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Taxis de Casablanca : la wilaya reprend langue avec les syndicats, voici leurs doléances

Un nouveau chapitre semble s'ouvrir entre les syndicats des chauffeurs de taxi de Casablanca et l’autorité de tutelle. Alors que les conducteurs de taxi envisageaient un nouveau rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya, une invitation à une rencontre leur a été adressée par le nouveau wali, Mohamed Mhidia. Un geste accueilli favorablement par les professionnels de ce secteur et qui laisse présager un avancement vers la résorption des problèmes auxquels ils se heurtent. Le secrétaire général de l’Union démocratique marocaine du travail et coordinateur des instances syndicales ayant appelé à ce mouvement de protestation, Mustapha El Kihel, revient sur les principales revendications exposées devant les responsables de l'autorité locale.

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Un rassemblement de protestation des chauffeurs de taxi devant le siège de la wilaya de Casablanca-Settat a été désamorcé mercredi, après que le wali de la région a invité les chauffeurs de taxi à tenir une réunion pour exprimer leurs requêtes. Selon le secrétaire général de l’Union démocratique marocaine du travail (UDMT) et coordinateur des instances syndicales ayant appelé à ce mouvement de protestation, Mustapha El Kihel, «cette rencontre avec des responsables de la wilaya, mandatés par M. Mhidia, a eu lieu consécutivement à l’appel pour organiser un sit-in que nous avons qualifié de «sit-in d'avertissement» à Casablanca, en prélude aux autres actions prévues dans le reste des régions, pour protester principalement contre la rupture des canaux de communication entre les représentants syndicaux et les services de tutelle du ministère de l'Intérieur».

Les deux circulaires de la discorde

Ensuite, poursuit M. El Kihel dans une déclaration au «Matin», «il y a un certain nombre de questions pour lesquelles nous demandons des solutions appropriées pour les conducteurs de taxi». Il s'agit en premier lieu, indique le syndicaliste, des litiges judiciaires opposant les chauffeurs professionnels aux propriétaires d'agréments de taxi». Des litiges, dit-il, qui portent gravement préjudice aux chauffeurs de taxi et à leurs familles.

À l'origine de ces litiges, nous explique M. El Kihel, les circulaires n°444 et 750 émises par le ministère de l'Intérieur en 2022. «Ces circulaires, penchant en faveur des propriétaires d’agréments au détriment des chauffeurs professionnels, n'ont fait l'objet ni de consultation avec les syndicats, ni de sondage d'opinion, et leur mise en œuvre a débouché en toute logique sur des problèmes et des dysfonctionnements», explique le syndicaliste.

Décès du titulaire d’agrément... le sort du chauffeur incertain

De même, M. El Kihel fait remarquer que par sa circulaire n°750, le ministre de l'Intérieur a donné aux walis et aux gouverneurs la prérogative de faire passer l’agrément aux ayants droit du propriétaire à son décès, ce qui n'est pas le cas pour l'exploitant, en l’occurrence le conducteur professionnel, dont le décès met un terme à la relation contractuelle et prive ses ayants droit de toute ressource.

Aussi, cette rencontre avec les responsables de la wilaya de Casablanca-Settat a été l'occasion d'aborder certaines questions techniques, telles que le permis de confiance biométrique qui sert au pointage, comme c’est la cas à Rabat, Salé et Kénitra, à la place de l’ancien cahier en papier, relève M. El Kihel, ajoutant qu’«il y a le problème des anciens chauffeurs professionnels qui travaillaient à Casablanca mais qui ont été “éloignés” vers sa périphérie (province de Médiouna, province de Nouaceur, préfecture de Mohammedia...), parce que la circulaire n°444 exige que leur lieu d’habitat soit à Casablanca».

Concurrence du Tramway et du Busway

Un autre point soulevé lors de cette rencontre, d’après le SG de l’UDMT, concerne les nouveaux moyens de transport qui sillonnent les artères de Casablanca, à savoir le Tramway et le Busway. «Ces moyens de transport, qui ont fait l'objet de réunions marathon à la wilaya en l'absence des représentants des taxis, s'approprient les axes routiers de Casablanca qui sont censés être un bien commun. Nous avons donc posé la question pour savoir pourquoi les taxis ne pouvaient pas utiliser les voies dédiées au Busway», fait savoir le syndicaliste.

Et de conclure qu'un autre point a également été discuté lors de la réunion, relatif à l'accord signé entre le directeur de l'aéroport Mohammed V et une société qui gérera un guichet à l'intérieur dudit aéroport, lequel servira d'intermédiaire entre les clients passagers et les chauffeurs de taxi. «Ceci est interdit, car il n'y a pas d'intermédiation dans le secteur des taxis. Mais malgré cela, ils ont signé cet accord en l'absence des représentants des taxis. Si l'on veut accepter l'intermédiation dans notre secteur, il faut rompre avec le système des agréments et le remplacer par un cahier des charges. À partir de là, ce sera à nous de gérer cela et de choisir de créer une société qui servirait d'intermédiaire entre le client et le chauffeur de taxi».
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