Maroc-Portugal : les entreprises explorent de nouveaux partenariats pour la Coupe du monde 2030

Dans une allocution prononcée à cette occasion, le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, a mis en avant les énormes opportunités de coopération qui s’offrent aux deux pays. Et ces opportunités de partenariat seront, selon le ministre, dynamisées par la perspective de l’organisation de la Coupe du monde en 2030. «Une collaboration trilatérale incluant l’Espagne est de nature à booster notre coopération. La Coupe du monde 2030 est une chance unique pour nos trois pays», a-t-il dit, en soulignant que cet événement représentait bien plus qu’un simple projet ponctuel. Il s’agit d’un catalyseur pour une meilleure coordination des politiques des trois pays dans des domaines clés tels que les infrastructures, les transports, l’économie et la sécurité. «Ensemble, nous pouvons intégrer nos économies et créer un espace commun de prospérité et de stabilité», a-t-il ajouté.



Dans cet esprit, le ministre de l’Industrie et du commerce a mis en relief le potentiel du Maroc en matière de ressources humaines. «Au Maroc, nous avons un réservoir énorme de talents : 30.000 ingénieurs, dont 50% de femmes, sont formés au Maroc chaque année», a-t-il affirmé. Ce vivier de compétences constitue un atout majeur pour attirer les investissements étrangers et développer des projets industriels innovants. S’appuyant sur une infrastructure moderne et des politiques publiques favorisant l’émergence d’un écosystème économique dynamique, le Maroc a tous les atouts pour concrétiser ses ambitions, selon le ministre. «Des talents, il y en a. De la compétitivité, il y en a. Des marchés, il y en a. De l’argent, il y en a. Des idées et des projets partagés, il y en a», a-t-il précisé. Mû d’une volonté ferme de promouvoir l’innovation et la transformation des entreprises marocaines, le gouvernement semble déterminé, selon M. Mezzour, à explorer toutes les pistes de partenariat.

À cet égard, le Portugal s’avère un partenaire important. Rabat et Lisbonne partagent en effet une proximité géographique stratégique, ainsi qu’une riche histoire commune marquée par des échanges culturels et commerciaux. «Nous sommes deux pays très proches physiquement et culturellement, mais qui doivent se connaître de plus en plus. C’est pour cela que nous allons promouvoir ce type de rencontres pour permettre aux entreprises de découvrir le potentiel des deux pays», a déclaré João Rui Ferreira, secrétaire d’État à l’Économie du Portugal, qui a insisté par là même sur la nécessité d’approfondir les liens entre les deux nations.

Selon João Rui Ferreira, le renforcement des partenariats économiques permettra de diversifier les échanges et de stimuler les investissements. «Les entreprises portugaises ont beaucoup à offrir, notamment dans les domaines des énergies renouvelables, de la construction et de la technologie. En contrepartie, le Maroc dispose d’atouts majeurs, notamment une position stratégique en Afrique et une économie en pleine croissance», a-t-il affirmé.

Lors de cette rencontre, nombre de secteurs à forte valeur ajoutée ont été identifiés comme prioritaires, notamment l’énergie, l’intelligence artificielle et les technologies de l’information. Karim Amor, président du Conseil d’affaires Maroc-Portugal, a souligné l’importance de la «co-construction» dans ces domaines. «Nous travaillons sur des secteurs à forte valeur ajoutée, comme l’énergie, l’intelligence artificielle et les technologies de l’information», a-t-il souligné.

Les échanges ont révélé en effet des complémentarités notables entre les économies marocaine et portugaise. Des domaines clés tels que l’aéronautique, le portuaire et la construction ferroviaire offrent des opportunités majeures pour les deux pays. «Ces partenariats dans ces domaines profiteront aux deux pays et renforceront notre intégration économique», a ajouté le président du Conseil d’affaires Maroc-Portugal. Avec plus de 200 entités implantées au Maroc, les entreprises portugaises jouent un rôle actif dans divers secteurs, a relevé M. Amor. En parallèle, les entreprises marocaines commencent à s’établir au Portugal, témoignant du fait que les flux d’investissement peuvent aller dans les deux sens. «Cette dynamique de co-construction, que nous défendons à la CGEM, est essentielle pour renforcer nos relations économiques. Elle s’étend aussi au territoire européen, notamment au Portugal», a-t-il ajouté.

Dans le même ordre d’idées, Rafael Alves Rocha, directeur général de la Confédération des entreprises portugaises (CIP), a appelé à promouvoir les relations économiques dans le cadre d’un partenariat équilibré et prometteur, en vue de faire des relations entre ces deux pays une référence à l’échelle régionale et internationale. Dans ce cadre, il a affirmé que la Coupe du monde 2030, véritable événement transformateur, «constitue une opportunité de renforcer les partenariats stratégiques entre les entreprises marocaines et portugaises, dans le cadre du partenariat euro-africain».

Le secrétaire d'État de l'Économie du Portugal, João Rui Ferreira, a souligné, jeudi à Rabat, le rôle du Maroc en tant que porte d'entrée des opérateurs portugais en Afrique. «Le Maroc donne la possibilité d'intégrer soit l'Union africaine soit le monde francophone», a indiqué M. Ferreira lors de l'ouverture de la rencontre économique Maroc-Portugal, placée sous le thème «Portugal-Maroc : bâtir l'avenir en partenariat», précisant que la position stratégique du Maroc permet également d'explorer des opportunités complémentaires dans des chaînes de valeur liées à l'énergie, à la logistique et au développement des compétences. Il a, en outre, exprimé la volonté de son pays de renforcer sa collaboration avec le Maroc, à travers un partenariat dynamique entre les entreprises portugaises et marocaines et l'accélération de la concrétisation de projets communs.