Le bras de fer se poursuit et s’intensifie entre taxis classiques et applications de Véhicules de transport avec chauffeur (VTC) au Maroc. D’un côté, les opérateurs comme InDrive, Careem ou Yango attirent de plus en plus d’usagers grâce à leurs services pratiques de réservation et de paiement mobile. De l’autre, les 77.000 petits et grands taxis du pays voient leur clientèle s’effriter malgré leur rôle et leur «légitimité historique» dans le transport urbain. Dans ce contexte de vive rivalité, le ministère de l’Intérieur a récemment édité une circulaire invitant les professionnels classiques à renforcer la qualité de leurs services. Parallèlement, les syndicats lancent une contre-offensive technologique en vue de moderniser et améliorer leurs services et partant regagner leur clientèle.
Depuis la circulaire d’octobre 2024, le ministère de l’Intérieur multiplie les actions pour mettre à niveau le secteur des taxis, maillon essentiel de la mobilité urbaine. Des réunions de sensibilisation sont organisées ces derniers temps avec les professionnels des petits et grands taxis pour les inciter à améliorer leurs services, en ligne avec les dispositions de la circulaire. Selon les professionnels, ces réunions vont se poursuivre en 2025.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre plus large d’une vaste réforme du transport urbain au Maroc. Un programme d’investissement de 11 milliards de dirhams sur la période 2025-2029 vise en effet à moderniser les infrastructures et la qualité de service dans toutes les villes du Royaume, notamment en prévision de la Coupe du monde 2030. Le secteur des taxis est directement concerné par cette transformation en profondeur, qui doit faciliter les déplacement des citoyens au quotidien.
Pour redresser la barre, le ministère édicte – à travers sa circulaire – une batterie de mesures réglementaires, organisationnelles et incitatives. Il s’agit notamment d’actualiser les arrêtés d’exploitation et la gestion des agréments pour mieux couvrir les besoins, de réguler les conditions de travail des taxis dans les gares et stations très fréquentées, ainsi que de s’assurer de l’affichage et du respect des tarifs réglementés, y compris via le compteur. Le ministère entend également récompenser les chauffeurs exemplaires pour motiver les autres à s’améliorer, poursuivre le renouvellement et la modernisation des véhicules, et encourager l’adoption des technologies de réservation et de gestion de flotte. Ces mesures visent à améliorer significativement la qualité de service des taxis pour regagner la confiance des usagers.
Déjà opérationnelle dans certaines villes, «Taxi Sahbi» devrait s’étendre davantage pour toucher toutes les régions. «Les démarches sont en cours pour avoir les autorisations nécessaires», explique notre interlocuteur. Grâce à cette solution, les taxis comptent bien rattraper leur retard digital face aux applications VTC pour mieux les concurrencer. «Nous avons adopté le slogan “Réconciliation avec la population”, non seulement en intégrant des outils technologiques, mais aussi en travaillant sur la relation entre les conducteurs et leurs clients», précise Sadik Boujaera.
Cette mue verte, couplée au virage digital, pourrait permettre aux taxis traditionnels de reprendre l’avantage face aux VTC. À condition toutefois de continuer à améliorer significativement la qualité de service, principal motif de défection des clients. Un défi à la hauteur des quelque 77.000 petits et grands taxis qui maillent le territoire, dont 14.800 rien qu’à Casablanca et 4.400 à Rabat. S’ils parviennent à conjuguer qualité, écologie et connectivité, ils gagneront le pari de redevenir le moyen de transport urbain préféré des Marocains.
