Porté par des savoir-faire ancestraux, ce secteur emblématique reste pourtant loin de son plein potentiel à l’international. Pour combler cet écart, le gouvernement vient de lancer une nouvelle stratégie nationale d’exportation ambitieuse, qui avantage les exportations artisanales et les aide à de conquérir de nouveaux marchés mondiaux.



À la Chambre des conseillers, le secrétaire d’État chargé de l’Artisanat, Lahcen Saadi, a justement présenté les grandes lignes du plan d’action réservé à la promotion des exportations artisanales. Entre investissements publics massifs, accompagnement ciblé et ouverture sur de nouveaux débouchés, le Maroc veut mettre le paquet.

Des exportations en progression, mais en deçà du potentiel

Le chiffre d’affaires des exportations de l’artisanat marocain a atteint 1,11 milliard de dirhams en 2024. Une performance significative, mais qui reste inférieure aux ambitions du gouvernement. «Ce montant demeure modeste au regard des opportunités immenses offertes par les savoir-faire marocains», a estimé Lahcen Saadi. Un constat partagé par les acteurs du secteur, qui voient dans cette dynamique un tremplin, mais non une finalité.

Une stratégie exportatrice pour changer de cap

Face à cette réalité, le Maroc veut changer d’échelle. Une stratégie nationale de promotion des exportations a été officiellement lancée il y a deux semaines, lors d’une cérémonie présidée par le Chef du gouvernement, en présence de plusieurs ministres. Ce plan ambitieux, qui est porté par le secrétariat d’État chargé du Commerce extérieur et s’inscrit dans une vision intégrée pour dynamiser l’économie sociale et solidaire, accorde un volet particulier à la promotion des exportations artisanales. «Le Maroc mise sur le renforcement de ses exportations pour renforcer son rayonnement économique à l’international», a affirmé Lahcen Saadi. La promotion des exportations artisanales y occupe dans ce sens une place centrale, avec l’objectif d’ouvrir de nouveaux marchés et de renforcer la compétitivité des produits marocains à l’étranger.

Des produits phares, des marchés porteurs

Il convient de souligner que certains produits marocains tirent particulièrement leur épingle du jeu sur la scène internationale. Selon le ministre, les articles en argile dominent particulièrement les exportations avec une part de 36%, suivis par l’art floral et décoratif (20%) et les vêtements traditionnels (13%). Du côté des pays importateurs, les États-Unis s’imposent comme le premier partenaire avec 44% des exportations artisanales marocaines, suivis par la France (14%) et l’Espagne (7%).

Une enveloppe de 800 millions de dirhams pour soutenir l’export

Pour structurer cette montée en puissance, le gouvernement a alloué une enveloppe de 800 millions de dirhams afin de soutenir les exportateurs. Ce financement sera déployé à travers plusieurs accords visant à simplifier et digitaliser les procédures d’exportation. Nouveauté notable : toute entreprise ou coopérative artisanale réalisant un chiffre d’affaires d’un million de dirhams pourra désormais bénéficier de ces dispositifs d’accompagnement à l’export.

Des programmes d’accompagnement déjà en action

Cette volonté politique s’illustre déjà sur le terrain. En 2024, plus de 100 opérateurs du secteur ont été accompagnés dans le cadre de programmes tels que «Mouakaba Al Mossadireen» (accompagnement des exportateurs) et le «Programme Tamayoz», pilotés par la Maison de l’artisan. Fort du succès de cette première édition, le secrétaire d’État a annoncé d’ailleurs le lancement d’une seconde édition. Celle-ci visera à élargir le cercle des bénéficiaires tout en facilitant leur accès à des marchés non traditionnels. Une attention particulière sera portée, en outre, à leur participation aux salons et forums internationaux, en étroite coordination avec le ministère des Affaires étrangères.

Un pari national pour l’international

«Cette nouvelle vision incarne un pari national pour améliorer le positionnement du Maroc à l’échelle internationale», a souligné Lahcen Saadi qui s’est dit confiant quant à la capacité des artisans marocains à relever les défis de la compétitivité, de l’innovation et de l’ouverture commerciale. Avec cette nouvelle feuille de route, le Maroc entre dans une nouvelle ère pour son artisanat. En combinant investissements publics, numérisation, soutien ciblé et diversification des marchés, le Royaume fait le pari d’un modèle économique durable, inclusif et exportable. L’enjeu désormais est de traduire ces ambitions en résultats concrets, pour valoriser les savoir-faire des artisans, renforcer l’économie locale et faire briller la marque «Artisanat marocain» aux quatre coins du globe.
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