Les notaires venus des quatre coins du Royaume se sont retrouvés, hier à Rabat, pour prendre part à un événement d’envergure : un colloque scientifique organisé par le Conseil national de l’Ordre des notaires du Maroc, en partenariat avec le ministère de la Justice. Cette rencontre s’est tenue à l’occasion d’une date hautement symbolique : la célébration du centenaire du notariat marocain, une profession à la fois discrète et stratégique, profondément ancrée dans les mécanismes de sécurité juridique du pays.
L’événement a rassemblé plus de 500 participants, parmi lesquels figuraient des notaires bien sûr, mais aussi des responsables gouvernementaux, des représentants d’institutions publiques et privées, des magistrats, des chercheurs, ainsi que des experts marocains et internationaux. Ce large panel témoigne de l’intérêt croissant pour les mutations que connaît le notariat dans un monde en pleine transformation. Il ne s’agissait pas simplement de célébrer un héritage, mais bien de s’interroger collectivement sur l’avenir de cette profession confrontée à des défis inédits, parmi lesquels la révolution numérique et l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle occupent une place centrale.
Dans ce contexte, le ministre de la Justice, présent à cette rencontre, n’a pas manqué de rappeler que les notaires étaient désormais appelés à jouer un rôle moteur dans le processus de transition numérique. Ce virage technologique, loin d’être une option, s’impose comme une nécessité, notamment face à la recrudescence des cyberattaques ciblant à la fois les comptes des notaires et les systèmes informatiques de la conservation foncière. Ces menaces ont contribué à accélérer la prise de conscience autour de l’urgence d’une réforme adaptée aux nouveaux risques.
La réforme entend également agir en profondeur sur la formation des notaires, avec la création prochaine d’un institut de formation spécialisé. Le ministre de la Justice a d’ailleurs annoncé son ouverture officielle dès l’année prochaine. L’accès à la profession est lui aussi appelé à évoluer : il pourrait passer, selon les orientations envisagées, par un concours unifié regroupant l’ensemble des professions juridiques et judiciaires. Ce changement permettrait d’harmoniser les standards d’accès et de rehausser le niveau de compétence dès l’entrée dans la carrière. Le ministre a insisté sur le fait que la future loi viendrait préciser les conditions d’accès à la profession et les compétences attendues.
Un rôle central dans l’économie nationale
Au-delà de ces aspects techniques, c’est toute la contribution du notariat à l’économie nationale qui a été mise en lumière au cours de ce colloque. Le secrétaire général du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Mounir El Mountassir Billah, est intervenu pour souligner le rôle fondamental des notaires dans la sécurisation des contrats et des transactions. Il a ainsi révélé que l’année 2025 à elle seule avait connu la conclusion de 425.000 actes notariaux, rédigés par les 1.836 notaires en exercice, générant un apport fiscal de plus de 10 milliards de dirhams à l’État. Au-delà de ces chiffres, la profession a également œuvré à la démocratisation de l’accès aux services électroniques, en accompagnant la modernisation des procédures administratives.
À l’heure où les mutations technologiques redessinent les contours de nombreuses professions, le notariat marocain se trouve à la croisée des chemins. Fort de son histoire centenaire, il s’engage dans une nouvelle ère où l’innovation, l’éthique et la compétence seront les piliers d’un renouveau annoncé.
L’événement a rassemblé plus de 500 participants, parmi lesquels figuraient des notaires bien sûr, mais aussi des responsables gouvernementaux, des représentants d’institutions publiques et privées, des magistrats, des chercheurs, ainsi que des experts marocains et internationaux. Ce large panel témoigne de l’intérêt croissant pour les mutations que connaît le notariat dans un monde en pleine transformation. Il ne s’agissait pas simplement de célébrer un héritage, mais bien de s’interroger collectivement sur l’avenir de cette profession confrontée à des défis inédits, parmi lesquels la révolution numérique et l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle occupent une place centrale.
