À l’instar d’autres formations, le Parti socialiste unifié a rendu sa copie sur la réforme électorale conduite sous la houlette du ministère de l’Intérieur. Dans un mémorandum dense, composé de près de 180 propositions, le parti déroule sa vision pour des scrutins libres, justes et transparents, où «chaque voix pèse et où la volonté populaire se reflète réellement dans les institutions». Fruit d’un travail collectif associant universitaires, juristes et militants, ce texte dépasse le simple réglage technique selon le parti : il plaide pour une transition démocratique assumée et une lutte sans détour contre la corruption électorale. L’ambition est claire : réconcilier le citoyen avec l’acte de voter. Nombre de ses pistes rejoignent d’ailleurs celles d’autres formations marocaines, signe que des convergences se dessinent.
Supervision des scrutins : sortir de l’exception marocaine
Premier pilier : la gouvernance des élections. Le PSU propose de soustraire l’organisation du processus électoral à la tutelle du ministère de l’Intérieur au profit d’une instance nationale indépendante. Le parti souligne que le Maroc demeure, dans la région, l’un des rares pays dépourvus d’une telle autorité, «ce qui nourrit contestations et soupçons récurrents». La reconquête de la confiance passe, selon lui, par l’application effective des lois anticorruption, jugées aujourd’hui inopérantes faute d’exécution, mais aussi par des garanties matérielles : conserver les bulletins de vote au moins deux ans, ou jusqu’au règlement définitif des contentieux, plutôt que de les détruire dès la fin du dépouillement.
Sur l’ingénierie électorale, le PSU plaide pour l’abrogation du quotient électoral, qui dévalorise selon le parti le vote en restreignant l’éventail des choix et en artificialisant les majorités. Une majorité, argue-t-il, doit résulter «naturellement» des urnes, quitte à ce que cette réforme ne profite pas d’abord aux petites formations, dont il fait partie. «Le citoyen choisit. S'il y a une majorité, elles sera la bienvenue. Nous n'avons aucun problème avec cela, même si nous sommes un petit parti», déclare Jamal El Asri, secrétaire général du PSU, soulignant l'engagement du PSU en faveur de principes démocratiques intègres, plutôt que pour des bénéfices opportunistes.
Sur l’ingénierie électorale, le PSU plaide pour l’abrogation du quotient électoral, qui dévalorise selon le parti le vote en restreignant l’éventail des choix et en artificialisant les majorités. Une majorité, argue-t-il, doit résulter «naturellement» des urnes, quitte à ce que cette réforme ne profite pas d’abord aux petites formations, dont il fait partie. «Le citoyen choisit. S'il y a une majorité, elles sera la bienvenue. Nous n'avons aucun problème avec cela, même si nous sommes un petit parti», déclare Jamal El Asri, secrétaire général du PSU, soulignant l'engagement du PSU en faveur de principes démocratiques intègres, plutôt que pour des bénéfices opportunistes.
Voter avec sa CIN, rééquilibrer la représentation et limiter les mandats
Le cœur de la réforme vise le droit de vote et l’éligibilité. Le PSU juge les scrutins actuels «non constitutionnels» à l’aune d’une réalité têtue : plus de huit millions de Marocains sont écartés de fait du processus, notamment via le système d’inscription sur listes. Remède proposé : remplacer les listes électorales par la carte d’identité nationale (CIN). La CIN deviendrait la base unique, croisée avec les données de l’état civil (décès) et les interdictions prononcées par le parquet. Avantage mis en avant : rendre la décision de voter possible «jusqu’à la dernière minute» et ouvrir aussi le droit à se porter candidat à tout citoyen majeur n’étant pas frappé d’inéligibilité.
Plus encore, le PSU veut un véritable scrutin de listes. Aujourd’hui, soutient-il, la logique est encore trop individuelle, nombre de listes ne comportant que deux ou trois candidats. Pour mieux refléter le poids démographique et simplifier la lecture du vote, il prône l’élargissement des circonscriptions : dans les villes de plus de 300.000 habitants, chaque ville devrait constituer une circonscription unique, à raison d’un député pour 100.000 habitants. Dans les provinces de moins de 100.000 habitants, il plaide pour le maintien d’un système de listes à deux sièges. Pour favoriser le renouvellement de la classe politique, le parti préconise de limiter le nombre de mandats parlementaires d'un député à deux consécutifs, et à quatre au maximum.
