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Casablanca à l'heure d’une transformation spectaculaire

Avec 4,7 sur 5, en tête du classement par la FIFA de la qualité de transport des villes hôtes de la Coupe du monde 2030, Casablanca domine le podium national. Infrastructures modernes, complémentaires et durables s’y conjuguent... le tout porté par une touche artistique qui marque l'expérience urbaine. Retour sur un système de mobilité multimodal, porté par la stratégie visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

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Il est 9 h à la gare de Casa Voyageurs. Une immense sphère contemporaine d’entrelacs de bois doré attire le regard d’Adama. «Akwaba» (Bienvenue en baoulé) inscrit aux côtés de 29 salutations parmi les plus utilisées en Afrique l'interpelle. «Dès l’arrivée, la gare révèle, avec créativité, où nous sommes. À Casablanca : épicentre du Maroc, point de jonction entre l’Europe et l’Afrique», affirme à la MAP ce jeune Ivoirien, arrivé en LGV depuis Tanger. En voyage d'affaire au Maroc, ce trentenaire profite de son séjour pour visiter certaines grandes villes du Royaume. Une expérience rendue possible malgré la contrainte du temps grâce à Al Boraq. «La possibilité de faire du shopping, d’acheter des souvenirs, ou même de régler ses services téléphoniques facilite grandement le déplacement», a-t-il souligné, exprimant son admiration pour les services numériques et l'espace de la gare qui se veut un réel «espace de vie».

Objectif d'ailleurs atteint. À l'instar des autres gares pont du chantier Royal de la LGV, la gare de Casa voyageurs a été intégralement rénovée pour offrir une expérience urbaine complète. Au rez-de-chaussée, Mohamed se dirige, quant à lui, vers l’agence commerciale du tramway, un autre projet structurant qui a pour objectif de hisser la capitale économique du Royaume au rang des grandes métropoles mondiales. «Une fois à Casablanca, je recharge mon titre de transport pour me déplacer facilement pendant mes vacances», confie à la MAP le jeune ingénieur casablancais résidant en France, notant que le Tramway couvre toutes les zones d'attraction modernes et historiques, notamment Aïn Diab, Anfa park, l'ancienne médina et les Habous. «Datant de deux ans, ma carte rechargeable, ne s'expirera qu'en 2028», précise-t il, notant qu'il pourra accéder aux différentes lignes à un prix raisonnable.

À destination d'Al Maarif, Mohamed partage le Tramway avec un grand nombre de touristes, dont le déplacement sera marqué par l'exposition Casa Art’Way qui personnalise chaque station. Certains se dirigent vers leurs hôtels ou auberge de jeunesse à Bab Marrakech. D'autres préfèrent faire l'escale au centre-ville ou au marché central pour un déjeuner au poisson frais avant de commencer l'aventure casablancaise.

De l'autre côté de la métropole, un autre récit de mobilité s'écrit. À Sidi Maarouf, un gigantesque pont à haubans marque l'entrée interne du sud de Casablanca. Dominant les lieux, cet échangeur urbain imposant relie la métropole par ses trois niveaux, ses grands giratoires, leurs bretelles et sa lumière. S'inscrivant dans le cadre du développement de la ville de la capitale, le pont a notablement amélioré la liaison vers des grands pôles de services de la zone, en l'occurrence Casa City Finance et Casa Near shore, desservis également par les transports publics. Se déplacer pour le travail n'est plus un problème pour les employés de centaines d'entreprises.
Automobilistes ou non, la mobilité n'est plus un souci grâce notamment au Bus à haut niveau de service (BHNS), appelés busways. De nouvelle génération, les busways rencontrent les tramways sur plusieurs points de correspondance. Et en partage les caractéristiques : performance, confort, accessibilité et durabilité, mais également le billet, ce qui permet une meilleure intégration avec les autres modes de transport. Les deux projets se partagent le même esprit : offrir des infrastructures modernes, tout en aménageant l'espace urbain. Plusieurs façades ont été rénovées, alors qu'une large opération de plantation d'arbre a été lancée dans le cadre de ce chantier. Érigée devant le plus grand parc d'affaires en Afrique, la station Casa Near shore est stratégique. Elle dessert un nombre abondant d'usagers, dont la vie a complètement changé avec l'arrivée du BHNS. «Cette ligne a mis fin à mon chômage», a affirmé à la MAP Meryem, qui a pu profiter des opportunités d'emploi dans la zone malgré l'éloignement de son domicile, regrettant qu'il n'existait pas avant.
Provenant de Hay Falah, cette employée dans un centre d'appel a dû arrêter ses études universitaires à cause du manque de moyens de transport à l'époque. Aujourd'hui, plusieurs stations desservent les écoles et les universités, dont la Station «Faculté», qui aurait pu permettre à cette jeune trentenaire aux besoins spécifiques de devenir enseignante d'anglais. «Mes collèges viennent aujourd'hui facilement même de Salmia, de Sbata et d'Anassi», poursuit-elle. Le BHNS a, en fait, désenclavé plusieurs zones lointaines densément peuplées, notamment la ville Errahma. «Le busway marque une nouvelle ère pour nous», rebondit une autre passagère, se félicitant de pouvoir se déplacer en sécurité depuis Ouled Azouz. Le défi sécuritaire a été, en effet, relevé dans les différents moyens de transports à Casablanca, dont les bus qui ont été, également, réaménagés et renforcés.

En parallèle avec ce vaste réseau, se développent des expériences de mobilité plus individualisées et de plus en plus innovantes. Pour rester compétitifs, nombre de chauffeurs de taxi ont commencé à s’organiser autour de plateformes numériques, proposant des réservations par application ou via des numéros de téléphone. Une modernisation progressive qui témoigne de la digitalisation galopante du secteur de la mobilité urbaine, désormais tirée par l’innovation et les attentes d’une clientèle connectée. Que ce soit en profitant de l’air frais de l’Atlantique le long de la côte ou en s’immergeant sous terre, au cœur du plus long tunnel du Maroc (tunnel des Almohades), la mobilité devient un plaisir à la métropole. Et les travaux continuent à Casablanca. De nouvelles voies et expériences sont en route. Pour cette phase, la transformation cible les pénétrantes de la métropole.

Par Hajar Erraji
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