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Les hôpitaux et CHU de nouveau paralysés par la grève des médecins internes et résidants

Les médecins internes et résidents montent de nouveau au front. Ils entament une grève de trois jours les 22, 23 et 24 de ce mois pour protester contre l’absence de réponses à leurs revendications. Pour ces professionnels, «l’indifférence du ministère de la Santé aggrave non seulement leurs conditions de travail, mais affecte aussi la qualité des soins prodigués aux citoyens». Cette mobilisation, marquée par des sit-in dans les hôpitaux universitaires à travers le pays, vise à faire pression sur le département de tutelle pour qu’il prenne enfin des mesures concrètes.

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Les médecins internes et résidents ne décolèrent pas. Après une première grève générale préventive observée mardi, mercredi et jeudi dernier, ces professionnels de la santé annoncent un nouveau débrayage général les 22, 23 et 24 de ce mois. Ce nouveau dérayage intervient pour dénoncer le mutisme du ministère de la Santé face à leurs revendications. Ils affirment que l'indifférence du département de tutelle «contribue non seulement à la dégradation de leurs conditions de travail, mais aussi à celle des services de santé dispensés aux citoyens»



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Dans un communiqué publié lundi, la commission nationale des médecins internes et résidents indique que cette grève exclura toutefois les services d'urgence, de réanimation et de garde. Ce débrayage sera par ailleurs marqué par des sit-in dans les hôpitaux universitaires du pays qui ont déjà démarré lundi dans différentes villes du Royaume. À travers ces protestations, les professionnels de la santé expriment leur rejet catégorique du silence et de l’inaction du département de tutelle qui traduit «le manque de sérieux du ministère dans le traitement de leurs revendications».

La Commission dénonce, en outre, le «laisser-aller et l’irresponsabilité qui marquent l’approche du gouvernement dans le traitement de ce dossier». Les internes et résidents, qui disent exercer dans des conditions «difficiles et inappropriées», expriment leur frustration face à ce qu'ils perçoivent comme un retard injustifié dans la satisfaction de leurs demandes, malgré de multiples rencontres avec les autorités compétentes.

«Malgré les différentes correspondances adressées au ministère ainsi que les rencontres tenues avec des responsables du même département, aucune avancée n’a été enregistrée dans notre dossier. Le ministère reste muet et ne prend aucune mesure concrète pour désamorcer cette crise,» déplore la Commission, tout en réaffirmant son engagement à poursuivre la lutte jusqu’à la satisfaction des revendications «légitimes». La commission appelle en outre l’ensemble des internes et résidents à se mobiliser, à participer à la grève et aux sit-in prévus, et à renforcer l’unité autour des bureaux locaux jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.

S’agissant des revendications défendues par ces professionnels. Ces dernières portent essentiellement sur leur implication dans les discussions engagées autour de la loi 08.22 sur la création des groupements sanitaires territoriaux, ainsi que la réforme du troisième cycle des études médicales. Les médecins internes et résidants réclament également que la rémunération des résidents non contractuels soit fixée à 12.000 dirhams, au même titre que leurs collègues contractuels du fait qu’ils effectuent les mêmes tâches et remplissent les mêmes missions.

Actuellement, la rémunération d’un médecin interne en sixième ou septième année est de 3.500 dirhams, bien qu'il accomplisse les mêmes tâches qu'un médecin généraliste. De plus, ce sont les médecins internes qui assurent le service aux urgences et dans les services hospitaliers, tout en effectuant également des gardes de nuit. À cela s’ajoute le fait que ces professionnels, dans la majorité des cas, ne bénéficient pas d’un hébergement au sein des hôpitaux», déclare Ali Farssi, coordinateur de la Commission nationale des médecins internes et résidents, dans une déclaration accordée au journal «Le Matin».

En ce qui concerne les médecins résidents, la situation n’est guère meilleure. «Ces professionnels, en première, deuxième ou troisième année de spécialité, sont confrontés à trois options», explique-t-il. La première consiste à opter pour le statut de résident bénévole. Bien que ce statut de non-contractuel leur permette d’exercer dans le secteur privé dès l’obtention de leur diplôme, ils ne perçoivent qu’une indemnité mensuelle de 3.500 dirhams tout au long de leur formation, malgré la complexité des tâches qui leur sont confiées, notamment des opérations chirurgicales ou des accouchements, sous la supervision des professeurs.

La deuxième option est de choisir le statut de résident contractuel avec le ministère de la Santé et la troisième option est de signer un contrat avec le Centre hospitalier universitaire (CHU). Dans ces deux cas, la rémunération s’élève à 13.000 dirhams dès la première année de résidence, mais les médecins sont liés par un contrat de huit ans avec le secteur privé. S’ils décident de rompre ce contrat, ils doivent restituer un montant équivalant au double de l’intégralité des salaires perçus. Une situation jugée injuste par les résidents, d’autant plus que la nouvelle réforme propose de réduire la durée de contractualisation à trois années», indique Ali Fares.

S’agissant des autres revendications, elles portent sur la réforme de l'examen de spécialité, visant notamment à augmenter la pondération des notes de stage et de formation continue, à réduire l’importance de l’épreuve finale et à instaurer un droit à la session de rattrapage. Les médecins internes et résidants appellent également à l’élaboration d’un nouveau cahier des charges pédagogique plus strict afin d’améliorer la formation des résidents dans les spécialités médicales, pharmaceutiques et dentaires.
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