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Chirurgie esthétique : le Maroc suit la tendance mondiale

Les actes esthétiques gagnent en popularité à travers le monde, mais aussi au Maroc. En effet, les Marocaines montrent un engouement croissant pour ces techniques, en particulier les non invasives. Toutefois, il est important de rester vigilant vis-à-vis des pratiques illégales qui peuvent entraîner de graves complications.

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L’évolution spectaculaire de la médecine esthétique dans le monde est indéniable. Avec un chiffre d’affaires mondial de 19,3 milliards de dollars en 2023, le moins qu’on puisse dire est que ce marché est en pleine croissance. Le Boston Consulting Group prévoit qu’à l’horizon 2028, le chiffre d’affaires global de la médecine esthétique dépasserait les 30 milliards de dollars, soit une croissance régulière de 7% par an. On estime également qu’environ 460 millions de personnes dans le monde sont susceptibles d’avoir recours à la médecine esthétique.

Cette tendance mondiale se reflète également au Maroc, où bien que les statistiques exactes soient difficiles à obtenir, les praticiens de la médecine esthétique assurent que ces pratiques ne cessent de gagner en popularité parmi les Marocaines. Les traitements anti-âge, les techniques visant à améliorer l’éclat de la peau, le laser épilatoire et d’autres interventions esthétiques sont de plus en plus prisés. «Les traitements de médecine esthétique les plus demandés au Maroc sont sans conteste les injections de fillers (acide hyaluronique) et de botox qui permettent de traiter les rides et de combler les imperfections cutanées. Même si parfois, ces techniques peuvent parfois présenter certaines complications, le marché mondial et national continue de croître en ce qui les concerne.



D’autres méthodes telles que les techniques de médecine régénérative, notamment le nano-fat et le micro-fat, gagnent du terrain et tendent de remplacer progressivement les techniques classiques de médecine esthétique», déclare au journal «Le Matin» Pr El Hassan Boukind, président de la Société marocaine de la chirurgie plastique reconstructrice et esthétique et spécialiste de la chirurgie réparatrice, plastique et esthétique. Et d’ajouter que «l’utilisation de diverses technologies en médecine esthétique telles que les lasers, les ondes électromagnétiques, les ultrasons et la radiofréquence se développe de plus en plus en raison de leurs effets bénéfiques et de leur caractère non invasif ou semi-invasif».

En effet, les traitements esthétiques non invasifs connaissent une popularité croissante en raison de leur efficacité, de leur sécurité relative et de leur caractère moins contraignant par rapport aux procédures chirurgicales, en plus du désir de résultats plus naturels. «Les études confirment une augmentation de la demande pour les traitements médicaux non chirurgicaux. Une étude récente de la Société américaine de chirurgie plastique esthétique révèle une croissance de 70% de ces procédures en 2022 par rapport à 2019.



Parmi les nouvelles tendances en médecine esthétique non invasive, on trouve des technologies de pointe comme Emface et Exion», indique Dr Amir Tarighpeyma, spécialisé en médecine esthétique et capillaire en Espagne. Le médecin explique que ces technologies utilisent l'énergie électromagnétique pour stimuler les muscles faciaux et améliorer l'apparence de la peau. Ce sont des procédures minimalement invasives, sûres, indolores et ne nécessitant pas de temps de récupération, permettant au patient de reprendre ses activités habituelles immédiatement. «Emface est idéale pour les patients ayant une certaine laxité et souhaitant un lifting facial sans chirurgie ni injections d'acide hyaluronique. La radiofréquence synchronisée améliore également la peau du visage. Le traitement cible les muscles élévateurs : frontal, zygomatique majeur et mineur, et risorius. Elle traite aussi le double menton en agissant sur le muscle digastrique et en utilisant la radiofréquence pour éliminer la graisse», développe le spécialiste. «Exion utilise la radiofréquence fractionnée et non fractionnée pour améliorer significativement la peau. Grâce à l'intelligence artificielle, elle adapte l'énergie aux différentes couches de la peau, traitant le visage, le cou, le décolleté et l'abdomen, entre autres. Exion est également utilisée pour traiter l'alopécie androgénique et inflammatoire», précise Dr Tarighpeyma.

