L'hostilité de l'Afrique du Sud à l'égard du Maroc dans le dossier du Sahara ne se dément pas. Pretoria se fige de plus en plus dans son inimitié vis-à-vis du Maroc et l'invitation faite récemment à l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, en constitue une démonstration supplémentaire. Pourquoi donc Pretoria, qui aurait logiquement dû témoigner sa reconnaissance au Maroc pour son soutien au peuple sud-africain dans sa lutte contre les exactions du régime de l'apartheid, tient-elle aujourd'hui tant à afficher sa mauvaise disposition à son égard ?
De l'avis de plusieurs analystes, et au-delà des slogans éculés de l'idéologie dépassée de l'ANC (le parti au pouvoir en Afrique du Sud), c'est un nœud de rivalité économique et de lutte d'influence complexe qui attise le malaise des dirigeants sud-africains vis-à-vis du Maroc. L'émergence fulgurante du Maroc a brisé la domination sud-africaine qui, au début des années 2000, était sans partage. En effet, Rabat a bien consolidé son positionnement économique au cours des deux dernières décennies en devenant un acteur majeur dans divers secteurs économiques, dépassant même l'Afrique du Sud dans des domaines clés tels que l'industrie automobile et la finance.
«En constatant la montée en puissance économique remarquable du Maroc, notamment dans des secteurs stratégiques, l'Afrique du Sud voit sa propre position régionale menacée. Son incapacité à rivaliser avec l’émergence du Maroc sur le plan économique la pousse à adopter des tactiques diplomatiques agressives pour maintenir son influence déclinante dans la région», explique au «Matin» le professeur de siences économiques, sociales et politiques à l'Université Mohammed V de Rabat et ancien économiste chez Bank Al-Maghrib, Dr Talal Cherkaoui. Et de préciser que «ces avancées considérables du Maroc dérangent l’Afrique du Sud au plus haut point, la conduisant à vouloir déstabiliser le Maroc sur le plan diplomatique. Même si récemment, nous avons tous assisté à la débâcle infligée par le Maroc à l’Afrique du Sud lors de l’élection à la présidence du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies».
Ce point de vue est confirmé par le professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université Ibn Tofaïl, Azzeddine Hanoune, qui souligne que le Maroc, très dynamique sur la scène africaine depuis des années, est aujourd'hui le deuxième investisseur en Afrique après l'Afrique du Sud. Et «cette position se trouve être un facteur de risque pouvant déstabiliser les visées hégémoniques de Pretoria», fait observer M. Hanoune, notant aussi que l’Initiative Royale de l’Afrique atlantique peut être perçue par Pretoria comme «une menace au rapport de force actuel».
«En constatant la montée en puissance économique remarquable du Maroc, notamment dans des secteurs stratégiques, l'Afrique du Sud voit sa propre position régionale menacée. Son incapacité à rivaliser avec l’émergence du Maroc sur le plan économique la pousse à adopter des tactiques diplomatiques agressives pour maintenir son influence déclinante dans la région», explique au «Matin» le professeur de siences économiques, sociales et politiques à l'Université Mohammed V de Rabat et ancien économiste chez Bank Al-Maghrib, Dr Talal Cherkaoui. Et de préciser que «ces avancées considérables du Maroc dérangent l’Afrique du Sud au plus haut point, la conduisant à vouloir déstabiliser le Maroc sur le plan diplomatique. Même si récemment, nous avons tous assisté à la débâcle infligée par le Maroc à l’Afrique du Sud lors de l’élection à la présidence du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies».
Ce point de vue est confirmé par le professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université Ibn Tofaïl, Azzeddine Hanoune, qui souligne que le Maroc, très dynamique sur la scène africaine depuis des années, est aujourd'hui le deuxième investisseur en Afrique après l'Afrique du Sud. Et «cette position se trouve être un facteur de risque pouvant déstabiliser les visées hégémoniques de Pretoria», fait observer M. Hanoune, notant aussi que l’Initiative Royale de l’Afrique atlantique peut être perçue par Pretoria comme «une menace au rapport de force actuel».
