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Sahara marocain : la diplomatie parallèle, le nouveau défi des partis politiques

Nonobstant les acquis diplomatiques majeurs engrangés dans le dossier du Sahara, S.M. le Roi a appelé à faire montre de plus de vigilance pour faire échec aux manœuvres des ennemis du Royaume. Dans Son discours à l’ouverture de la première session de la quatrième législature du Parlement, le Souverain a exhorté en particulier les partis politiques à redoubler d’efforts et s’impliquer davantage dans le plaidoyer en faveur de la justice de la Cause nationale.

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Le 11 octobre 2024, S.M. le Roi Mohammed VI a prononcé un discours majeur lors de l'ouverture de la session parlementaire d’automne, centré sur la question du Sahara marocain. Ce discours intervient dans un contexte diplomatique particulièrement favorable pour le Royaume, marqué notamment par la reconnaissance française de la souveraineté marocaine sur son Sahara fin juillet 2024. Face à ces avancées significatives, le Souverain a appelé à une mobilisation accrue des forces politiques, esquissant par là même les contours d'une nouvelle ère dans l’action diplomatique s’agissant de la défense de la marocanité du Sahara. «La prochaine étape exige de tous un surcroît de mobilisation et de vigilance pour conforter durablement la position de notre pays», a affirmé S.M. le Roi, soulignant l'importance cruciale de l'unité nationale face à ce défi historique. Cette déclaration forte marque un tournant dans l'approche marocaine vis-à-vis du dossier du Sahara, plaçant les partis politiques au cœur de la stratégie diplomatique du Royaume.

Une diplomatie partisane renforcée : la clé du succès ?

En effet, le Souverain a mis l'accent sur le rôle crucial que doit jouer la diplomatie partisane et parlementaire dans la défense de la cause nationale. «Nous appelons à plus de coordination entre les deux Chambres du Parlement à ce sujet, en mettant en place des structures internes adaptées, dotées de profils qualifiés et en appliquant les critères de compétence et de spécialisation dans le choix des délégations», a-t-Il souligné, invitant les parlementaires à redoubler d'efforts dans les forums internationaux.

Cette approche novatrice vise à compléter et à renforcer l'action de la diplomatie officielle, en mobilisant tous les canaux possibles pour plaider en faveur de la position marocaine. Le Souverain appelle ainsi à une stratégie à plusieurs niveaux, où chaque acteur politique jouerait un rôle spécifique et complémentaire dans la défense des intérêts nationaux.

Les partis politiques mobilisés : une réponse unanime à l'appel Royal

L'appel de S.M. le Roi Mohammed VI à une diplomatie partisane plus active a suscité une réponse rapide et unanime de la part des principales formations politiques marocaines. Cette mobilisation générale témoigne de l'importance primordiale accordée à la question du Sahara et de la volonté des partis de transcender leurs différences pour s’engager en bloc dans défense de l'intégrité territoriale du Royaume.

Le Rassemblement national des indépendants (RNI), parti qui pilote la majorité gouvernementale, a été parmi les premiers à réagir. Dans un communiqué publié le 11 octobre 2024, il a salué «les acquis réalisés par la diplomatie nationale, sous la direction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI», soulignant particulièrement «la position historique de la France, et avant elle les positions décisives de l'Espagne et des États-Unis». Le RNI a également mis en avant l'importance de «la cohésion du front intérieur et la mobilisation globale de tous les Marocains, où qu'ils soient, pour faire connaître la justesse de la cause nationale».

Le Parti authenticité et modernité (PAM), autre formation majeure de la scène politique marocaine, a également exprimé son adhésion totale aux orientations Royales. Dans un communiqué, le PAM a affirmé son «engagement total dans la mise en œuvre des directives de Sa Majesté le Roi au niveau de la diplomatie parallèle». Le parti a souligné sa volonté de «s'élever au-dessus des intérêts et des positions personnelles et partisanes étroites afin de s'engager de manière responsable dans l'amélioration et le développement des mécanismes de la diplomatie parallèle et d'accroître son efficacité au sein du Parlement, des conseils régionaux et locaux, des Chambres professionnelles et de la société civile».

De son côté, le Parti de la justice et du développement (opposition), a tenu une réunion de son secrétariat général le 12 octobre 2024. Dans un communiqué rendu public à l’issue de cette rencontre, le PJD a exprimé «sa haute appréciation du contenu du discours Royal» et a souligné «l'engagement permanent et fort du parti, de sa direction, de son groupe parlementaire et de ses différents organes, aux côtés des forces, instances et institutions nationales dans la bataille de défense de la première cause nationale de tous les Marocains». Le parti a également appelé à «une mobilisation et une vigilance continues pour faire face aux adversaires de notre intégrité territoriale».

