L’Algérie et le front polisario sont à bout de souffle, alors que le Maroc consolide sa position sur la scène internationale, grâce à une diplomatie proactive et des alliances stratégiques. Une promesse d’une issue proche du conflit du Sahara. C’est ce que plusieurs experts ont souligné lors de la conférence «La politique étrangère du Maroc sous le prisme de la marocanité du Sahara», organisée mercredi 18 décembre à l’Université Mundiapolis de Casablanca.
Ainsi, pour Abdelhamid Lemfaddel, président de l’Association marocaine des sciences politiques, le contexte géopolitique actuel affaiblit considérablement l’Algérie et le front polisario. «Nous assistons à un isolement croissant de l’Algérie, tandis que ses alliances, notamment avec la Russie et l’Iran, s’effritent. La guerre en Ukraine a détourné l’attention de Moscou et de Téhéran», a-t-il expliqué. Ce repositionnement global laisse le Maroc dans une posture de force. «Après 45 ans de résilience, le Maroc est aujourd’hui en mesure d’imposer sa vision, tandis que le polisario s’accroche à des revendications idéologiques dépassées», a ajouté M. Lemfaddel.
Ainsi, pour Abdelhamid Lemfaddel, président de l’Association marocaine des sciences politiques, le contexte géopolitique actuel affaiblit considérablement l’Algérie et le front polisario. «Nous assistons à un isolement croissant de l’Algérie, tandis que ses alliances, notamment avec la Russie et l’Iran, s’effritent. La guerre en Ukraine a détourné l’attention de Moscou et de Téhéran», a-t-il expliqué. Ce repositionnement global laisse le Maroc dans une posture de force. «Après 45 ans de résilience, le Maroc est aujourd’hui en mesure d’imposer sa vision, tandis que le polisario s’accroche à des revendications idéologiques dépassées», a ajouté M. Lemfaddel.
La même position est défendue par Ali Lahrichi, doyen de l’Institut des sciences politiques, juridiques et sociales de Mundiapolis, qui a souligné le rôle clé des réalignements diplomatiques dans le renforcement de la position marocaine. M. Lahrichi a rappelé les évolutions marquantes des relations entre le Maroc et plusieurs puissances européennes. «Prenons l’exemple de l’Allemagne qui, après une période de flou, a adopté une posture alignée sur la position marocaine», a-t-il déclaré. Cette inflexion, selon le doyen, témoigne de l’efficacité de la stratégie marocaine. Il a également mis en lumière l’importance du rapprochement avec l’Espagne. «Le tournant historique s’est produit avec la déclaration conjointe du 7 avril 2022, qui a posé les bases d’un traité d’amitié et de bon voisinage qui marque un soutien explicite à la marocanité du Sahara», a-t-il expliqué.
M. Lahrichi a également évoqué le rôle de pays comme le Portugal, dont les relations avec le Maroc s’inscrivent dans une nouvelle dynamique stratégique. «La reconnaissance de la marocanité du Sahara par ces États traduit une consolidation de la position marocaine, non seulement sur le plan régional, mais aussi au sein de l’Union européenne», a-t-il précisé. En dehors de l’Europe, il a souligné l’importance du partenariat avec les États-Unis, qui, depuis 2020, reconnaissent officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara. «Même avec l’administration Biden, cette reconnaissance s’est maintenue, ce qui témoigne de la solidité des relations entre les deux pays», a-t-il ajouté.
In fine, M. Lahrichi a insisté sur la diversification des partenariats du Maroc avec l’Afrique, les pays arabes et notamment avec des acteurs économiques émergents comme les BRICS. «Le Maroc a su élargir son réseau diplomatique tout en consolidant ses alliances traditionnelles, ce qui lui permet de neutraliser les initiatives hostiles portées par le front polisario et ses soutiens», a-t-il conclu. Cette stratégie d’ouverture et de diversification, combinée à une diplomatie proactive, illustre la transformation de la politique étrangère marocaine en un levier central pour défendre la marocanité du Sahara et affaiblir les positions adverses.
Une diplomatie économique renforcée
Pour sa part, Hassan Danane, professeur à l’Université Chouaïb Doukkali, a mis en avant le rôle crucial de la diplomatie économique dans ce basculement. Selon lui, la réorientation stratégique du Maroc vers l’Afrique a non seulement renforcé ses partenariats, mais aussi consolidé la reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara. «Avec l’ouverture de 30 consulats généraux à Laâyoune et Dakhla, dont 40% appartiennent à des pays africains, le Maroc envoie un signal fort. Ces implantations diplomatiques ne sont pas symboliques, elles traduisent un soutien concret», a-t-il affirmé. M. Danane a également rappelé les efforts du Royaume pour développer les provinces du Sud. «Le plan de développement lancé en 2015 a transformé la région grâce à des investissements massifs dans les infrastructures, la santé et l’éducation. Ces réalisations démontrent que le Maroc agit pour le bien-être de ses citoyens», a-t-il déclaré.Les ressources naturelles, un faux argument pour le polisario
S'agissant de la question des ressources naturelles, un point souvent utilisé par le polisario pour contester la souveraineté marocaine, Abdessamad El Harchiche, professeur universitaire, a estimé que «Les séparatistes multiplient les actions de lobbying, notamment auprès de l’Union européenne, pour dénoncer l’exploitation des ressources sahariennes. Pourtant, les investissements marocains dans la région dépassent largement les revenus générés», a-t-il affirmé. Il a également souligné que l’exploitation des ressources dans le Sahara est régie par un cadre juridique strict qui intègre les populations locales. «Contrairement à ce qui est affirmé dans les rapports biaisés du Polisario, le développement de la région est transparent et inclusif», a-t-il ajouté.
Un conflit en voie de résolution
Au-delà des rivalités régionales, les intervenants ont tous assuré que le conflit du Sahara pourrait bientôt toucher à sa fin. «La reconnaissance de la marocanité du Sahara gagne du terrain, y compris parmi les grandes puissances comme les États-Unis et la France. L’Algérie, isolée, n’a plus les moyens de soutenir durablement le polisario», a déclaré M. Lemfaddel. Ce dernier a également souligné l’importance du plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007. «Ce plan représente une réponse réaliste et équitable au conflit», a-t-il affirmé. Il a cependant noté que sa mise en œuvre nécessiterait des ajustements institutionnels majeurs.
«La Constitution devra être modifiée pour intégrer le concept d’autonomie dans le cadre de la régionalisation avancée», a-t-il précisé. Une révision qui pourrait également inclure des changements concernant l’organisation des partis politiques, en permettant la création de formations régionales. Il faudra également penser à la réintégration des exilés des camps de Tindouf et la gestion des milices armées du polisario. «Intégrer ces milices à l’armée marocaine, une institution professionnelle, est un défi de taille», a-t-il expliqué, évoquant également la nécessité d’un accompagnement psychosocial et économique pour ces populations. Pour lui, l’autonomie ne constitue pas une fin en soi, mais le début d’un processus long et complexe. «Ce sera le point de départ d’une paix durable, qui nécessitera la mise en place de mécanismes de gouvernance adaptés et un climat de confiance entre les parties», a-t-il conclu. Pour sa part, M. Danane a conclu que «le Maroc s’appuie désormais sur des réalisations concrètes et des partenariats stratégiques pour défendre sa souveraineté. Cette approche proactive laisse peu de marge de manœuvre à ses adversaires.» Le dénouement du conflit du Sahara semble désormais à portée de main, selon ces experts en droit et en relations internationales.