Talal Cherkaoui : Pretoria cherche à déstabiliser la montée en puissance du Maroc en Afrique pour maintenir son influence déclinante
L'hostilité de l'Afrique du Sud envers le Maroc n’est pas une nouveauté, d’après Dr Talal Cherkaoui, mais plutôt «une composante historique et persistante de ses relations internationales». Ainsi, il est légitime de se poser la question suivante : dans quelle mesure les relations historiques influent-elles sur les actions actuelles de l'Afrique du Sud ? Depuis plusieurs décennies maintenant, l'Afrique du Sud, aux côtés de l'Algérie, s'est érigée en adversaire acharné de l'intégrité territoriale du Maroc, rappelle le professeur à l'Université Mohammed V de Rabat et ancien économiste chez Bank Al-Maghrib.
Cette animosité, poursuit-il, «trouve ses racines dans des intérêts politiques et idéologiques dépassés, hérités de la Guerre froide, où l'ANC au pouvoir en Afrique du Sud et le régime algérien avaient adopté une rhétorique tiers-mondiste anti-occidentale». «Malgré le soutien historique et significatif apporté par le Maroc à la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud, notamment par le biais de financements, d'armes et d'entraînements, l'ANC semble avoir tourné le dos à cette gratitude passée, tout comme Alger», dit Dr Talal Cherkaoui. Les intérêts économiques et géopolitiques semblent désormais dicter les actions de l'Afrique du Sud, qui cherche à affaiblir le rôle du Maroc sur la scène africaine pour consolider son propre leadership régional.
Les manœuvres sournoises de l'Afrique du Sud face à l'ascension économique du Maroc
L’hostilité de l'Afrique du Sud envers le Maroc peut également être attribuée à des motivations économiques sournoises, indique le professeur à l'Université Mohammed V. «En constatant la montée en puissance économique remarquable du Maroc, notamment dans des secteurs stratégiques tels que le tourisme, l'agriculture et les énergies renouvelables, l'Afrique du Sud voit sa propre position régionale menacée. Son incapacité à rivaliser avec la montée en puissance du Maroc sur le plan économique la pousse à adopter des tactiques diplomatiques agressives pour maintenir son influence déclinante dans la région», explique-t-il.
Ainsi, le Maroc a connu une transformation économique remarquable au cours des deux dernières décennies. «Sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, le pays a triplé son PIB, devenant la cinquième puissance économique d'Afrique. Des réformes économiques audacieuses, notamment la réorganisation des investissements, ont attiré des investisseurs du monde entier. Ces avancées considérables du Maroc dérangent l’Afrique du Sud au plus haut point, la conduisant à vouloir déstabiliser le Maroc sur le plan diplomatique», affirme Dr Talal Cherkaoui.
Ainsi, le Maroc a connu une transformation économique remarquable au cours des deux dernières décennies. «Sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, le pays a triplé son PIB, devenant la cinquième puissance économique d'Afrique. Des réformes économiques audacieuses, notamment la réorganisation des investissements, ont attiré des investisseurs du monde entier. Ces avancées considérables du Maroc dérangent l’Afrique du Sud au plus haut point, la conduisant à vouloir déstabiliser le Maroc sur le plan diplomatique», affirme Dr Talal Cherkaoui.
Azzeddine Hanoune : L’émergence du Maroc est un facteur de déstabilisation des visées hégémoniques de l'Afrique du Sud
La position hostile de l’Afrique du Sud à l’égard du Maroc se concentre notamment, selon le professeur Azzeddine Hanoune, professeur de droit public, sur la question du Sahara marocain. «Cette position s’est renforcée depuis le départ de Nelson Mandela. En effet, ce dernier avait toujours refusé de procéder à la reconnaissance de l’entité autoproclamée, notamment par égard au Royaume qui avait beaucoup contribué à la lutte pour l’émancipation de la population sud-africaine contre le régime de l’apartheid», indique le professeur de droit public. «À partir de la présidence de Thabo Mbeki en 1999, le choses ont commencé à aller dans un sens contraire aux intérêts du Maroc. En effet, «débarrassé» des réserves de Mandela, le régime sud-africain adhère à une politique de non-alignement, seul moyen qui permettrait à ce pays de rattraper son retard en essayant de chercher un leadership sur le continent africain», souligne M. Hanoune.