Inclure tous les Marocains : MRE, femmes, jeunes, personnes handicapées
Malgré leur poids économique, les MRE restent, selon le PSU, privés d’une représentation politique digne de ce nom. Le mémorandum propose un droit de vote effectif et des circonscriptions dédiées (Europe, Amériques, Maghreb, Afrique et pays arabes). Il plaide pour l’adoption du vote à distance et l’ouverture des ambassades, consulats et centres culturels comme bureaux de vote à l’étranger. Il appelle aussi à l’instauration d’un soutien financier incitatif aux partis qui placent des MRE en tête de liste. Toutefois, le parti défend l’exclusion de candidature et de vote pour les ressortissants marocains ayant servi dans une armée étrangère.
Les propositions du PSU s’intéressent également aux personnes en situation de handicap. Constatant leur invisibilisation de fait, il avance un paquet de mesures : création d’une liste nationale spécifique pouvant aller jusqu’à 12 sièges (avec parité), incitations financières pour les partis qui positionnent ces candidats en tête de liste et accessibilité intégrale aux bureaux (langue braille, aménagements, personnel formé).
Par ailleurs, le parti souhaite maintenir les circonscriptions régionales réservées aux femmes, tout en permettant aux députées de briguer un second mandat pour consolider la redevabilité. Il défend un système de listes paritaires alternées (un homme/une femme) et des incitations financières pour les formations présentant au moins 20% de femmes. De même pour les jeunes, le PSU propose de prévoir des incitations financières aux partis qui alignent au moins 20% de jeunes en tête des listes législatives.
Les propositions du PSU s’intéressent également aux personnes en situation de handicap. Constatant leur invisibilisation de fait, il avance un paquet de mesures : création d’une liste nationale spécifique pouvant aller jusqu’à 12 sièges (avec parité), incitations financières pour les partis qui positionnent ces candidats en tête de liste et accessibilité intégrale aux bureaux (langue braille, aménagements, personnel formé).
Par ailleurs, le parti souhaite maintenir les circonscriptions régionales réservées aux femmes, tout en permettant aux députées de briguer un second mandat pour consolider la redevabilité. Il défend un système de listes paritaires alternées (un homme/une femme) et des incitations financières pour les formations présentant au moins 20% de femmes. De même pour les jeunes, le PSU propose de prévoir des incitations financières aux partis qui alignent au moins 20% de jeunes en tête des listes législatives.
Médias et argent public : pour un terrain de jeu équitable
Côté campagne, le diagnostic est sévère : l’opposition serait privée d’accès aux médias audiovisuels nationaux, et la société civile insuffisamment représentée. À cet égard, le PSU réclame un accès égalitaire et un temps d’antenne équilibré pour toutes les sensibilités. La formation juge également trop courte la durée de campagne (trois semaines) pour des partis aux moyens limités, et propose de la prolonger. Sur le financement, elle souhaite dissocier clairement le «financement du fonctionnement», versé à tous les partis qui participent à la vie politique, et le financement des campagnes, réservé aux partis qui se présentent effectivement aux scrutins. Le PSU affirme, à cet égard, n’avoir reçu aucun financement public depuis 2021, un symptôme, selon lui, des déséquilibres actuels.
Les conditions du scrutin démocratique : État de droit et redevabilité
Au-delà des règles électorales, le mémorandum insiste sur les conditions politiques générales : une véritable ouverture et un dialogue sincère entre acteurs, la fin des intimidations, poursuites et harcèlements jugés incompatibles avec une compétition loyale, une réforme judiciaire d’ampleur pour garantir l’indépendance des magistrats, ainsi qu’une redevabilité accrue des responsables locaux, régionaux et parlementaires. Le PSU fait enfin de l’éducation civique un levier central. Il estime qu’un électorat mieux informé vote mieux. Il dénonce également l’existence de «partis fantoches» et de «boutiques électorales» qui font des investitures un fond de commerce, et appelle à sceller un «nouveau contrat social» fondé sur la compétence, l’intégrité et la responsabilité.
