«Le Maroc considère la diaspora comme un vecteur privilégié de co-développement, qu’il s’agit de renforcer, d'outiller et de mieux intégrer dans les perspectives de croissances économiques et de convergences diplomatiques entre les nations», a indiqué M. Amrani, lors de cette rencontre tenue lundi à Washington, à l'occasion de la Journée de la diaspora africaine.
Organisée par la congresswoman Sheila Cherfilus-McCormick de Floride et le congressman Jonathan Jackson de l’Illinois, cette conférence tend à commémorer la contribution de la diaspora africaine au développement des États-Unis et de discuter du rôle qu'elle pourrait jouer dans le renforcement des relations entre Washington et le continent. «La diaspora est plus qu’une connexion d’héritage, c’est une force motrice pour le progrès et le développement du continent», a déclaré l’ambassadeur du Maroc, en abordant la manière dont les Africains façonnent activement les sphères politiques, économiques et culturelles du monde d’aujourd’hui. Il a relevé que le Royaume appréciait particulièrement toute initiative innovante visant à permettre aux populations africaines, qu’elles soient sur le continent ou en diaspora, de prendre en main le développement de l’Afrique.«Le Maroc a toujours été un partenaire fiable pour de nombreux pays africains, investissant dans l'éducation et le développement durable à travers le continent», et «ces actions s’inscrivent dans la droite ligne des politiques portées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour une Afrique prospère, interconnectée et intégrée où les citoyens et les diasporas jouent un rôle important dans le développement de leurs pays», a indiqué le diplomate. Il a mis en avant des exemples concrets de l'engagement du Maroc, notamment l'initiative internationale récemment proposée par S.M. le Roi d’offrir aux pays enclavés du Sahel un accès à l'océan Atlantique, en améliorant les infrastructures locales tout en mettant à leurs dispositions les infrastructures marocaines telle que le Port de Dakhla.
En ce qui concerne le soutien du Maroc à la diaspora africaine, M. Amrani a précisé qu’en tant que pays d'origine, de transit et de destination, le Royaume était pleinement conscient de l'importance du rôle des migrants et des diasporas, notamment dans le développement économique des pays d’origine. Les transferts des africains vivant à l'étranger ont dépassé les 700 milliards de dollars durant la dernière décennie, faisant d’eux des contributeurs cruciaux aux économies des pays, dépassant de loin l'aide étrangère au développement ou encore les investissements directs étrangers.
Ces transferts de fonds présentent toutefois des coûts disproportionnés par rapport à d'autres régions, d’où l’initiative du Maroc d’organiser à Rabat en janvier 2023 le premier Forum sur la réduction des coûts des transferts de fonds de la diaspora, réunissant gouverneurs de Banques centrales, ministres et institutions financières afin de remédier à cette inégalité. L’ambassadeur a également rappelé, lors de cette conférence, que le Maroc était membre du haut comité de l'Union africaine chargé de la Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine, présidé par le Togo, qui accueillera le prochain Congrès panafricain à la fin du mois d'octobre 2024.
Dans cette dynamique, le Maroc a organisé une série d'événements et de conférences visant à contribuer à la consolidation du rôle de l'Afrique dans la gouvernance mondiale, et au renforcement de sa voix sur la scène internationale tout en garantissant que les contributions de la diaspora soient reconnues et utilisées de manière efficace. La participation des Marocains du monde au rayonnement de la diaspora africaine a également été mise à l’honneur lors de cette conférence. Avec plus de 5 millions de citoyens à l'étranger, «le Maroc maintient une connexion forte avec ses expatriés portée par une sollicitude constante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur des marocains du monde», a déclaré Youssef Amrani. Cet engagement est également intégré, a-t-il indiqué, dans le nouveau modèle de développement du Royaume, comprenant des stratégies pour les Marocains vivant à l'étranger.
Lors de cette rencontre, la congresswoman Sheila Cherfilus-McCormick a souligné l'importance cruciale de la diaspora africaine dans le renforcement des relations entre les États-Unis et l'Afrique. En mettant en lumière le rôle de la diaspora comme catalyseur de changement, Mme Cherfilus-McCormick a plaidé pour l'intégration économique des communautés africaines et caribéennes, tout en favorisant une prospérité partagée entre les deux continents. Elle a appelé à davantage d’initiatives économiques et culturelles visant à consolider ces liens historiques et souligné que l’avenir des relations bilatérales reposait sur l’engagement commun à promouvoir les échanges et les opportunités.
De son côté, le congressman Jonathan Jackson a insisté sur l’importance des relations politiques et sécuritaires entre les États-Unis et l’Afrique.
Tout en rappelant le rôle crucial de la coopération internationale dans la lutte contre les menaces transnationales, notamment le terrorisme et les crises humanitaires, M. Jackson a mis en avant l’importance de développer des échanges dans le domaine de l’éducation et de la technologie, en soulignant le rôle des jeunes générations et de la diaspora dans la transformation économique de l’Afrique. Et de conclure sur un appel à un dialogue continu pour surmonter les défis communs et construire un avenir plus stable et prospère pour les deux régions.