«Le moyen choisi pour y arriver était de capitaliser sur les acquis liés à libération du régime de l’apartheid. Il était nécessaire de faire preuve de populisme afin de maintenir une certaine sympathie des populations noires qui constituent la majorité électorale dans le pays. Afficher également une volonté de rupture avec les puissances occidentales permettait de maintenir l’image de force alternative qui continue sa lutte contre une forme de domination impériale. Les régimes occidentaux sont ainsi indirectement identifiés comme un prolongement du régime de l’apartheid. C’est dans ce sens que l’Afrique du Sud a pris une position forte contre l’occupation israélienne», affirme M. Hanoune. Et de noter que «le cadre du BRICS est un cadre d’action prioritaire pour ce pays. En effet, face à des puissances telles que la Chine et l’Inde, l’Afrique du Sud voudrait de distinguer et renforcer son image à travers un diplomatie agressive».
Le deuxième facteur tient, de l’avis du professeur Hanoune, au fait que «le Maroc affiche depuis des années un grand dynamique sur la scène africaine». «Le Maroc se positionnant en tant que deuxième investisseur africain en Afrique après l’Afrique du Sud. Cette position se trouve être un facteur de risque pouvant déstabiliser les visées hégémoniques de ce pays», fait remarquer M. Hanoune. Le Maroc, à travers l’Initiative Royale de l’Afrique atlantique, se pose également en tant que concurrent géopolitique de l’axe Pretoria-Alger. «Cette initiative qui, en principe, pourrait englober l’Afrique du Sud, constituerait ainsi une menace du rapport de force actuel. Elle pourrait permettre au Maroc de bien capitaliser sur ses acquis géostratégiques en renforçant son rôle de point de rencontre entre différentes ères géopolitiques».
Et M. Hanoune de préciser que «l’affaire du Sahara marocain constitue une opportunité pour l’Afrique du Sud pour nuire au Maroc et compromettre ses ambitions. Ainsi, la diplomatie sud-africaine, appuyée par l’ANC, travestit la réalité à travers une approche très manichéenne. Le combat du polisario est ainsi présenté comme un combat pour “la libération d’un peuple”. Les responsables sud-africains veulent s’octroyer la marque de défenseur des peuples en tant que levier de rayonnement et de domination».
«Le moyen choisi pour y arriver était de capitaliser sur les acquis liés à libération du régime de l’apartheid. Il était nécessaire de faire preuve de populisme afin de maintenir une certaine sympathie des populations noires qui constituent la majorité électorale dans le pays. Afficher également une volonté de rupture avec les puissances occidentales permettait de maintenir l’image de force alternative qui continue sa lutte contre une forme de domination impériale. Les régimes occidentaux sont ainsi indirectement identifiés comme un prolongement du régime de l’apartheid. C’est dans ce sens que l’Afrique du Sud a pris une position forte contre l’occupation israélienne», affirme M. Hanoune. Et de noter que «le cadre du BRICS est un cadre d’action prioritaire pour ce pays. En effet, face à des puissances telles que la Chine et l’Inde, l’Afrique du Sud voudrait de distinguer et renforcer son image à travers un diplomatie agressive».
Le deuxième facteur tient, de l’avis du professeur Hanoune, au fait que «le Maroc affiche depuis des années un grand dynamique sur la scène africaine». «Le Maroc se positionnant en tant que deuxième investisseur africain en Afrique après l’Afrique du Sud. Cette position se trouve être un facteur de risque pouvant déstabiliser les visées hégémoniques de ce pays», fait remarquer M. Hanoune. Le Maroc, à travers l’Initiative Royale de l’Afrique atlantique, se pose également en tant que concurrent géopolitique de l’axe Pretoria-Alger. «Cette initiative qui, en principe, pourrait englober l’Afrique du Sud, constituerait ainsi une menace du rapport de force actuel. Elle pourrait permettre au Maroc de bien capitaliser sur ses acquis géostratégiques en renforçant son rôle de point de rencontre entre différentes ères géopolitiques».
Et M. Hanoune de préciser que «l’affaire du Sahara marocain constitue une opportunité pour l’Afrique du Sud pour nuire au Maroc et compromettre ses ambitions. Ainsi, la diplomatie sud-africaine, appuyée par l’ANC, travestit la réalité à travers une approche très manichéenne. Le combat du polisario est ainsi présenté comme un combat pour “la libération d’un peuple”. Les responsables sud-africains veulent s’octroyer la marque de défenseur des peuples en tant que levier de rayonnement et de domination».