Derrière le succès : Les histoires de quatre femmes exceptionnelles

«Rien n’est impossible, seules les limites de nos esprits définissent certaines choses comme inconcevables». Cette citation de Marc Lévy prend tout son sens lorsqu'on évoque le parcours exceptionnel de quatre femmes inspirantes : Aawatif Hayar, professeure universitaire et ancienne ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Fatima Khair, actrice marocaine et animatrice TV de renom, Aziza Laâyouni, rédactrice en chef et animatrice à la télévision et à la radio, et Samira Hachimi, un modèle de résilience après avoir surmonté un accident tragique qui lui a coûté un bras. Ces femmes, chacune à sa manière, ont défié les attentes et démontré que les limites sont souvent imposées par nos propres perceptions.

Ces quatre figures de courage et de persévérance ont été mises à l'honneur lors d’une conférence organisée par le Rotary Club Casablanca Atlantic, en collaboration avec d’autres clubs, à l’École française internationale sur le thème «Her story, Our inspiration». L’événement s’est tenu à quelques jours de la Journée internationale des droits de la Femme, célébrée le 8 mars, et revêt une signification particulière cette année. Selon Dre Dallal Jeddi, présidente du Rotary Club Casablanca Atlantic, les histoires de ces femmes sont des leçons de vie essentielles à partager avec les jeunes générations, afin de leur rappeler l'importance de rêver grand et de se battre pour leurs ambitions, d’où l’intérêt de cette rencontre qui a eu lieu en pleine période du mois sacré du Ramadan.

Le parcours de Aawatif Hayar, marqué par son engagement envers les plus vulnérables et son rôle central dans la révision de la Moudawana, fait d’elle un exemple de leadership. Mais ce sont ses valeurs humaines qui marquent profondément ceux qui la côtoient. Lors de son intervention, elle a partagé les cinq caractéristiques qu’elle juge essentielles pour être un véritable leader :

1. Avoir un rêve porté par un projet sociétal, comme un monde sans souffrance ou un bien-être pour tous. Ce rêve doit guider chaque action et inspirer à transcender les limites personnelles pour toucher la collectivité.

2. Aimer les gens et faire preuve d’empathie. Le véritable pouvoir réside dans la capacité à comprendre les autres, à se mettre à leur place et à les soutenir dans leurs difficultés.

3. Oser l’audace et prendre des risques. Un leader n’a pas peur de remettre en question le statu quo, de chercher des solutions inédites et de provoquer un changement véritable.

4. Faire preuve d’humilité et d’écoute active. Un véritable leader sait associer les autres à son projet et les fédérer autour d’une vision commune. L’écoute est une richesse infinie qui permet de se nourrir des idées des autres et de progresser ensemble.

5. Avoir de la persévérance, de l’endurance et de la détermination pour surmonter les obstacles. Rien ne s’accomplit sans travail acharné et ténacité.

Fatima Khair, actrice et animatrice, est une figure emblématique de la scène artistique marocaine. Elle a su toucher les cœurs grâce à la diversité de ses rôles et à sa capacité à aborder des thématiques profondes, souvent taboues. Selon elle, la femme marocaine a parcouru un long chemin, fait face à des défis énormes et a su s’imposer dans tous les secteurs d’activité. Cependant, a-t-elle souligné, il est essentiel que la femme marocaine soit représentée de manière juste et authentique dans les médias. «Le cinéma, la télévision, la peinture et la littérature doivent incarner l’essence de la femme marocaine : forte, engagée, et inspirante», a-t-elle précisé. Fatima Khair a également insisté sur l’importance de l’art pour faire évoluer les mentalités et dénoncer les injustices. «C’est à travers l’art que l’on peut dénoncer les phénomènes sociaux, exposer les injustices et amorcer un changement de société», a-t-elle affirmé, rappelant que les efforts doivent être convergés pour construire le Maroc de demain.

Aziza Laâyouni, une figure bien connue à la télévision et à la radio, a abordé un aspect plus intime de son parcours. Elle a révélé que son succès ne réside pas dans la chance, mais dans l’audace de sortir de sa zone de confort. «Jamais je n'aurais imaginé être derrière un micro ou à la télévision, mais c’est en osant l’inconnu que j’ai découvert une facette de moi-même», a-t-elle expliqué. Aziza a encouragé les jeunes et les femmes présentes à accepter l’inconfort, à prendre des risques et à s’ouvrir à de nouvelles expériences. «Le changement fait peur, mais il est essentiel pour avancer», a-t-elle souligné. Selon elle, l’acceptation de l’incertitude est souvent le début de la réinvention. «C’est dans ces moments d’incertitude que se trouvent les plus grandes opportunités de croissance», a-t-elle ajouté. En fin de compte, pour Aziza, l’épanouissement ne réside pas dans l’individualisme, mais dans la solidarité et l’engagement collectif.

L’histoire de Samira Hachimi a profondément bouleversé l’auditoire. Après un tragique accident de circulation, Samira a perdu son bras gauche, mais cette épreuve ne l’a pas empêchée de reconstruire sa vie. «J’ai perdu mon bras, mais Dieu m’a donné beaucoup de choses», a-t-elle déclaré avec humilité. Samira a poursuivi ses rêves malgré les obstacles et est devenue une conférencière motivationnelle et doctorante en sciences de l'éducation. Maman de deux enfants, elle mène une vie active et indépendante. Samira a insisté sur l'importance de croire en soi et de ne pas laisser les opinions des autres dicter sa vie. «Ne vous laissez pas abattre par ce que disent les autres. Ayez des objectifs clairs, tracez votre propre voie et libérez-vous de l’énergie négative», a-t-elle conseillé. L’histoire de Samira nous rappelle que tout est possible, même face aux défis les plus insurmontables. Son histoire, mais aussi celles de Awatif Hayar, Fatima Khair et Aziza Laâyouni, est une véritable leçon de vie et une source d’inspiration pour nous tous. Finalement, le spectateur ne voit que la réussite d’une femme, sans percevoir les sacrifices qu’elle a dû faire pour y parvenir. Ainsi, il est de notre responsabilité, en tant qu’éducateurs, société civile et autres acteurs, de rappeler surtout aux jeunes que la réussite ne vient pas du jour au lendemain. Il faut du temps, de la persévérance et des valeurs solides pour y parvenir.