La visite de Staffan De Mistura à Rabat, le 3 avril, en tant qu’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, a marqué un tournant significatif dans le dialogue autour du dossier du Sahara marocain, souligne au «Matin» le professeur de sciences économiques, sociales et politiques à l’Université Mohammed V de Rabat et ancien économiste chez Bank Al-Maghrib, Dr Talal Cherkaoui. «Reçu au ministère des Affaires étrangères, M. de Mistura s’est vu rappeler les positions fermes du Maroc, jugées non négociables. Cet événement a inauguré une nouvelle étape dans la quête de résolution du conflit du Sahara, mettant en relief les attentes marocaines et illuminant les défis et opportunités pour revitaliser les discussions entre les parties impliquées», indique le professeur de sciences économiques, sociales et politiques. «Cette visite survient dans un contexte de tensions renouvelées, mais aussi d’un espoir de progrès, soulignant l’importance cruciale de la continuité et de l’efficacité du rôle de M. de Mistura dans cette démarche délicate», affirme Dr Talal Cherkaoui.
Ainsi, le Maroc a réitéré son rejet de toute initiative extérieure aux tables rondes définies par l’ONU et de toute solution autre que l’Initiative marocaine d’autonomie. Ces principes, déclarés non négociables par le Maroc, soulignent, de l’avis du professeur, aussi l’importance capitale de la pleine participation de l’Algérie aux tables rondes et du respect du cessez-le-feu par le polisario.
Le passage de M. de Mistura s’insère dans le cadre d’une tournée régionale visant à relancer le processus politique des tables rondes avec la participation du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie, et du polisario, tel qu’il est défini par la résolution 2703 du Conseil de sécurité. «L’envoyé spécial est donc appelé à ajuster ses actions, notamment sa visite en Afrique du Sud, et à revoir sa stratégie concernant le Sahara marocain en se limitant uniquement aux intervenants clés», dit le professeur.
Et de faire observer que «la mise en parallèle de Staffan de Mistura avec ses prédécesseurs, comme Peter Van Walsum et Christopher Ross, révèle la complexité de la médiation dans l’affaire du Sahara marocain. Cependant, avec le Maroc bénéficiant d’un soutien international grandissant pour son initiative d’autonomie, il est peu probable que le Royaume rejette les efforts de médiation de l’ONU de manière catégorique». Selon Dr Cherkaoui, «la situation diffère notablement de celle vécue avec Christopher Ross, lors de laquelle le Maroc avait suspendu sa confiance en réaction à ses démarches».
Le contexte actuel, observe-t-il, se distingue nettement : les objections marocaines vis-à-vis de l’envoyé personnel ont évolué, M. de Mistura n’est pas M. Ross, et l’appui de la communauté internationale pour l’Initiative d’autonomie s’intensifie, notamment grâce à leurs investissements dans les provinces du Sud. «Se trouvant dans une position plus avantageuse qu’auparavant, le Maroc n’a aucune raison de désavouer M. de Mistura, une telle action serait contre-productive. En effet, abandonner la médiation de l’ONU à ce stade, alors que le Maroc bénéficie d’une position consolidée, ne serait pas avisé», conclut le professeur.
Ainsi, le Maroc a réitéré son rejet de toute initiative extérieure aux tables rondes définies par l’ONU et de toute solution autre que l’Initiative marocaine d’autonomie. Ces principes, déclarés non négociables par le Maroc, soulignent, de l’avis du professeur, aussi l’importance capitale de la pleine participation de l’Algérie aux tables rondes et du respect du cessez-le-feu par le polisario.
Le Maroc n’est pas disposé à concéder sur ses principes fondamentaux concernant le Sahara
La fermeté de la position marocaine, exprimée lors de la visite de Staffan de Mistura, illustre que le Maroc n’est pas disposé à concéder sur ses principes fondamentaux concernant le Sahara, affirme Dr Talal Cherkaoui. Néanmoins, fait-il remarquer, «cette posture peut également être vue comme une volonté du Maroc de préciser ses conditions préalables à toute reprise sérieuse du dialogue. En mettant l’accent sur l’Initiative d’autonomie et la participation de l’Algérie, le Maroc cherche à structurer le débat autour de ses propositions, tout en mettant en avant l’importance d’une démarche concertée».Le passage de M. de Mistura s’insère dans le cadre d’une tournée régionale visant à relancer le processus politique des tables rondes avec la participation du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie, et du polisario, tel qu’il est défini par la résolution 2703 du Conseil de sécurité. «L’envoyé spécial est donc appelé à ajuster ses actions, notamment sa visite en Afrique du Sud, et à revoir sa stratégie concernant le Sahara marocain en se limitant uniquement aux intervenants clés», dit le professeur.
Et de faire observer que «la mise en parallèle de Staffan de Mistura avec ses prédécesseurs, comme Peter Van Walsum et Christopher Ross, révèle la complexité de la médiation dans l’affaire du Sahara marocain. Cependant, avec le Maroc bénéficiant d’un soutien international grandissant pour son initiative d’autonomie, il est peu probable que le Royaume rejette les efforts de médiation de l’ONU de manière catégorique». Selon Dr Cherkaoui, «la situation diffère notablement de celle vécue avec Christopher Ross, lors de laquelle le Maroc avait suspendu sa confiance en réaction à ses démarches».
Le contexte actuel, observe-t-il, se distingue nettement : les objections marocaines vis-à-vis de l’envoyé personnel ont évolué, M. de Mistura n’est pas M. Ross, et l’appui de la communauté internationale pour l’Initiative d’autonomie s’intensifie, notamment grâce à leurs investissements dans les provinces du Sud. «Se trouvant dans une position plus avantageuse qu’auparavant, le Maroc n’a aucune raison de désavouer M. de Mistura, une telle action serait contre-productive. En effet, abandonner la médiation de l’ONU à ce stade, alors que le Maroc bénéficie d’une position consolidée, ne serait pas avisé», conclut le professeur.