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Drame de Sidi Rahal : la petite Ghita sortie de clinique, le conducteur placé en détention

Que faisait un 4x4 lancé à toute vitesse sur une plage familiale ? À Sidi Rahal, Ghita, 4 ans, a été renversée par un véhicule tractant un jet-ski alors qu’elle jouait dans le sable. Grièvement blessée, elle a été opérée en urgence à Casablanca et hospitalisée une semaine en soins intensifs, avant de quitter la clinique. Le conducteur a été placé en détention provisoire.

« Dieu a offert une seconde vie à ma fille ! ». C’est avec ces mots que le père de Ghita, 4 ans, a ouvert un message bouleversant publié sur ses réseaux sociaux, une semaine après l’accident dramatique qui a failli lui coûter la vie. Ce drame, survenu le dimanche 15 juin 2025 sur la plage de Sidi Rahal, a relancé un débat brûlant sur la sécurité des plages marocaines.

Ce jour-là, sur la plage de Sidi Rahal, Ghita jouait paisiblement dans un petit trou de sable que son père lui avait creusé, à quelques mètres de l’eau. Pendant qu’il s’éloigne brièvement pour boire de l’eau, un véhicule tout-terrain, tractant une motomarine, entre sur la plage à vive allure. Selon le père, le 4x4 fonce droit sur la fillette.« « Je n’ai pas réussi à courir, mes jambes ont fléchi....J’ai rampé jusqu’à elle....Son crâne était fracturé, son visage déformé », raconte-t-il.

Ghita est alors transportée d’urgence vers une clinique privée de Casablanca, dans le même véhicule impliqué dans l’accident. Selon les précisions fournies par la famille, les médecins diagnostiquent une fracture du crâne et une atteinte sévère du tissu cérébral. Elle a été opérée en urgence, avec un pronostic vital réservé pendant plusieurs jours.

Après une semaine en soins intensifs, la fillette est finalement autorisée à quitter la clinique. Mais le retour à la maison ne marque pas la fin de l’épreuve.« Elle me demande sans cesse : Pourquoi je suis comme ça ? Je ne veux pas que ça m’arrive », confie émotionnellement le père.

Face aux nombreuses rumeurs relayées en ligne, il a tenu à apporter plusieurs clarifications: « le conducteur est actuellement en détention provisoire et n’a pas pris la fuite le jour de l’accident »

Le père dément également toute déclaration selon laquelle le conducteur aurait affirmé être intouchable ou protégé par l’argent :« Ce n’est pas le conducteur, mais un membre de sa famille qui est venu à la clinique... Je n’entrerai pas dans les détails »

Par ailleurs, le père met en garde contre des pages frauduleuses ayant émergé sur TikTok et d'autres réseaux sociaux, réclamant des dons au nom de sa fille. Il est formel : « Ni moi ni ma femme n’avons de compte TikTok. Nos comptes Instagram sont privés. Nous n’avons jamais demandé d’aide financière »

Ce drame a rapidement enflammé l’opinion publique. Le hashtag #JusticePourGhita s’est propagé sur Facbook, TikTok et Instagram, donnant lieu à une vague d’indignation collective. Beaucoup dénoncent l’absence de contrôle effectif sur les plages marocaines, où les véhicules motorisés ,quads, 4x4, jet-skis, circulent librement, souvent au mépris total de la sécurité des baigneurs.

Pourtant, la loi marocaine est explicite à ce sujet. La loi n°81-12 relative au littoral, interdit formellement « La circulation et le stationnement des véhicules sur les plages, les cordons dunaires côtiers et le long du rivage de la mer »

Aujourd’hui, Ghita se rétablit progressivement, entourée de ses parents dans un environnement plus calme. Mais le traumatisme reste profond et la mobilisation nécessaire. « Tout ce que nous voulons maintenant, c’est que notre fille guérisse. Pour le reste, que la loi fasse son travail », conclut son père.
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