Dans ce contexte, le ministre de la Justice, présent à cette rencontre, n’a pas manqué de rappeler que les notaires étaient désormais appelés à jouer un rôle moteur dans le processus de transition numérique. Ce virage technologique, loin d’être une option, s’impose comme une nécessité, notamment face à la recrudescence des cyberattaques ciblant à la fois les comptes des notaires et les systèmes informatiques de la conservation foncière. Ces menaces ont contribué à accélérer la prise de conscience autour de l’urgence d’une réforme adaptée aux nouveaux risques.
Une réforme de fond en gestation
C’est ainsi que la digitalisation et la dématérialisation des actes se sont imposées comme l’un des axes prioritaires de la réforme en cours de la loi 32.09 relative à l’organisation de la profession notariale. L’intégration des outils numériques, autrefois perçue avec prudence, tend aujourd’hui à s’imposer comme un impératif stratégique. La réforme, en gestation avancée, envisage ainsi la possibilité de dématérialiser certains actes et procédures, ce qui permettrait de simplifier les échanges, de réduire les délais de traitement et de renforcer la transparence et la traçabilité des transactions.Vers un nouveau modèle de formation
Ce chantier législatif, mené en concertation étroite avec les professionnels du secteur, est désormais dans sa dernière ligne droite, à la veille de sa présentation au Conseil du gouvernement. Au-delà de la modernisation des outils, cette réforme prévoit également une révision de la grille des honoraires. Fixée par décret, cette dernière pourrait être réajustée pour mieux refléter la complexité croissante des actes notariaux ainsi que l’évolution du marché immobilier, dans un souci d’équité et de valorisation du travail notarial.La réforme entend également agir en profondeur sur la formation des notaires, avec la création prochaine d’un institut de formation spécialisé. Le ministre de la Justice a d’ailleurs annoncé son ouverture officielle dès l’année prochaine. L’accès à la profession est lui aussi appelé à évoluer : il pourrait passer, selon les orientations envisagées, par un concours unifié regroupant l’ensemble des professions juridiques et judiciaires. Ce changement permettrait d’harmoniser les standards d’accès et de rehausser le niveau de compétence dès l’entrée dans la carrière. Le ministre a insisté sur le fait que la future loi viendrait préciser les conditions d’accès à la profession et les compétences attendues.
Un rôle central dans l’économie nationale
Au-delà de ces aspects techniques, c’est toute la contribution du notariat à l’économie nationale qui a été mise en lumière au cours de ce colloque. Le secrétaire général du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Mounir El Mountassir Billah, est intervenu pour souligner le rôle fondamental des notaires dans la sécurisation des contrats et des transactions. Il a ainsi révélé que l’année 2025 à elle seule avait connu la conclusion de 425.000 actes notariaux, rédigés par les 1.836 notaires en exercice, générant un apport fiscal de plus de 10 milliards de dirhams à l’État. Au-delà de ces chiffres, la profession a également œuvré à la démocratisation de l’accès aux services électroniques, en accompagnant la modernisation des procédures administratives.
Une réforme à la croisée des chemins
Mais cette reconnaissance ne saurait occulter les nombreux défis auxquels la profession est confrontée. Lors de son intervention, Hicham Sabiry, ancien président du Conseil national de l’Ordre des notaires et actuel secrétaire d’État au Travail, a dressé une feuille de route claire pour les années à venir. Il a insisté sur la nécessité d’assurer un accès équitable à la sécurité juridique sur l’ensemble du territoire national, de garantir une digitalisation maîtrisée de l’acte notarié, de renforcer la lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent, et de faire reconnaître le notaire comme un acteur incontournable de la stabilité transactionnelle et de l’attractivité économique du Maroc.À l’heure où les mutations technologiques redessinent les contours de nombreuses professions, le notariat marocain se trouve à la croisée des chemins. Fort de son histoire centenaire, il s’engage dans une nouvelle ère où l’innovation, l’éthique et la compétence seront les piliers d’un renouveau annoncé.