Le Parti de l'Istiqlal prend les devants

Réagissant promptement à l'appel Royal, le Parti de l'Istiqlal, l'un des plus anciens partis politiques marocains, a tenu une réunion de son comité exécutif le jour même du discours Royal. Dans un communiqué détaillé, le PI a proposé la création d'un «mécanisme national pour la diplomatie partisane», visant à fédérer l'action de tous les partis politiques marocains autour de la première cause des Marocains. «Nous appelons à la création d'un bloc partisan national regroupant toutes les entités politiques nationales pour renforcer la coordination, la complémentarité et l'efficacité des interventions en matière de plaidoyer en faveur de notre intégrité territoriale», indique le communiqué. Cette proposition audacieuse marque une volonté de transcender les clivages politiques traditionnels au nom de l'intérêt national.

Le Parti de l'Istiqlal ne s'est pas contenté d’appeler à la mobilisation des partis politiques, il a également proposé un plan d'action concret. Dans cadre, le parti aux destinées duquel préside Nizar Baraka envisage de mobiliser ses réseaux internationaux, notamment au sein de l'Internationale centriste, de l'Union démocrate internationale et du Parti populaire européen. Cette stratégie vise à multiplier les canaux de communication et à porter le message marocain au cœur même des instances politiques internationales.

Vers une nouvelle ère de la diplomatie marocaine

L'initiative du Parti de l'Istiqlal pourrait marquer un tournant dans la stratégie diplomatique partisane du Maroc. En proposant de mutualiser les ressources et les réseaux des différents partis, cette approche promet de démultiplier l'impact des efforts diplomatiques du Royaume. Elle offre également l'opportunité de présenter une image d'unité nationale forte sur la scène internationale, renforçant ainsi la crédibilité de la position marocaine. Le communiqué de l’Istiqlal souligne en outre l'importance de «capitaliser sur les acquis et les victoires réalisées concernant notre cause nationale auprès des amis du Maroc». Cette stratégie vise à consolider les soutiens déjà acquis tout en cherchant à convaincre les pays encore hésitants ou carrément hostile à la cause marocaine. Elle reflète une approche pragmatique et progressive, reconnaissant que la bataille diplomatique se gagne pas à pas. Selon nos informations, le parti va tenir avec ses alliés, les parlementaires de la majorité, une réunion dans cette perspective à partir de ce lundi 14 octobre avant de s’ouvrir sur les autres formations de l’opposition en vue de la mise en place d’un front de la diplomatie partisane coordonnée.

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Omar Hjira, membre du comité exécutif de l’Istiqlal et président du groupe parlementaire du parti à la Chambre des représentant

Sahara marocain : la diplomatie parallèle, le nouveau défi des partis politiques

«Le Parti de l'Istiqlal, fort de ses alliances internationales, est bien placé pour jouer un rôle clé dans cette dynamique»

«Le discours Royal prononcé lors de l'ouverture de la session parlementaire a abordé des enjeux majeurs, notamment l’importance de la diplomatie parlementaire et partisane dans le contexte actuel. Ce discours, marquant l’agenda législatif, a mis en lumière la nécessité pour les formations politiques marocaines de coordonner leurs efforts pour défendre les intérêts du Royaume, en particulier sur des questions aussi sensibles que la souveraineté nationale.

Aujourd'hui, les partis politiques marocains, dont le Parti de l’Istiqlal, sont membres de blocs politiques à l’échelle internationale, notamment au sein d'alliances européennes, arabes et américaines. Ces partenariats internationaux offrent une opportunité pour renforcer la diplomatie partisane, en particulier dans les pays où subsistent encore des doutes ou des réticences sur la question du Sahara marocain. À travers des arguments fondés sur le droit international, les partis marocains peuvent jouer un rôle actif dans la défense des positions du Royaume à l’étranger.

Sa Majesté a souligné l’importance de la coordination entre la diplomatie partisane et parlementaire. Il est essentiel de conjuguer les efforts pour maximiser l’efficacité de l’action marocaine à l’international. Le Parti de l’Istiqlal, fort de ses alliances internationales, est bien placé pour jouer un rôle clé dans cette dynamique. Nous travaillons avec des blocs politiques tels que les partis populaires européens, les partis centristes internationaux et le parti communiste chinois, en plus de notre présence dans de nombreuses organisations arabes et autres. Ces alliances, particulièrement avec les partis représentés au sein des gouvernements étrangers, sont prioritaires pour rapprocher les positions et renforcer la légitimité de la souveraineté marocaine.

