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Le Maroc lance, en janvier, sa stratégie nationale d’intelligence artificielle

La transition numérique du Maroc s’apprête à franchir un cap décisif. En présentant devant la Chambre des représentants le bilan d’une stratégie nationale encore jeune mais déjà porteuse de résultats, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, Amal El Fallah, a mis en avant deux annonces majeures : la montée en puissance de la digitalisation des services publics, devenue un levier concret de modernisation de l’État, et l’imminent lancement, dès janvier prochain, d’une feuille de route nationale pour l’intelligence artificielle. Une initiative qui pourrait repositionner le Maroc dans la course mondiale à l’innovation et structurer durablement l’écosystème digital du pays.

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Dans un contexte international marqué par une course mondiale à l’innovation numérique, le Maroc semble avancer à grands pas. En effet, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, a présenté, lundi dernier, lors d’une séance de questions orales à la Chambre des représentants, un bilan étoffé de la stratégie nationale de transformation digitale, avant d’annoncer une étape décisive qui marquera le début de l’année prochaine : le lancement d’une feuille de route nationale dédiée à l’intelligence artificielle.

Une stratégie structurée autour de deux grands axes

Dans son intervention, la ministre est ainsi revenue sur les fondements de la stratégie lancée le 25 septembre 2024, qui repose sur deux axes majeurs. Le premier concerne la digitalisation des services publics, une priorité visant à rapprocher l’administration du citoyen et à simplifier l’accès aux prestations essentielles. Le second axe porte sur la stimulation de l’économie numérique, afin de faire du Maroc non plus un simple utilisateur, mais un producteur de solutions technologiques innovantes, capable de créer de la valeur et de générer de nouvelles opportunités d’emploi. Mme El Fallah a souligné à ce titre que cette double approche constituait la clé de voûte d’une politique qui cherche à transformer l’État de l’intérieur tout en construisant un écosystème économique solide, apte à soutenir cette dynamique de modernisation.

L’offshoring, pilier confirmé de la croissance digitale

S’agissant des secteurs qui tirent profit de cette orientation, la ministre a cité l’offshoring. Ce secteur occupe en effet une place de choix. Grâce aux politiques d’accompagnement et aux incitations destinées aux investisseurs, ce secteur a permis la création de plus de 18.500 emplois depuis 2022 et a généré plus de 26 milliards de dirhams de recettes d’exportation en 2024. Des résultats qui, selon la ministre, traduisent l’impact direct et mesurable des efforts consentis pour renforcer l’économie numérique nationale et confirmer le Maroc comme une destination compétitive dans les métiers de services externalisés.

Une nouvelle génération d'entrepreneurs portée par le digital

Notons que la transition numérique bénéficie également à l’écosystème entrepreneurial. La simplification et la dématérialisation des démarches ont ouvert la voie à une nouvelle dynamique, en permettant aux jeunes et aux porteurs de projets d’accéder plus facilement au monde de l’entreprise. À travers la plateforme dédiée, plus de 35.000 entreprises ont ainsi pu être créées de manière entièrement dématérialisée, marquant une rupture nette avec les lourdeurs administratives du passé et instaurant une nouvelle culture de l’entrepreneuriat digital.

Des services publics modernisés et alignés sur les exigences juridiques

Par ailleurs, la ministre a indiqué qu’un intérêt particulier était accordé au renforcement de la confiance dans les services numériques. À ce titre, la ministre a rappelé que le référentiel national des services publics numériques regroupait désormais plus de 600 services, et que près de la moitié d’entre eux avaient déjà été mis en conformité avec les dispositions relatives à la protection des données personnelles. En outre, on apprend que pas moins de 120 services ont ainsi fait l’objet d’une mise à niveau juridique, témoignant d’un effort significatif pour garantir la transparence, la sécurité et la conformité réglementaire.

L’intelligence artificielle, prochaine grande étape du Maroc digital

C’est dans ce climat d’avancées rapides que s’inscrit l’annonce de la ministre : dès janvier prochain, le Maroc dévoilera sa feuille de route nationale pour l’intelligence artificielle. Cette initiative marque le début d’un chantier structurant destiné à propulser le pays dans une nouvelle ère technologique et à accompagner la vision Maroc Digital 2030. Notons qu’au cœur de cette feuille de route figurera la création du réseau national des centres d’excellence, présenté comme un instrument stratégique majeur pour encourager l’innovation et orienter la recherche appliquée dans le domaine de l’IA.

Un écosystème conçu pour gouverner et innover

Selon la ministre, ce réseau s’appuiera sur une plateforme centrale, qui assumera un rôle de gouvernance et de coordination avec les pôles régionaux, en plus de piloter les priorités de recherche et d’innovation technologique. L’objectif est d’exploiter pleinement le potentiel de l’intelligence artificielle pour accélérer la modernisation des services publics, renforcer l’interopérabilité des systèmes numériques et instaurer une cohérence nationale fondée sur des standards et référentiels unifiés. Avec cette nouvelle étape, le Maroc confirme sa volonté de s’inscrire parmi les nations qui façonnent l’avenir numérique. Une dynamique qui, selon les orientations ministérielles, repose autant sur l’innovation technologique que sur la transformation en profondeur des pratiques administratives et économiques du pays.
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