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Autonomisation des femmes : le secteur privé au cœur de la transformation

La participation économique des femmes reste faible dans la région MENA, mais les initiatives se multiplient. À Casablanca, le premier Forum régional sur les principes d’autonomisation des femmes a rassemblé entreprises et experts pour échanger sur les solutions concrètes visant à améliorer l’inclusion professionnelle des femmes et à repenser les dynamiques de genre en entreprise.

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Les 29 et 30 janvier, Casablanca a accueilli le premier Forum régional sur les principes d’autonomisation des femmes (WEPs) sur le thème «Promouvoir les femmes dans l’entreprise, les masculinités et les normes sociales favorables à l’égalité dans la région MENA». Organisé par ONU Femmes, avec le soutien de l’Agence suédoise de coopération au développement (SIDA) et de l’Agence de coopération internationale allemande (GIZ), cet événement a réuni plus de 100 experts du secteur privé, mobilisés pour accélérer l’égalité des sexes dans le monde professionnel.

Un cadre stratégique pour transformer l'entreprise

Intervenant à cette occasion, Myriem Noussaïri, chef du bureau ONU Femmes au Maroc, a souligné que les WEPs offraient un cadre stratégique permettant aux entreprises d’intégrer l’égalité des sexes dans leurs politiques et pratiques. «Cette approche dépasse le cadre professionnel pour s’étendre au marché et aux communautés», a-t-elle expliqué, insistant sur le rôle clé du secteur privé dans la transformation sociale. Elle a rappelé que la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) affichait l’un des taux de participation des femmes les plus faibles à l’économie mondiale.

De son côté, Julia Eriksson, chef de mission adjointe à l’ambassade de Suède au Maroc, a souligné que plus de 660 entreprises dans la région MENA avaient adhéré aux WEPs depuis 2021, témoignant d’un engagement croissant du secteur privé. «Les entreprises qui intègrent l’égalité des sexes prennent de meilleures décisions stratégiques, améliorent leur rentabilité et attirent les meilleurs talents. Accélérer cette dynamique est essentiel pour renforcer la compétitivité et dynamiser l’économie», a-t-elle insisté.

Pour Ghadir El Idrissi Raghni, conseillère technique du projet «WoMENA» auprès de GIZ Maroc, l’un des freins majeurs à l’indépendance économique des femmes reste la charge disproportionnée du travail domestique et des soins non rémunérés. Elle a annoncé la création d’un Laboratoire d’innovation régional, destiné à élaborer des solutions durables pour alléger ces inégalités et faciliter l’accès des femmes aux opportunités professionnelles.

Augmenter l’emploi des femmes : un enjeu clé pour 2030

Selon plusieurs intervenants, l’un des objectifs majeurs du Forum a été l’ambition d’ONU Femmes d’augmenter l’emploi féminin de 5% d’ici 2030 dans la région MENA. Cette initiative mobilise les gouvernements, les institutions financières internationales et les entreprises privées, qui collaborent pour lever les freins structurels à l’embauche et à la promotion des femmes. Deux partenariats clés ont été annoncés lors de la session «Augmenter l’emploi des femmes de 5% d’ici 2030». Il s’agit d’une collaboration avec le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) sur les nouvelles formes de travail à distance transnational et le lancement du programme «Private Sector Pledge 5+5 for 5%», engageant les entreprises à intégrer des politiques favorisant l’égalité professionnelle.

Pour plusieurs experts présents, l’implication des hommes dans la promotion de l’égalité en entreprise est un levier essentiel. La session dédiée à la promotion de masculinités favorables à l’égalité a mis en avant le programme «Dare to Care», développé par ONU Femmes. Cette initiative vise à déconstruire les stéréotypes de genre et à favoriser un climat de travail plus inclusif.Le rôle du marketing dans cette transformation a, également, été souligné. Une session a ainsi exploré les liens entre inclusion et performance économique, avec la présentation de l’étude «Inclusion = Revenu : The Business Case for Progressive Advertising». Les experts ont mis en avant la manière dont les entreprises adoptant des pratiques de communication inclusives gagnent en attractivité et en rentabilité.

L’intelligence artificielle : une avancée à encadrer

Les participants au forum ont par ailleurs souligné que le rôle de l’essor de l’intelligence artificielle (IA) dans les processus de recrutement et de gestion des talents constitue à la fois une opportunité et un défi. «Si l’IA peut être un outil d’inclusion, elle risque aussi de perpétuer certains biais inconscients si elle est mal encadrée», ont-ils indiqué. Le Forum a ainsi été l’occasion de présenter le «WEPs Advisor GPT», un outil basé sur l’IA, conçu pour aider les entreprises à identifier des opportunités et élaborer des plans d’action en faveur de l’égalité des sexes sur le marché du travail.

Selon les participants, le Forum régional WEPs a marqué une étape clé pour renforcer la collaboration entre les entreprises signataires, les agences de communication et les experts du développement économique et social. En favorisant le partage d’expériences, la mise en réseau et l’élaboration de stratégies concrètes, cet événement a permis de poser les bases d’un changement durable dans les pratiques du secteur privé.
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