Le 13 janvier 2025, le Rassemblement national (RN) a pris la présidence du groupe d’amitié France-Maroc à l’Assemblée nationale, une instance clé dans les relations parlementaires entre les deux pays. Quelques jours plus tard, le 29 janvier 2025, Hélène Laporte, députée du Lot-et-Garonne et membre du RN depuis 2014, a été nommée à la tête de ce groupe. Une nomination qui n’a pas tardé à susciter des interrogations de part et d’autre. Affichant un soutien clair à la souveraineté marocaine sur le Sahara, elle se présente comme un relais des intérêts stratégiques du Royaume au sein de l’Assemblée. Mais son hostilité déclarée envers les accords agricoles Maroc-UE et certaines de ses prises de position sur la communauté marocaine en France jettent un doute sur sa capacité à incarner la nouvelle concorde qui marque les relations entre Rabat et Paris.
Son mandat, qui débute sous le signe de la controverse, sera certainement scruté de près. Notant que la présidence des groupes d’amitié parlementaires est attribuée selon la règle du «tourniquet», ce qui veut dire que chaque groupe politique choisit à tour de rôle les pays qu’il souhaite présider en fonction de son poids à l’Assemblée. Avec 124 sièges obtenus lors des législatives de juillet 2024, le RN, désormais premier parti de France en nombre de voix, a choisi de faire du Maroc sa priorité. Un choix stratégique, tant Rabat est considéré comme un partenaire clé sur le plan diplomatique et sécuritaire. Hélène Laporte, 46 ans, a donc été investie pour ce rôle. Députée de la 2ᵉ circonscription du Lot-et-Garonne depuis 2022, réélue en 2024, elle a d’abord été députée européenne avant de siéger à l’Assemblée nationale. Membre de la Commission des affaires économiques, elle est une voix influente au sein du RN sur les questions agricoles et commerciales.
Dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter), Mme Laporte a exprimé sa fierté d’avoir été désignée à ce poste : «Très honorée d’avoir été nommée présidente du groupe d’amitié France-Maroc à l’Assemblée nationale et de participer au renforcement de nos liens avec les membres de la Chambre des représentants marocaine.» Elle a insisté sur le rôle de ce cadre parlementaire, qui permet «la rencontre des membres de l’Assemblée nationale française et de la Chambre des représentants marocaine» et constitue «l’un des ponts entre nos deux nations». Son premier acte officiel sera une rencontre avec son homologue marocain, Omar Anane, président du groupe d’amitié Maroc-France. Une étape cruciale, qui permettra de mesurer sa réelle volonté de coopération avec Rabat.
Son mandat, qui débute sous le signe de la controverse, sera certainement scruté de près. Notant que la présidence des groupes d’amitié parlementaires est attribuée selon la règle du «tourniquet», ce qui veut dire que chaque groupe politique choisit à tour de rôle les pays qu’il souhaite présider en fonction de son poids à l’Assemblée. Avec 124 sièges obtenus lors des législatives de juillet 2024, le RN, désormais premier parti de France en nombre de voix, a choisi de faire du Maroc sa priorité. Un choix stratégique, tant Rabat est considéré comme un partenaire clé sur le plan diplomatique et sécuritaire. Hélène Laporte, 46 ans, a donc été investie pour ce rôle. Députée de la 2ᵉ circonscription du Lot-et-Garonne depuis 2022, réélue en 2024, elle a d’abord été députée européenne avant de siéger à l’Assemblée nationale. Membre de la Commission des affaires économiques, elle est une voix influente au sein du RN sur les questions agricoles et commerciales.
Dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter), Mme Laporte a exprimé sa fierté d’avoir été désignée à ce poste : «Très honorée d’avoir été nommée présidente du groupe d’amitié France-Maroc à l’Assemblée nationale et de participer au renforcement de nos liens avec les membres de la Chambre des représentants marocaine.» Elle a insisté sur le rôle de ce cadre parlementaire, qui permet «la rencontre des membres de l’Assemblée nationale française et de la Chambre des représentants marocaine» et constitue «l’un des ponts entre nos deux nations». Son premier acte officiel sera une rencontre avec son homologue marocain, Omar Anane, président du groupe d’amitié Maroc-France. Une étape cruciale, qui permettra de mesurer sa réelle volonté de coopération avec Rabat.
Un soutien affirmé au Sahara marocain
L’un des points qui plaide en faveur d’Hélène Laporte, aux yeux des Marocains, est son soutien affiché à la marocanité du Sahara. Contrairement à d’autres forces politiques françaises, le RN a toujours adopté une ligne favorable au Maroc sur ce dossier. Depuis plusieurs années, les élus du parti de Marine Le Pen s’opposent aux résolutions européennes hostiles au Maroc et soutiennent ouvertement la souveraineté marocaine sur ses provinces sahariennes. Lors de la reconnaissance officielle par la France de la marocanité du Sahara en 2024, le RN s’était félicité de cette décision, qualifiant le Maroc de «grand partenaire stratégique». Hélène Laporte s’inscrit dans cette ligne et voit dans sa présidence du groupe d’amitié une opportunité de renforcer cette position au sein de l’Assemblée nationale. Néanmoins, cette proximité avec Rabat sur le Sahara contraste avec d’autres aspects de son engagement politique, qui nourrissent aujourd’hui une forte controverse.
En octobre 2024, alors qu’Emmanuel Macron était en visite d’État au Maroc pour renforcer le partenariat bilatéral, Laporte avait interpellé sur X la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, en écrivant «Profitez de votre visite au Maroc avec Monsieur Macron pour mettre fin à l’accord commercial visant à exonérer de droits de douane la tomate marocaine et qui place nos agriculteurs dans une situation de concurrence déloyale invivable depuis 2012 !» Une position qui a poussé beaucoup de commentateurs à se demander comment une élue qui critique si ouvertement l’un des piliers du partenariat économique franco-marocain peut-elle aujourd’hui incarner l’amitié entre les deux pays ?
En octobre 2024, alors qu’Emmanuel Macron était en visite d’État au Maroc pour renforcer le partenariat bilatéral, Laporte avait interpellé sur X la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, en écrivant «Profitez de votre visite au Maroc avec Monsieur Macron pour mettre fin à l’accord commercial visant à exonérer de droits de douane la tomate marocaine et qui place nos agriculteurs dans une situation de concurrence déloyale invivable depuis 2012 !» Une position qui a poussé beaucoup de commentateurs à se demander comment une élue qui critique si ouvertement l’un des piliers du partenariat économique franco-marocain peut-elle aujourd’hui incarner l’amitié entre les deux pays ?
Ce ne sont pas seulement ses prises de position économiques qui interrogent. Hélène Laporte s’est aussi fait remarquer auparavant par des déclarations controversées sur la communauté marocaine en France. En décembre 2022, lors de la Coupe du monde de football, elle dénonçait sur X les célébrations des supporters marocains après la victoire du Maroc contre l’Espagne, les qualifiant de «scènes de guérillas urbaines» et évoquant un «sentiment d’impunité totale». Des propos qui s’inscrivent dans une rhétorique anti-immigration assumée par le RN, mais qui pourraient être une source de gêne pour elle en tant que présidente d’un groupe censé renforcer les relations entre la France et le Maroc. L’entretien prévu avec Omar Anane sera alors un premier test pour évaluer sa capacité à incarner le partenariat d’exception entre les deux pays. C’est dire à quel point ses premiers pas à la tête de ce groupe parlementaire seront observés, voire scrutés.