Ce dernier indique que malgré la disponibilité et l'accessibilité de ces dispositifs au Maroc, l'offre est limitée en raison de la réticence de certains spécialistes à les utiliser et même à les combiner avec leurs traitements habituels. «Curieusement, les patients marocains cherchent souvent ce type de traitements à l'étranger, notamment en Espagne, mais aussi en France ou en Italie», affirme-t-il.

Pr El Hassan Boukind, président de la Société marocaine de la chirurgie plastique reconstructrice et esthétique: Il est impératif que le Maroc mette en place des lois strictes pour délimiter clairement ce qui relève du domaine médical et lutter contre les pratiques illégales

Pr. El Hassan Boukind

Quels conseils donneriez-vous aux patients avant de recourir à des actes de médecine esthétique ?

Avant tout acte de médecine esthétique, il est crucial de s'assurer de la compétence du médecin. Pour cela, les patients peuvent consulter le Conseil de l'Ordre régional, qui dispose des listes des médecins spécialistes, ou s’adresser à une société savante de la spécialité. Il est également essentiel de réaliser ces actes médicaux dans un cabinet médical ou une clinique et non dans un salon, un spa... De plus, chaque fois qu'un produit est injecté ou introduit dans le corps, il faut exiger une traçabilité, par exemple en demandant la vignette du produit.

Quelles sont les préoccupations actuelles concernant la pratique illégale de la médecine esthétique ?

Avec l'essor de la médecine esthétique, nous observons une convoitise inquiétante de la part de non-médecins et de non-spécialistes. Des injections de toxine botulique, de fillers, de fils tenseurs, ainsi que des procédures comme le PRP (plasma riche en plaquettes) et le PRF (plasma riche en fibrine) sont réalisées par des personnes non qualifiées. Pire encore, des actes plus invasifs comme la liposuccion sont parfois pratiqués dans des salons...

Quels sont les défis et les responsabilités des différents acteurs dans ce domaine ?

Plusieurs défis et responsabilités existent dans ce domaine. Les importations de machines et de produits pharmaceutiques étiquetés comme cosmétiques, alors qu'ils sont en réalité des dispositifs médicaux, créent une concurrence déloyale et attirent les consommateurs par des prix plus bas. Certains laboratoires procèdent aussi à la vente de certains produits médicaux à des non-médecins et offrent même des formations à ces derniers. Il y a malheureusement aussi des médecins qui encouragent ces activités formant ces praticiens. Ainsi, les patients, pour économiser de l'argent, se tournent vers des prestataires moins chers, ce qui conduit souvent à des complications graves telles que des brûlures ou des infections. Il est impératif que le Maroc mette en place des lois strictes pour délimiter clairement ce qui relève du domaine médical, comme c’est le cas dans d’autres pays tel que la Belgique. Enfin, l'utilisation des réseaux sociaux pour attirer des clients avec des promotions et de faux témoignages représente un autre défi majeur. Il est important que les patients choisissent toujours un médecin qualifié pour tout acte médical afin d'éviter des complications.

Enfin, quels conseils donneriez-vous concernant l’utilisation des techniques de médecine esthétique pendant la période estivale ?

Avec l'arrivée de l'été, il faut surtout penser à protéger la peau et maintenir sa silhouette. Il est important de ne pas abuser du soleil et de se protéger avec un écran solaire, en veillant à l'utiliser correctement. Pendant cette période, il est également conseillé d'éviter les traitements au laser. Après des injections de Botox ou de fillers, il faut éviter l'exposition au soleil pendant au moins 48 heures. Les patientes aiment aussi durant cette période améliorer leur silhouette grâce à des techniques innovantes comme l’Emsculpt Neo.
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