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Les choix stratégiques qui ont façonné le Maroc selon l’IRES

À l’occasion du 25e anniversaire de l’intronisation de S.M. le Roi Mohammed VI, l’Institut Royal des études stratégiques (IRES) passe en revue les principales réalisations du Maroc depuis 1999. Dans un document riche, l’IRES met en lumière les choix stratégiques et les politiques publiques qui ont façonné le Royaume sous la conduite du Souverain. De l’édification institutionnelle au développement économique, en passant par les réformes sociales et la diplomatie, le Maroc a connu des transformations profondes, relève l’Institut. Le rapport souligne par ailleurs la Vision Royale d’une Monarchie citoyenne, plaçant le Marocain et la Marocaine au cœur de l’action publique. Sans prétendre à l’exhaustivité ni constituer une évaluation des politiques menées, le document offre un éclairage précieux sur les chantiers engagés depuis un quart de siècle. Il rappelle également les fondamentaux de la nation marocaine, socle sur lequel s’appuie cette modernisation accélérée. Un bilan qui témoigne des ambitions et des défis d’un Maroc en pleine mutation.

Le Maroc de 2024 n’est plus celui de 1999. En 25 ans de règne, S.M. le Roi Mohammed VI a impulsé des changements profonds qui ont façonné le visage du Royaume du Maroc. C’est le constat que dresse Mohammed Tawfik Mouline, le directeur général de l’Institut Royal des études stratégiques (IRES) dans un document publié à l’occasion du 25e anniversaire de l’intronisation du Souverain. Intitulé «Le développement humain et l’édification institutionnelle sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Les politiques publiques et les principales réalisations au Maroc», ce «rapport» offre une plongée au cœur des transformations qui ont marqué le Maroc depuis 1999.

Une Vision Royale au service du citoyen

Dès les premières lignes, l’IRES souligne que les choix stratégiques du Maroc émanent directement de la «Vision Royale». Celle-ci place le citoyen marocain au centre de l’action publique, dans le cadre d’une «Monarchie citoyenne». Selon l’auteur de ce papier rapport, cette vision «met en avant la prééminence du Marocain et de la Marocaine», «dédie les institutions au service des citoyens» et «privilégie le concret et le tangible».



Cette approche tranche avec les politiques négatives du passé. S.M. le Roi Mohammed VI a en effet placé le développement humain et social au cœur de ses priorités. Le directeur général de l’IRES cite notamment l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), lancée en 2005, comme l’un des «Chantiers de règne» du Souverain. Classée par la Banque mondiale dans le top 3 des meilleurs programmes sociaux à fort impact dans le monde, l’INDH a contribué à l’expansion de la société civile au Maroc. Le rapport indique ainsi que «près de 8 associations sur 10 ont été créées depuis 2005». La Vision Royale s’est également traduite par des réformes institutionnelles majeures. L’IRES évoque notamment la nouvelle Constitution de 2011, qui a renforcé les pouvoirs du Chef du gouvernement. Le document souligne également le renforcement d’institutions comme le Conseil national des droits de l’Homme ou la création de l’Instance équité et réconciliation, chargée de faire la lumière sur les violations des droits de l’Homme commises par le passé.

Un nouveau modèle de développement économique

Au-delà des réformes institutionnelles, le règne de S.M. Mohammed VI a été marqué par la mise en place d’un nouveau modèle de développement économique. L’IRES met en avant les efforts déployés pour moderniser l’économie marocaine et améliorer sa compétitivité. Le rapport cite notamment le Plan Maroc Vert, lancé en 2008, qui a permis de faire de l’agriculture «un moteur de la croissance économique». Selon les chiffres avancés par l’IRES, le PIB agricole est passé de 65 milliards de dirhams en 2008 à 125 milliards en 2018, soit un taux de croissance moyen annuel de 5,3%. Les exportations agricoles ont également connu une forte hausse, améliorant le taux de couverture des importations par les exportations de 51% en 2008 à 68% en 2018.

L’industrie n’est pas en reste. Le directeur général de l’IRES souligne les progrès réalisés dans des secteurs comme l’automobile, l’aéronautique ou le textile. Le Maroc figure ainsi, depuis 2021, dans le top 25 des constructeurs automobiles dans le monde et occupe la deuxième place en Afrique. Dans l’aéronautique, le Royaume «a pu intégrer le cercle fermé des sous-traitants aéronautiques mondiaux et occuper le premier rang en Afrique en la matière», indique le rapport.

Le document met également en avant les efforts déployés pour améliorer l’attractivité du Maroc auprès des investisseurs étrangers. L’IRES cite notamment la mise en place de la nouvelle Charte de l’investissement en 2022 et l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. L’objectif affiché est d’«orienter les investissements vers les priorités stratégiques du Royaume» et de «maximiser les impacts de l’investissement public».

