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2024 est l'année la plus chaude jamais enregistrée au Maroc (DGM)

La Direction Générale de la Météorologie marocaine (DGM) a annoncé vendredi que "l'année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée au Maroc", un record historique s'inscrivant dans la tendance du réchauffement climatique mondial.

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Dans son rapport annuel, la DGM note "une anomalie de température moyenne nationale de +1,49°C par rapport à la période de référence 1991-2020".



"L'analyse des températures montre une augmentation des anomalies thermiques, particulièrement durant les saisons d'automne et d'hiver", poursuit-elle, précisant que des records de température maximale journalière ont été battus dans plusieurs villes, notamment le 23 juillet 2024 avec 47,7°C à Béni Mellal et 47,6°C à Marrakech, dans le centre du pays. Tous les mois de 2024, excepté les mois de juin et septembre, ont été plus chauds que la normale durant la période 1991-2020.

Selon Mohammed-Saïd Karrouk, professeur de climatologie et président du Comité National Future Earth, la hausse constante du bilan énergétique de la Terre est la cause directe de l'augmentation des températures à l'échelle mondiale.

Le Maroc, où le record national de température maximale a été enregistré en août 2023 à Agadir (sud) avec 50,4°C, est particulièrement exposé aux extrêmes thermiques du fait de sa géographie et de son climat spécifiques, et les effets du réchauffement se font sentir en toutes saisons. Le Royaume fait face à sa septième année consécutive de sécheresse, avec un déficit pluviométrique moyen de -24,7% en 2024, selon la DGM. L'année 2023 a été l'année la plus sèche jamais enregistrée, avec un déficit de -40% par rapport à la période entre 1991-2020.

La fréquence des années de sécheresse avec des déficits pluviométriques dépassant 20% a bondi, passant de 13,3% durant la première période de référence 1961-1990 à 26,6% pour la plus récente 1991-2020, a précisé la même source.

Les inondations provoquées en septembre 2024 par des pluies torrentielles exceptionnelles dans le sud du pays - qui ont coûté la vie à 18 personnes - "n'ont pas permis d'inverser la tendance déficitaire", selon les services météorologiques marocains.

"En automne, la chaleur résiduelle de l'été combinée à une baisse progressive des températures favorise des averses violentes, devenues plus dangereuses en raison de l'humidité excessive dans l'atmosphère", explique à l'AFP M. Karrouk. "En hiver, la chaleur provient en grande partie des océans tropicaux, dont le réchauffement influence aussi l'Afrique du Nord", ajoute-t-il.

Cet ex-membre du Giec (groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU) alerte également sur le phénomène récent de la mousson ouest-africaine, à l'origine des pluies intenses de septembre dernier au Maroc. Il appelle à des mesures d'urgence, notamment la construction "d'abris", pour protéger les populations, et de "réservoirs" pour récupérer l'eau, denrée précieuse pour le pays.

L'analyse des données climatiques de l'année 2024 a mis en relief "une amplification des contrastes climatiques au Maroc, où des périodes prolongées de sécheresse alternent avec des épisodes de précipitations extrêmes", note aussi le rapport.

Ces phénomènes extrêmes impactent fortement l'agriculture, secteur clé dans l'économie marocaine qui représente 12% du PIB et emploie 30% de la population active.

A l'échelle mondiale, le changement climatique provoque des événements météorologiques extrêmes plus longs, plus forts et plus fréquents comme des vagues de chaleur et des inondations.

"Pour l'année 2025, le bilan énergétique de la planète Terre continue d'augmenter. Et donc, la température va suivre", souligne le professeur.
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