RNI : Akhannouch met les petits plats dans les grands à Souss-Massa

La domination du RNI dans la région de Souss-Massa ne souffre d'aucune contestation. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : au niveau des législatives de 2021, le parti avait raflé 50% des sièges à Tiznit et Tata, 33,33% à Inezgane-Aït Melloul et Chtouka-Aït Baha, 28,57% à Taroudant et 25% à Agadir Idaoutanane (les quatre provinces de la région de Sous-Massa). Les communales confirment cette hégémonie avec des scores encore plus impressionnants réalisées en septembre 2021 : 78,22% des sièges à Tiznit, 56,33% à Agadir Idaoutanane et 44,89% à Taroudant.



Cette force électorale s’est vérifiée donc à l’occasion de la mobilisation exceptionnelle lors du meeting d'Agadir de samedi dernier. Plus de 5.500 militants, venus de toutes les provinces de la région, ont répondu présent, confirmant l'enracinement du parti dans ce territoire. «Vous êtes le pilier et la base de notre parti ici», a déclaré Aziz Akhannouch, visiblement ému par cette démonstration de fidélité.

Pour Aziz Akhannouch, ce rassemblement revêt une dimension personnelle particulière. «Je suis un enfant du Souss, et je sais que la responsabilité que je porte sur mes épaules en tant que Chef du gouvernement me lie à vous tous dans cette région», a-t-il confié devant l'assistance. Le Chef du gouvernement a retracé son parcours politique, depuis ses premiers pas à la commune de Tafraout, sa ville natale, jusqu'à son ascension au poste de Chef du gouvernement, en passant par le Conseil provincial de Tiznit et la présidence de la commune d’Agadir.

Cette dimension émotionnelle s'est doublée d'une lecture stratégique : «Le Souss a été le berceau de “Massar At-Thiqua” (Parcours de la confiance) et de “Massar At-Tanmia” (Parcours du développement), et maintenant avec “Massar Al Injazat”, nous connectons le passé au présent pour un développement continu». Une façon de rappeler que cette région constitue le laboratoire politique du RNI depuis des années.

Face à des militants galvanisés, Aziz Akhannouch a défendu avec vigueur le bilan économique de son gouvernement. «Nous avons atteint un taux de croissance de 3,8% l'année dernière, et nous visons 4% cette année», a-t-il annoncé, avant de détailler les autres indicateurs macroéconomiques. L'inflation, «qui était de 6,5% auparavant», a été réduite «à moins de 1% l'année dernière» et ne dépassera pas «1,5% ou 2%» en 2025.

Le déficit budgétaire constitue l'un des chevaux de bataille du Chef du gouvernement : tombé de 7% en 2021 à 3,9% en 2024, il devrait atteindre «moins de 3,5%» cette année. Parallèlement, le taux d'endettement a reculé de 72,2% en 2020 à 67,7% en 2024. «Cela signifie que nous créons plus de valeur ajoutée que nous n'empruntons», s'est félicité M. Akhannouch, y voyant la preuve que «tous ces efforts et ce travail que nous accomplissons portent leurs fruits».

Au-delà des indicateurs économiques, c'est la dimension sociale du bilan gouvernemental que Aziz Akhannouch a tenu à mettre en avant. «Lorsque nous parlons de la généralisation de la couverture sanitaire, du soutien social direct et de la loi sur la protection de l'enfance, cela signifie que nous vivons une véritable révolution sociale», a-t-il déclaré.

Cette «révolution sociale» s'incarne notamment dans la création de l'Agence nationale de protection de l'enfance, dont le projet de loi a été adopté en Conseil du gouvernement la veille du meeting. «Cette loi aura un impact positif majeur sur la protection des enfants vulnérables et leur réinsertion dans la société», a souligné le Chef du gouvernement, présentant cette mesure comme l'illustration de «l'État social que Sa Majesté le Roi souhaite concrétiser sur le terrain».

En tant que maire d'Agadir, Aziz Akhannouch n'a pas manqué de valoriser les transformations urbaines de sa ville. «Vous avez tous vu que la ville d'Agadir a changé, elle a connu de nombreux projets majeurs qui ont transformé son visage», a-t-il rappelé, évoquant «un vaste programme et un chantier Royal» mené en collaboration avec le wali de la région. Les perspectives d'avenir sont particulièrement ambitieuses, selon lui, l'extension de l'aéroport international d'Agadir-Al Massira permettra d'accueillir «2,7 millions de visiteurs d'ici 2030», tandis que le stade sera réhabilité pour accueillir les matchs de la Coupe d'Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030. «C'est un grand pas et un événement magnifique pour notre ville !», s'est réjoui le maire d'Agadir.

Dans un contexte international marqué par l'instabilité, Aziz Akhannouch a voulu rassurer : «Nous vivons dans un monde turbulent et en constante évolution, marqué par des conflits et des crises incessantes. Mais notre pays, grâce à Dieu, connaît la stabilité et une véritable dynamique de développement.» Cette stabilité, le Chef du gouvernement l'attribue à «la vision Royale clairvoyante et la diplomatie sage de Sa Majesté». Au passage, M. Akhannouch a salué les «acquis diplomatiques qualitatifs» concernant le Sahara marocain, notamment la récente position du Royaume-Uni. S’adressant à l'opposition, il a livré un message ferme : «Les Marocains savent très bien qui est loyal et qui ne l'est pas, qui travaille sérieusement et qui cherche juste à faire le “buzz” politique.» Un message complété par un appel à la patience : «C'est nous qui sommes à la tête de ce gouvernement, c'est nous qui avons la responsabilité de mener à bien ces programmes jusqu'à la dernière minute de notre mandat».