Depuis la circulaire d’octobre 2024, le ministère de l’Intérieur multiplie les actions pour mettre à niveau le secteur des taxis, maillon essentiel de la mobilité urbaine. Des réunions de sensibilisation sont organisées ces derniers temps avec les professionnels des petits et grands taxis pour les inciter à améliorer leurs services, en ligne avec les dispositions de la circulaire. Selon les professionnels, ces réunions vont se poursuivre en 2025.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre plus large d’une vaste réforme du transport urbain au Maroc. Un programme d’investissement de 11 milliards de dirhams sur la période 2025-2029 vise en effet à moderniser les infrastructures et la qualité de service dans toutes les villes du Royaume, notamment en prévision de la Coupe du monde 2030. Le secteur des taxis est directement concerné par cette transformation en profondeur, qui doit faciliter les déplacement des citoyens au quotidien.
Un plan de bataille ministériel pour rehausser les standards
Dans sa circulaire diffusée en octobre dernier, le ministère de l’Intérieur dresse un constat sans appel. Malgré des progrès, la persistance de «pratiques inacceptables» nuit à l’image du secteur des taxis. Saleté des véhicules, sélectivité des courses, refus d’utiliser le compteur, incivilités... Autant de d’insuffisances qui poussent un nombre croissant d’usagers à migrer vers des «moyens de transport alternatifs non autorisés ou non professionnels».Pour redresser la barre, le ministère édicte – à travers sa circulaire – une batterie de mesures réglementaires, organisationnelles et incitatives. Il s’agit notamment d’actualiser les arrêtés d’exploitation et la gestion des agréments pour mieux couvrir les besoins, de réguler les conditions de travail des taxis dans les gares et stations très fréquentées, ainsi que de s’assurer de l’affichage et du respect des tarifs réglementés, y compris via le compteur. Le ministère entend également récompenser les chauffeurs exemplaires pour motiver les autres à s’améliorer, poursuivre le renouvellement et la modernisation des véhicules, et encourager l’adoption des technologies de réservation et de gestion de flotte. Ces mesures visent à améliorer significativement la qualité de service des taxis pour regagner la confiance des usagers.
L’application marocaine «Taxi Sahbi», fer de lance des pros
Conscients que la technologie est devenue incontournable, les syndicats de taxis sont déjà passés à l’action. Comme l’explique Sadik Boujaera, secrétaire général du Syndicat national UMT des taxis, un partenariat a été noué avec une entreprise pour lancer l’application 100% marocaine «Taxi Sahbi». Développée par «de jeunes ingénieurs marocains selon des standards internationaux», elle vise à «renforcer la relation entre conducteurs et clients en proposant des services modernes et de qualité, adaptés aux attentes des usagers», nous explique Sadik Boujaera.Déjà opérationnelle dans certaines villes, «Taxi Sahbi» devrait s’étendre davantage pour toucher toutes les régions. «Les démarches sont en cours pour avoir les autorisations nécessaires», explique notre interlocuteur. Grâce à cette solution, les taxis comptent bien rattraper leur retard digital face aux applications VTC pour mieux les concurrencer. «Nous avons adopté le slogan “Réconciliation avec la population”, non seulement en intégrant des outils technologiques, mais aussi en travaillant sur la relation entre les conducteurs et leurs clients», précise Sadik Boujaera.
Un renouvellement écologique du parc en point de mire
Au-delà des outils technologiques, les syndicats entendent capitaliser sur les exigences écologiques et le renouvellement en cours du parc de taxis. Dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone, près de 80% de la flotte a déjà été renouvelée grâce à des subventions publiques. Mais les 20% restants, principalement des véhicules anciens en litige administratif, doivent encore être modernisés. «Il est urgent de finaliser ce projet pour disposer d’une flotte de taxis modernes et écologiques», insiste le responsable syndical.Cette mue verte, couplée au virage digital, pourrait permettre aux taxis traditionnels de reprendre l’avantage face aux VTC. À condition toutefois de continuer à améliorer significativement la qualité de service, principal motif de défection des clients. Un défi à la hauteur des quelque 77.000 petits et grands taxis qui maillent le territoire, dont 14.800 rien qu’à Casablanca et 4.400 à Rabat. S’ils parviennent à conjuguer qualité, écologie et connectivité, ils gagneront le pari de redevenir le moyen de transport urbain préféré des Marocains.