Une diplomatie renouvelée

L’un des aspects les plus frappants du règne de S.M. Mohammed VI est sans doute le renouveau de la diplomatie marocaine. Mohammed Tawfik Mouline parle d’une «transmutation de la diplomatie nationale» voulue par le Souverain. Selon le rapport, cette nouvelle diplomatie se veut «dynamique, anticipative, qui joint l’acte à la parole». Elle a permis au Maroc de se positionner, en 2024, «parmi les 50 pays les plus influents dans le monde», selon le Cabinet britannique «Brand Finance». L’IRES souligne notamment le rôle joué par le Maroc dans la lutte contre le terrorisme. Le Royaume a ainsi co-présidé, pour trois mandats successifs, le Forum mondial de lutte contre le terrorisme. Le rapport mentionne également l’ouverture à Rabat, en 2021, du Bureau du Programme des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme et la formation en Afrique.

Sur le plan économique, la diplomatie marocaine a permis de diversifier les partenariats du Royaume. L’IRES cite notamment le renforcement des liens avec la Chine et la Russie, avec lesquelles le Maroc a conclu des partenariats stratégiques en 2016. Mais c’est surtout vers l’Afrique que le Maroc s’est tourné sous le règne de S.M. le Roi Mohammed VI. Le rapport souligne que le Souverain a effectué «plus de 53 visites dans une trentaine de pays africains». Cette politique africaine s’est traduite par des investissements massifs : le Maroc est aujourd’hui «le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et le deuxième en Afrique», indique l’IRES.

Les réalisations diplomatiques pour la reconnaissance du Sahara marocain

Les réalisations diplomatiques du Maroc sous le règne de S.M. Mohammed VI pour la reconnaissance de la marocanité du Sahara sont significatives et nombreuses. Le Plan d’autonomie des provinces du Sud, proposé en 2007 au Conseil de sécurité des Nations unies, a constitué une base solide pour les négociations et a renforcé la position du Maroc sur la scène internationale. La reconnaissance croissante de la marocanité du Sahara par des pays influents, tels que les États-Unis et plusieurs pays européens, témoigne de l’efficacité de la diplomatie marocaine. En outre, l’ouverture de représentations consulaires par une trentaine de pays africains et arabes dans les villes de Dakhla et de Laâyoune marque un soutien international tangible à la souveraineté du Maroc sur ces territoires. Cette stratégie diplomatique proactive, combinée à des investissements économiques et sociaux dans les provinces du Sud, a permis de développer ces régions tout en consolidant leur intégration dans le tissu national marocain, indique le document.

Des défis persistants

Malgré ces avancées, le document de l’IRES ne cache pas les défis auxquels le Maroc reste confronté. Il souligne notamment les efforts encore nécessaires en matière d’éducation et de santé. Dans le domaine de l’éducation, si le taux de scolarisation a fortement progressé (passant de 65,9% à 99,5% dans le primaire entre 1998 et 2022), la qualité de l’enseignement reste un sujet de préoccupation. L’IRES mentionne la mise en place d’une «feuille de route 2022-2026 pour une école publique de qualité pour tous», signe que des progrès restent à accomplir. En matière de santé, le rapport évoque la construction de plusieurs nouveaux Centres hospitaliers universitaires et l’adoption, en 2022, d’un projet de loi-cadre visant à refondre le système national de santé. Mais là encore, les défis restent importants, notamment en termes d’accès aux soins dans les zones rurales.

Défis pour les générations futures

L’un des défis majeurs pour les générations futures au Maroc, estime le directeur général de l’IRES, concerne la gestion durable des ressources naturelles et la protection de l’environnement. Le Royaume a entrepris des initiatives ambitieuses, telles que la construction de nouveaux barrages, des projets de dessalement de l’eau de mer et la mise en œuvre de stratégies pour la conservation des forêts et des ressources halieutiques. Cependant, la nécessité d’assurer une gestion efficace et équitable de ces ressources reste cruciale.

La protection de l’environnement est également au cœur des préoccupations, avec des efforts pour promouvoir une économie décarbonée et lutter contre les effets du changement climatique. Le Maroc s’est engagé sur la voie des énergies renouvelables, visant à porter leur part à 52% de la capacité de production électrique nationale d’ici 2030. Ces initiatives reflètent la Vision Royale d’un Maroc durable et prospère, mais leur succès dépendra de la capacité à surmonter les défis actuels et à anticiper les besoins des générations futures, souligne le document de l’IRES.

Vers le Maroc de 2030

De la sorte, le document signé par le directeur général de l’IRES, Mohammed Tawfik Mouline, dresse le portrait d’un Maroc en pleine mutation, confronté à des défis, mais porté par une vision ambitieuse. L’auteur souligne que le règne de S.M. Mohammed VI est marqué par la volonté de «jeter les bases de l’État social» tout en modernisant l’économie et en renforçant le rayonnement international du Royaume. Le document se projette également dans l’avenir, évoquant les objectifs fixés pour 2030 dans des domaines comme les énergies renouvelables ou la protection de l’environnement. L’IRES cite notamment l’ambition du Maroc de porter la part des énergies renouvelables dans la capacité de production électrique nationale à 52% d’ici 2030. «Le Maroc de 2024 n’est plus celui de 1999», affirme l’IRES. Et le Maroc de 2030 sera sans doute encore différent.
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