Pour 2024, l’économie nationale continuera de se situer dans le corridor de croissance économique de 3%. Bien qu’elle dispose d’atouts considérables pour faire mieux, elle reste néanmoins moins intégratrice avec peu de création d’emplois, dépendante des performances du secteur agricole et manquant d’intensité technologique.
Et M. Adel de poursuivre : «Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où la faible croissance au Maroc fait que nous accumulons un certain nombre de déficits structurels dans de nombreux domaines». Et le Maroc, rappelle-t-il, s’est engagé dans l’exercice du nouveau modèle de développement (NMD), dont l’un des points à retenir concerne un taux de croissance prévisionnel de 6%, à même de permettre à l’économie nationale de s’insérer dans l’économie mondiale et d’afficher des performances saines pour soutenir le modèle social voulu par le Royaume.
Or «nous pouvons dire aujourd’hui sans suspense que nous sommes loin de ce taux», affirme M. Adel, qui note toutefois que le Maroc dispose d’un certain nombre d’atouts majeurs pour atteindre et dépasser ce taux, notamment sa jeune démographie, sa proximité avec le marché le plus riche du monde, à savoir le marché européen, ses accords de libre-échange avec des marchés totalisant 2 milliards de consommateurs, sa stabilité politique et ses infrastructures, dont il ne tire que de maigres dividendes, selon le même intervenant.
Par ailleurs, le secrétaire général du HCP a indiqué que la croissance économique devrait se situer en 2024 à 3,2% au lieu de 2,9% en 2023, notant que ces prévisions tiennent compte d’une campagne agricole 2022-2023 en deçà de la moyenne, d’un redressement de la demande mondiale adressée au Maroc de 0,9% en 2023 à 3,7% en 2024, d’un cours du pétrole aux alentours de 80 dollars le baril, ainsi que des nouvelles dispositions de la loi de Finances 2024.
Il convient de rappeler que le président de la BritCham, Stephen Orr, avait affirmé en ouverture de ce webinaire que «l’économie marocaine a fait preuve de résilience face aux chocs économiques, grâce aux réformes ambitieuses mises en place ces dernières années». M. Orr a également souligné que le Maroc, malgré le déficit pluviométrique, l’inflation et les tensions géopolitiques actuelles, a enregistré des performances remarquables, notamment dans les secteurs de l’industrie automobile et du tourisme. n
L’économie continuera à fluctuer autour d’un taux de croissance de 3%, insuffisant pour résorber les fragilités sociales
La croissance au Maroc reste erratique, puisque le taux de croissance reste corrélé à l’agriculture et évolue en fonction des performances de ce secteur. Et comme le souligne l’enseignant chercheur à ESCA École de management, Nabil Adel, en 2023, et certainement en 2024 et 2025, ce taux de croissance global restera conditionné par le rythme de la croissance agricole, lui-même tributaire du niveau de la pluviométrie, ce qui montre à quel point notre économie demeure vulnérable. Et devant cette constatation, on ne peut que se demander où sont les politiques économiques qui devraient sortir le Maroc de cette dépendance quasi structurelle aux aléas climatiques et au poids du secteur agricole, s’interroge M. Adel. Et quand on sait que la croissance économique repose peu sur le facteur technologique, ajoute l’enseignant-chercheur, «on ne peut que constater qu’au final, même avec un bon taux de croissance agricole, le résultat final ne sera pas très bon».Et M. Adel de poursuivre : «Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où la faible croissance au Maroc fait que nous accumulons un certain nombre de déficits structurels dans de nombreux domaines». Et le Maroc, rappelle-t-il, s’est engagé dans l’exercice du nouveau modèle de développement (NMD), dont l’un des points à retenir concerne un taux de croissance prévisionnel de 6%, à même de permettre à l’économie nationale de s’insérer dans l’économie mondiale et d’afficher des performances saines pour soutenir le modèle social voulu par le Royaume.
Or «nous pouvons dire aujourd’hui sans suspense que nous sommes loin de ce taux», affirme M. Adel, qui note toutefois que le Maroc dispose d’un certain nombre d’atouts majeurs pour atteindre et dépasser ce taux, notamment sa jeune démographie, sa proximité avec le marché le plus riche du monde, à savoir le marché européen, ses accords de libre-échange avec des marchés totalisant 2 milliards de consommateurs, sa stabilité politique et ses infrastructures, dont il ne tire que de maigres dividendes, selon le même intervenant.
Un capital humain sous-exploité au Maroc
Abondant dans le même sens, le secrétaire général du HCP, Ayache Khellaf, s’est penché sur le problème de la sous-exploitation du capital humain, qui est un atout indéniable pour la croissance économique, et a appelé à y remédier, notamment en améliorant l’investissement dans les technologies et les secteurs productifs. Après avoir rappelé que depuis le début des années 2000, «nous avions une croissance moyenne de plus de 5%, et qu’aujourd’hui nous en sommes à une croissance moyenne de moins 3%», M. Khellaf explique qu’«on se trouve actuellement dans un cercle vicieux entre une croissance économique qui ne crée pas assez d’emplois, et même ceux qui sont créés sont peu qualifiés, ce qui se reflète par une faible productivité, laquelle se traduit par une faible croissance».Par ailleurs, le secrétaire général du HCP a indiqué que la croissance économique devrait se situer en 2024 à 3,2% au lieu de 2,9% en 2023, notant que ces prévisions tiennent compte d’une campagne agricole 2022-2023 en deçà de la moyenne, d’un redressement de la demande mondiale adressée au Maroc de 0,9% en 2023 à 3,7% en 2024, d’un cours du pétrole aux alentours de 80 dollars le baril, ainsi que des nouvelles dispositions de la loi de Finances 2024.
Maroc : Un retour à la normale de l’inflation est à prévoir à partir de 2025
De son côté, le directeur des Études économiques de Bank Al-Maghrib, Mohamed Taamouti, est revenu sur la progression de l’inflation, qui s’est fortement accentuée sous l’effet de la crise de la Covid, passant d’environ 1,5% à 6,6% en 2022, soit le niveau le plus élevé depuis 1991. Et pour 2024, l’inflation se situerait autour de 6,1%, avant de revenir à des niveaux plus raisonnables à partir de 2025, probablement autour de 2,4%, souligne le responsable de BAM.Il convient de rappeler que le président de la BritCham, Stephen Orr, avait affirmé en ouverture de ce webinaire que «l’économie marocaine a fait preuve de résilience face aux chocs économiques, grâce aux réformes ambitieuses mises en place ces dernières années». M. Orr a également souligné que le Maroc, malgré le déficit pluviométrique, l’inflation et les tensions géopolitiques actuelles, a enregistré des performances remarquables, notamment dans les secteurs de l’industrie automobile et du tourisme. n