Dans ce cadre, les partis politiques marocains doivent renforcer leurs relations internationales, en particulier avec les partis qui occupent des positions influentes à l’étranger. Ces partenariats permettent non seulement de défendre la cause nationale, mais aussi de rapprocher les points de vue sur des enjeux communs. En tant que représentants des citoyens marocains, les partis doivent assumer un rôle diplomatique au même titre que les représentants officiels, afin de faire entendre une voix unifiée. La diplomatie partisane et parlementaire doit fonctionner en parfaite symbiose pour faire face aux défis internationaux.
Aujourd'hui, les partis marocains, comme le Parti de l’Istiqlal, sont engagés dans des blocs politiques internationaux, notamment avec les partis européens et les grandes alliances politiques mondiales. Cette collaboration internationale est essentielle pour la diplomatie marocaine, surtout dans un contexte où des reconnaissances internationales de la souveraineté marocaine sur le Sahara sont en pleine expansion. L'un des objectifs prioritaires est de consolider ces alliances, en s’assurant que les arguments juridiques solides et les preuves tangibles apportées par le Maroc soient bien compris et acceptés par les décideurs étrangers. Avec l'ouverture de consulats étrangers dans les provinces du Sud, la reconnaissance croissante de la souveraineté marocaine renforce la position du pays à l'échelle internationale.
En tant que coordinateur du groupe parlementaire de l'Istiqlal à la Chambre des représentants, j'ai pris l'initiative de convoquer une réunion avec les partis de la majorité pour discuter de la stratégie à adopter à la suite du discours Royal. Nous allons convenir d'élaborer une vision commune, que nous partagerons également avec les partis de l'opposition. L’objectif est de créer un front uni au niveau parlementaire, qui transcende les divisions politiques internes, afin de défendre les intérêts nationaux dans les forums internationaux. Dans les forums parlementaires internationaux, il n’y a pas de place pour les clivages entre majorité et opposition. Nous représentons tous le Maroc avec un esprit patriotique. Que ce soit au niveau parlementaire ou au sein des partis, l’unité nationale doit prévaloir dans la défense des grandes causes du Royaume. Cela nécessite un effort collectif, une collaboration entre les institutions parlementaires et les partis politiques, pour renforcer la position du Maroc sur la scène internationale.

Le discours de Sa Majesté nous incite à réfléchir sur nos pratiques parlementaires et partisanes, en nous poussant à améliorer nos méthodes de travail. Cette réflexion doit nous mener à une meilleure coordination entre les différentes instances nationales et internationales. La diplomatie marocaine, qu'elle soit officielle ou partisane, doit parler d’une seule voix pour défendre la cause nationale. Grâce à cette approche unifiée et à nos alliances internationales, nous pourrons consolider la position du Royaume et accroître notre influence au niveau global.»

Nadia Bouaïda, présidente de la Commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des marocains résidant à l'étranger à la Chambre des représentants

Sahara marocain : la diplomatie parallèle, le nouveau défi des partis politiques

«Le Parlement a un rôle clé à jouer dans la défense de la cause nationale»

«Le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, prononcé lors de l'ouverture de la première session de la quatrième année législative de la onzième législature, constitue un message fort. Ce discours confirme que le dossier du Sahara marocain se dirige vers une résolution définitive, dans le cadre de la dynamique internationale accélérée que connaît notre cause nationale. La question du Sahara a enregistré des avancées qualitatives majeures, notamment grâce au soutien croissant de grandes puissances, dont des membres permanents du Conseil de sécurité comme les États-Unis et la France, qui ont réaffirmé leur appui indéfectible à la marocanité du Sahara ainsi qu’à l'initiative marocaine d'autonomie. Par ailleurs, d'autres nations, comme l'Espagne, ont exprimé leur soutien officiel à la marocanité du Sahara à travers des déclarations, ou par des actions concrètes, telles que l'ouverture de consulats dans les villes de Laâyoune et Dakhla.

Le discours Royal contient également des messages essentiels adressés aux acteurs politiques. Il réaffirme l'importance d'un engagement plus responsable dans la diplomatie parallèle, tout en appelant à élargir le cercle de soutien à l'initiative d'autonomie, considérée comme la seule solution au règlement de ce conflit régional artificiel. Dans ce contexte, j'estime que le Parlement a un rôle clé à jouer. Nous devons expliquer clairement la position marocaine et renforcer nos relations avec les pays dont la position reste ambiguë sur cette question cruciale.

Je tiens également à insister sur l'importance de consolider notre front intérieur. Une coordination efficace entre toutes les parties concernées est nécessaire pour renforcer l'action nationale en faveur de la défense de notre intégrité territoriale. Sa Majesté le Roi a par ailleurs souligné que le développement des relations économiques avec les provinces du Sud est un levier essentiel pour assurer la stabilité et la prospérité de la région. Des projets stratégiques, comme le gazoduc entre le Maroc et le Nigeria, confirment le rôle central des provinces du Sud dans le positionnement régional et continental du Maroc.

En tant que parlementaire issue des provinces sahariennes, je tiens à réaffirmer la loyauté inébranlable des habitants de ces régions envers le Maroc. Leur attachement aux valeurs religieuses et nationales est un modèle exemplaire de notre unité nationale. Nous, habitants des provinces du Sud, serons toujours en première ligne pour défendre l'unité territoriale et la stabilité du Royaume, convaincus de la justesse de notre cause et prêts à relever tous les défis qui se présenteront. Je m’engage, aux côtés de mes collègues parlementaires, à intensifier nos efforts. Nous travaillerons avec sérieux pour renforcer la position du Maroc sur la scène internationale, tout en défendant avec fermeté la souveraineté et l’unité territoriales de notre pays. Avec une détermination infaillible, nous poursuivrons ce chemin jusqu'à l'aboutissement définitif de cette question cruciale.»
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