La ministre de la Transition énergétique et du développement durable a annoncé la mise en place d’un programme national dédié à la valorisation des déchets ménagers sur la période 2024-2025, pour un montant global estimé à 21 milliards de dirhams.
Ce programme sera réalisé sous la supervision du ministère de l’Intérieur, en collaboration avec les différents partenaires institutionnels. Selon la ministre, ce plan d’action vise à améliorer les performances locales et intermédiaires de gestion des déchets ménagers et assimilés, notamment à travers la création de centres d’enfouissement et de valorisation, mais aussi par la réhabilitation progressive des décharges anarchiques.
Ce programme sera réalisé sous la supervision du ministère de l’Intérieur, en collaboration avec les différents partenaires institutionnels. Selon la ministre, ce plan d’action vise à améliorer les performances locales et intermédiaires de gestion des déchets ménagers et assimilés, notamment à travers la création de centres d’enfouissement et de valorisation, mais aussi par la réhabilitation progressive des décharges anarchiques.
Une gouvernance territoriale en cours de structuration
Notons que pour encadrer cette nouvelle stratégie, un cadre formel de gouvernance a été adopté en décembre 2024 entre le ministère de la Transition énergétique, le ministère de l’Intérieur et les douze régions du Royaume. L’accord prévoit la création de centres techniques de traitement et de valorisation, ainsi que la fermeture encadrée des décharges sauvages. Il introduit également la possibilité pour les communes de mettre en place un système de collecte sélective, avec un soutien financier du ministère. Mais si ce cadre institutionnel marque une avancée formelle, les défis liés à son application effective, notamment dans les territoires à faibles ressources ou à gouvernance fragile, demeurent préoccupants.
Des débouchés industriels controversés
Aussi et parallèlement à cette approche territoriale, un autre axe du programme vise la valorisation énergétique des déchets. C’est dans ce sens d’ailleurs qu’un accord tripartite a été signé avec les ministères de l’Industrie et du commerce, de l’Intérieur, ainsi qu’avec l’Association professionnelle des entreprises de ciment. L’objectif affiché : réduire de 45% le volume des déchets enfouis à l’horizon 2030 et produire 660.000 tonnes de combustibles alternatifs destinés aux cimenteries. Si cette stratégie s’inscrit dans une logique d’économie circulaire et de réduction des déchets, elle soulève néanmoins des réserves sur son impact écologique réel, notamment en matière d’émissions industrielles et de gestion des résidus toxiques.
Des ambitions réelles, mais une mise en œuvre difficile
Il est clair que le programme national de valorisation des déchets ménagers se présente comme une initiative structurante, en phase avec les engagements environnementaux du Maroc. Toutefois, plusieurs obstacles peuvent freiner encore sa mise en œuvre, notamment le manque de moyens dans les collectivités, la gouvernance partagée floue, la dépendance industrielle des logiques privées et, surtout, la faiblesse des mécanismes de suivi et d’évaluation. Au-delà des annonces, c’est sur le terrain que ce programme devra faire ses preuves. Car sans une réelle transformation des pratiques locales et une responsabilisation collective, les ambitions affichées risquent de ne rester qu’à l’état de déclarations.
