Casablanca en mutation : Nabila Rmili dévoile les grands projets et priorités de la ville
Réformes sociales, projets d’envergure, gouvernance locale, gestion des grands événements… Nabila Rmili, maire de Casablanca, était l’invitée de l’émission «L’Info en Face» de «Groupe Le Matin» pour en discuter. Ce premier numéro de l’année a également traité de sujets tels que la gestion de l’eau et l’optimisation des finances locales, placées au cœur des priorités de la maire de la capitale économique du Royaume.
Le 6 janvier 2025, l’émission «L’Info en Face» de «Groupe Le Matin» a inauguré l’année avec un numéro sur la ville de Casablanca. Et c’est Nabila Rmili, maire de la ville, qui était l’invitée de Rachid Hallaouy pour ce premier numéro de l’année. Axé sur les réformes sociales et les grands projets de la métropole, le débat a mis en lumière les avancées et les projets en cours dans la capitale économique du Royaume.
Projets de transformation à Casablanca : une métropole en mutation durable
Casablanca, moteur économique du pays, aspire à devenir un modèle de ville durable. Un objectif qui met la capitale économique devant des défis de taille. Pour Nabila Rmili, la vision stratégique vise à inscrire Casablanca dans le réseau mondial des villes vertes, le C40. Parmi les réalisations, elle a mentionné l’augmentation des espaces verts par habitant, passés de 1 à 5 m², symbole d’un effort majeur pour améliorer la qualité de vie des citoyens.
Qu’en est-il de la gestion des déchets ?
La fermeture de la décharge de Mediouna, longtemps considérée comme une plaie écologique, s’accompagne de la création d’une usine de valorisation des déchets. Avec un investissement de 11 milliards de dirhams, cet outil vise à traiter les 4.000 tonnes de déchets produits quotidiennement, tout en générant des énergies renouvelables. Cette quantité illustre l’urgence d’un changement systémique. Mme Rmili a affirmé : «La valorisation des déchets n’est pas une simple obligation écologique, c’est un levier économique et social». L’usine ne se limite pas à la gestion des déchets : elle génère des emplois verts et favorise la production d’énergies renouvelables. Elle a aussi insisté sur l’impact environnemental positif, avec une réduction prévue de l’empreinte carbone de la ville. Ce projet, selon elle, pourrait devenir un modèle pour d’autres métropoles marocaines et africaines, en associant efficacité économique et durabilité écologique.
Gestion de l’eau : des projets structurants en cours
L’invitée de l’émission a également souligné l’importance de réduire l’utilisation de l’eau potable pour l’arrosage des espaces verts, avec des projets de stations d’épuration opérationnelles d’ici mi-2025. Ces transformations, selon la maire, répondent non seulement aux besoins locaux, mais inscrivent Casablanca dans une perspective globale de lutte contre le changement climatique. «La transformation écologique de Casablanca est une priorité systémique et non un luxe», a-t-elle déclaré. Ce pari sur la durabilité reflète une ambition claire : faire de Casablanca un modèle pour les métropoles africaines.
Métro, RER... la mobilité urbaine au cœur des préoccupations
Le projet de métro est-il toujours d’actualité ? Rmili clarifie : les études sur le RER sont finalisées avec huit stations prévues pour relier les pôles urbains. Elle révèle que l’objectif est de transporter 2 millions de passagers par jour, grâce à une approche multimodale. En parallèle, la réforme des infrastructures publiques inclut l’éclairage avec un budget de 1 milliard de dirhams. «Ces projets répondent aux exigences d’une mobilité efficace et durable», affirme-t-elle. En effet, au-delà des projets de mobilité, la maire a mis en lumière l’importance des infrastructures énergétiques pour Casablanca qui constituent une priorité budgétaire. Ce projet vise à installer des systèmes intelligents, réduisant ainsi les coûts d’exploitation tout en renforçant la sécurité urbaine. «Chaque dirham investi dans des infrastructures modernes est un pari sur l’avenir», a affirmé Mme Rmili, soulignant les impacts économiques et écologiques de cette initiative. L’objectif est de faire de Casablanca une ville connectée et plus verte, en accord avec les standards des métropoles modernes.
Finances locales et grands événements : des catalyseurs de croissance
L’économie locale a occupé une place centrale dans l’émission, notamment à travers les questions sur le financement des projets urbains et les événements sportifs internationaux. Un focus particulier a été mis sur la capacité de Casablanca à gérer un budget de 5 milliards de dirhams : le budget actuel est-il suffisant pour financer tous les projets ? Les impôts locaux augmenteront-ils ? Pour Mme Rmili, la gestion budgétaire repose sur l’optimisation des recettes via la digitalisation, évitant toute augmentation des taxes locales. Elle a annoncé un excédent budgétaire de 600 millions de dirhams dédié à la modernisation des infrastructures, notamment pour les préparatifs de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. Et justement, en matière d’événements sportifs, la CAN et la Coupe du monde sont perçues comme un moteur de développement. Les stades et installations sportives feront l’objet de rénovations majeures, bien que certains investissements restent à chiffrer. Concernant les événements culturels, et citant le théâtre de Casablanca, Mme Rmili a rappelé que son coût annuel d’entretien atteint 100 millions de dirhams, soulignant l’importance d’une gestion rigoureuse des ressources. «Ces événements ne sont pas de simples festivités, mais des opportunités économiques stratégiques», a-t-elle ajouté. Et la mise en conformité de l’éclairage public, avec un budget d’un milliard de dirhams, illustre cet engagement vers un futur plus moderne et connecté.
Tout est question de gouvernance locale optimisée
Comment la gouvernance locale est-elle gérée avec 131 élus ? La maire de la ville précise que le Conseil communal opère comme un «parlement territorial» et que chaque élu joue un rôle précis. La collaboration inter-arrondissements a permis une augmentation des recettes de 40% en trois ans, passant de 3 à 5 milliards de dirhams. Elle conclut : «Casablanca montre qu’une gestion collégiale peut stimuler l’efficacité».
Une Moudawana modernisée pour un Maroc équilibré
L’invitée de l’émission a également été interrogée au sujet de la Moudawana qu’elle définit comme un «chantier national essentiel». Ainsi, Mme Rmili insiste : «Cette réforme vise le bien-être familial, pas un conflit hommes-femmes», tout en soulignant son alignement sur les valeurs fondamentales marocaines. Le chantier de la réforme a suscité un débat riche en perspectives. Interrogée sur l’évolution de ce Code de la famille depuis 2004, Nabila Rmili a défendu l’actualisation de cette loi emblématique comme une nécessité sociale : «Cette réforme n’est pas une rupture, mais une continuité adaptée aux réalités modernes». Elle a, par ailleurs, expliqué que le tutorat parental partagé, étendu à la mère, constitue une avancée majeure. Cette décision répond aux revendications de plusieurs associations tout en restant ancrée dans les valeurs religieuses marocaines. Elle a, par ailleurs, rappelé que l’âge minimum pour le mariage est maintenant fixé à 18 ans, marquant une protection accrue des jeunes filles. Les chiffres issus des recensements récents ont permis d’affiner cette réforme, avec une approche basée sur des données tangibles. «Ce Code cherche avant tout à améliorer le bien-être familial et non à créer des divisions sociales», a-t-elle conclu. Cette vision de la Moudawana reflète un équilibre subtil entre modernisation et respect des traditions, un modèle unique dans le paysage juridique du monde arabe.
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