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Réhabilitation des écoles : le ministère met le paquet

L’amélioration des infrastructures scolaires constitue un enjeu majeur pour le système éducatif marocain. Ces dernières années, les autorités ont intensifié leurs efforts pour réhabiliter les établissements et y renforcer l’accès aux services de base, en particulier dans les zones rurales. Au cours de cette année, 430 écoles ont été raccordées au réseau d’eau potable, ce qui traduit une volonté d’offrir aux élèves un cadre d’apprentissage convenable. Mais en dépit des progrès indéniables, des défis subsistent, notamment en matière de procédures administratives et de mobilisation des ressources.

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Les efforts pour la réhabilitation des établissements scolaires au Maroc semblent commencer à porter leurs fruits. En 2024, pas moins de 1.443 écoles ont bénéficié de travaux de rénovation et de réhabilitation. En un an, ce sont donc plus de 440 écoles supplémentaires qui ont été rénovées, témoignant d’un rythme soutenu d’investissement dans l’amélioration du cadre éducatif. Ces chiffres, dévoilés par le ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement préscolaire et des sports, Mohamed Saad Barada, en réponse à une question écrite du groupe parlementaire du Mouvement populaire, confirment une dynamique enclenchée depuis 2021.

Infrastructures sanitaires : un cap franchi

Mais la réhabilitation des établissements n’est pas le seul défi à relever par le Ministère. En effet, l’équipement des établissements en installations sanitaires demeure un enjeu de taille, particulièrement en milieu rural. En 2024, quelque 1.502 écoles ont été dotées de toilettes (latrines) selon le ministre, soit plus du double des 700 établissements équipés en 2023. Un progrès qui souligne la nécessité d’améliorer les conditions d’hygiène des élèves.

L’accès aux services de base a également été renforcé. Le raccordement au réseau d’eau potable a concerné 430 écoles en 2024, poursuivant ainsi les efforts engagés en 2023 (504 écoles raccordées) et 2022 (835 écoles connectées). De même, 375 établissements ont été alimentés en électricité l’an dernier, un chiffre en légère baisse comparé à 2023 (389 écoles), mais qui s’inscrit dans la continuité des réalisations de 2022 (827 écoles raccordées).

Sécurisation des établissements : une priorité

Autre chantier crucial pour le département de M. Berrada est la sécurisation des écoles qui s’est, elle aussi, intensifiée. En effet, d’après le même document, 571 établissements ont été clôturés en 2024, un chiffre en nette augmentation après une année 2023 en retrait (98 écoles seulement). Un regain d’efforts qui vise à combler un retard en matière d’infrastructure de sécurité, bien que le niveau atteint en 2022 (823 écoles clôturées) reste supérieur.

Par ailleurs, les travaux d’assainissement ont connu une avancée notable avec le raccordement de 414 écoles aux réseaux en 2024, soit plus du double des 162 établissements équipés en 2023. Ce chiffre reste cependant en deçà des 610 écoles raccordées en 2022, soulignant des disparités dans la mise en œuvre des projets d’infrastructure.

Un budget conséquent pour une transformation durable

Ces réalisations ont été rendues possibles grâce à un budget annuel dépassant 2 milliards de dirhams, alloué chaque année depuis 2021 à l’amélioration des infrastructures éducatives. Ces fonds, répartis sous forme de subventions aux Académies régionales d’éducation et de formation (AREF), ont permis d’initier et de mener à bien des projets de rénovation et de modernisation.

Toutefois, ces ressources publiques ne suffisent pas à elles seules. Selon le ministre, les académies régionales développent des partenariats avec les collectivités territoriales, le secteur privé et d’autres acteurs, afin de diversifier les financements et d’accélérer la mise à niveau des établissements.

Un effort massif pour le monde rural

Notons que les investissements en infrastructures éducatives bénéficient en priorité aux zones rurales. Quelque 95% des interventions en matière d’équipements de base et 60% des rénovations ont concerné des établissements situés hors des grands centres urbains, confirmant l’ampleur des besoins dans ces régions.

En outre, on apprend que dans le cadre du «Programme 5» de la Feuille de route 2022-2026, visant à améliorer les conditions d’accueil dans les écoles, l’accent a été mis sur l’entretien des bâtiments, la construction et la rénovation des sanitaires, ainsi que sur le renforcement des services de propreté et de gardiennage. C’est dans ce sens d’ailleurs et afin de garantir une mise en œuvre efficace, un guide technique et normatif a été diffusé auprès des AREF, définissant les standards à respecter. Un cahier des charges pour l’entretien et le nettoyage a également été adopté, tout comme un protocole d’hygiène. Par ailleurs, neuf guides spécifiques dédiés à la maintenance préventive ont été partagés avec les établissements scolaires.

Des défis persistants

Des efforts considérables ont été ainsi consentis pour améliorer et réhabiliter les établissements scolaires. Mais force est de constater que malgré ces avancées, plusieurs freins entravent encore la cadence des réformes. Parmi ceux-ci, la lourdeur des procédures administratives nécessaires à l’obtention des autorisations de travaux. Le ministre pointe notamment du doigt des démarches impliquant de nombreux services administratifs, ce qui allonge considérablement les délais d’exécution.

Autre contrainte majeure : la complexité des projets de réhabilitation, qui nécessitent l’intervention d’une multitude d’acteurs, parmi lesquels des architectes, des bureaux d’études techniques ainsi que des experts en contrôle et en études géotechniques. Enfin, le raccordement aux réseaux d’eau et d’électricité reste un défi majeur dans certaines zones enclavées. L’éloignement des sources d’approvisionnement rend ces opérations particulièrement coûteuses et impose un suivi rigoureux des partenaires impliqués. Si les avancées réalisées ces dernières années traduisent une volonté d’améliorer les infrastructures éducatives, leur pérennité dépendra de la capacité des autorités à accélérer les procédures et à mieux coordonner les interventions. Avec des besoins toujours aussi pressants et un budget annuel dépassant 2 milliards de dirhams, la modernisation du système éducatif marocain est engagée. Mais pour que chaque élève puisse bénéficier d’un cadre d’apprentissage adéquat, il faudra redoubler d’efforts et éviter les lenteurs bureaucratiques qui freinent encore de nombreux chantiers.
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