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L’IER, un modèle unique en matière de justice transitionnelle (Amina Bouayach)

Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un Symposium international s’est ouvert vendredi à Rabat, permettant ainsi à des experts et des responsables venus du monde entier de célébrer les avancées du Royaume en matière de consolidation de l’État de droit. Placé sous le thème «Les processus de justice transitionnelle : pour des réformes durables», cet événement a été l’occasion de saluer l'impact positif de cette expérience marocaine en la matière, dont le mécanisme principal a été sans conteste l’Instance équité et réconciliation.

PH Saouri
PH Saouri
Les travaux du Symposium international, organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour marquer le 20e anniversaire de la création de l'Instance équité et réconciliation, se sont ouverts vendredi à Rabat. Placée sur le thème «Les processus de justice transitionnelle : pour des réformes durables», cette rencontre a offert l’opportunité de mettre en lumière les réalisations exceptionnelles du Royaume dans le cadre de son processus de justice transitionnelle, tout en saluant les réformes ayant découlé de cette expérience exceptionnelle. La cérémonie d’ouverture a été marquée par la lecture du message Royal adressé aux participants et dont lecture a été donnée par Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).
Dans une déclaration à la presse, Mme Bouayach a souligné que ce message Royal avait mis en avant le caractère novateur et unique de l’Instance équité et réconciliation (IER). Elle a précisé que ce mécanisme était devenu un modèle emblématique, tant par son contexte historique que par son approche et ses résultats. Selon elle, ce processus a permis au Maroc de créer un modèle pionnier dans la région, car il a permis de faire une lecture sereine et responsable du passé des droits de l’Homme et de conforter les bases de l’État de droits en tirant les enseignements des violations commises à une époque donnée.

La présidente du CNDH a également rappelé que «l’expérience marocaine, incarnée par la création de la Commission d'équité et de réconciliation, a permis de réparer le préjudice collectif, un pilier fondamental de la justice transitionnelle». Elle a ajouté que ce processus était devenu un cadre structurant pour la stratégie de développement du Royaume, agissant également comme un levier pour la justice spatiale au profit de certaines régions autrefois marginalisées pour des raisons politiques. «La volonté résolue de sortir certaines régions des zones non bénéficiaires du développement a permis à ces territoires de devenir des modèles de développement spatial», a-t-elle indiqué.

Une expérience largement saluée

La singularité de l'expérience marocaine et son impact sur la consolidation de l'État et de la démocratie ont été largement salués par les différents intervenants du colloque. Ces derniers se sont unanimement félicités de l’aboutissement de ce processus, désormais reconnu comme une référence pour de nombreux pays et organisations internationales. «Le Maroc a réussi à cristalliser un modèle pionnier et novateur dans son environnement régional. La lecture qu’il a faite de son passé nourrit aujourd’hui la dynamique de son avenir», ont-ils déclaré. L’expérience marocaine a, selon certains participants, non seulement contribué à l’élaboration de concepts innovants de justice au niveau continental et international, mais elle a aussi démontré l’importance de réconcilier les populations avec leur mémoire collective.

Rémy Ngoy Lumbu, président de la Commission des droits de l’Homme et des peuples au sein de l'Union africaine, a souligné que la justice transitionnelle était désormais une nécessité incontournable pour les pays africains. «Chaque nation a une histoire à raconter, tant de son présent que de son passé», a-t-il affirmé. Il a insisté sur la nécessité de préserver les droits humains comme une richesse afin de prévenir la reproduction de violations du passé et de protéger les générations à venir.

Il convient de rappeler que la commémoration de la création de l’Instance équité et réconciliation met en lumière un processus qui s’est étendu sur deux décennies, marquées par des avancées significatives. Ce processus a établi une intersection essentielle entre deux piliers fondamentaux : la justice transitionnelle et la construction institutionnelle. Cette dynamique a inclus le traitement des violations passées des droits humains, la réparation des préjudices et la mise en œuvre de réformes institutionnelles et législatives, soulignant ainsi les débats inclusifs et multipartites ayant jalonné le processus démocratique du Maroc.
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