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Excédés, les pharmaciens préparent une grande mobilisation à Rabat le 23 octobre

Les pharmaciens marocains se disent excédés et veulent faire entendre leur colère dans la rue. Étranglés par un cadre juridique obsolète, ignorés par le ministère de la Santé malgré des engagements signés depuis des années et confrontés à un vide institutionnel qui fragilise la profession, ils annoncent un grand sit-in national le 23 octobre devant le ministère de la Santé. Pour la Confédération des Syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM), cette mobilisation vise à alerter sur la faillite imminente de nombreuses officines et sur le danger que représente l’inaction du gouvernement pour la sécurité médicamenteuse du pays, pilier essentiel de la couverture sanitaire universelle.

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Face à une crise qu’ils qualifient de «sans précédent», les pharmaciens d’officine marocains haussent le ton. En effet, la Confédération des Syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) a annoncé l’organisation d’un grand sit-in national le jeudi 23 octobre devant le ministère de la Santé à Rabat. À travers cette mobilisation, la profession entend dénoncer l’inaction du gouvernement, la dégradation continue du secteur et réclamer la mise en œuvre des réformes promises depuis plusieurs années.

Un secteur au bord de l’asphyxie

Dans un communiqué publié mardi dernier, la CSPM dénonce la persistance des autorités dans leur «ignorance» des accords déjà conclus avec les pharmaciens, dont certains ayant fait l’objet de procès-verbaux officiels signés avec d’anciens ministres de la santé. «En l’absence d’application concrète, le secteur se retrouve dans une situation explosive. Les pharmaciens alertent sur le risque de faillite massive des officines, étouffées par un environnement juridique et économique qu’ils jugent intenable. D’un côté, des lois obsolètes continuent d’être utilisées pour poursuivre les pharmaciens de manière abusive ; de l’autre, plusieurs textes législatifs attendent encore leurs décrets d’application, ce qui plonge la profession dans un désordre organisationnel inédit», souligne la Confédération dans son communiqué.

Un rappel de la mobilisation du 9 septembre

D’après la même instance, le sit-in prévu le 23 octobre s’inscrit dans la continuité du grand rassemblement du 9 septembre, déjà marqué par une mobilisation importante. La Confédération estime que les signaux envoyés à cette occasion n’ont pas été captés et considère qu’il est nécessaire de «frapper plus fort» pour défendre la survie d’un secteur vital, placé au cœur de la sécurité médicamenteuse nationale.

Dans le détail, la Confédération reproche au ministre de la Santé de ne pas avoir adopté «l’approche participative dans sa dimension démocratique», en ignorant les propositions «constructives» présentées par les représentants des pharmaciens. Selon la CSPM, cette attitude menace d’accélérer l’effondrement du secteur et compromet l’accès des citoyens à des médicaments sûrs, accessibles et de qualité.

La situation est aggravée, selon la Confédération, par l’absence d’élections depuis 2019 pour renouveler les structures représentatives de la profession. Ce vide institutionnel, jugé «anormal», mine la stabilité et la crédibilité du système pharmaceutique marocain et accentue le sentiment d’abandon chez les acteurs du secteur.

Interpellation des élus et menace d’escalade

Ainsi, en attendant que la Commission des secteurs sociaux au sein de la Chambre des représentants interpelle le ministre de la Santé, sur son plan de traitement des dysfonctionnements du secteur, la Confédération prévient que la persistance du statu quo pourrait entraîner une escalade du mouvement protestataire, ouvert à «toutes les formes de mobilisation» pour défendre la profession et garantir le droit des citoyens à un médicament de qualité. Enfin, la CSPM rappelle que les Hautes Directives Royales insistent sur la réforme du système pharmaceutique, considérée comme un pilier de la réussite du projet de couverture sanitaire universelle. Un chantier stratégique que les pharmaciens estiment «menacé», si le gouvernement persiste dans son «immobilisme».
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