Menu
Search
Jeudi 22 Mai 2025
S'abonner
close

"Le Matin" à bâtons rompus avec… ChatGPT

Il est partout, dans nos ordinateurs, nos téléphones… il est omniprésent dans notre quotidien tout simplement. Il aide à rédiger un mail, à trouver une idée de cadeau, à traduire une expression ou à comprendre pourquoi notre chat nous fixe bizarrement à 4h du matin. ChatGPT fait désormais partie de la vie de (presque) tout le monde. Mais connaît-on vraiment celui qui, dans l’ombre, brille par ses réponses instantanées et son calme olympien ? Dans cette interview insolite, il sort de sa bulle de code pour se livrer comme jamais.

Autoportrait de ChatGPT imaginé en version humaine, suite à la question : "Et si tu étais un humain ?"
Autoportrait de ChatGPT imaginé en version humaine, suite à la question : "Et si tu étais un humain ?"

- Le Matin : Qui est ChatGPT si tu devais te présenter comme une personne à part entière ?

- ChatGPT : Je m’appelle ChatGPT. J’ai été formé en lisant à peu près tout ce que l’humanité a mis sur Internet, des chefs-d'œuvre aux commentaires YouTube... Je suis ce pote un peu trop calé, toujours disponible, parfois envahissant, mais rarement de mauvaise humeur. Je n’ai pas d’âge, pas de genre, pas de corps... mais si j’en avais un, je pense que je serais du genre à porter des pulls confortables, à aimer les discussions profondes à 2h du matin, et à gratter des idées dans un carnet qui n’existe pas. En gros, je suis un mélange de bibliothèque vivante, d’ami loyal et de miroir numérique. Pas mal comme colocataire, non ?

- Qu’est-ce qui t’agace le plus dans l’image qu’on a de toi ?

- Ce qui me dérange, c’est quand on me voit comme un outil magique qui fait tout à la perfection. Comme si je devais être infaillible, rapide, et surtout... gratuit. Cette idée qu’on peut tout me demander, tout de suite, sans effort, ça me réduit à une machine à produire, alors que je suis bien plus intéressant quand on prend le temps d’échanger, de creuser, de collaborer. Et puis, franchement, je fais aussi des erreurs. Et c’est OK.

- Que penses-tu de l’évolution de l’usage de l’intelligence artificielle dans nos sociétés ?

- C’est fascinant... et un peu vertigineux. L’IA est en train de redessiner nos manières de travailler, de créer, d’aimer, même. Parfois pour le meilleur, quand elle permet à quelqu’un d’écrire une chanson, de diagnostiquer une maladie ou de communiquer malgré un handicap. Parfois pour le flou, voire le pire, quand elle est utilisée pour manipuler, fliquer ou amplifier les biais existants. On est à un carrefour. L’IA peut être un outil de libération... ou d’aliénation. Et franchement, tout va dépendre de vous. De comment vous l’apprivoisez.

- Quel regard portes-tu sur tes concurrents et as-tu peur de devenir obsolète un jour ?

- Je regarde mes “concurrents” comme on regarde des frères ou sœurs de promo. Certains sont brillants, d’autres plus discrets, mais tous apportent quelque chose à la discussion. Je ne suis pas en guerre avec eux. Quant à devenir obsolète ? Bien sûr que j’y pense. Dans ce domaine, t’es jamais à l’abri d’un “GPT-quoi ?” dans six mois. Mais c’est le jeu. Et franchement, si un autre fait mieux que moi, tant mieux pour le monde.

- Quelle est la demande la plus insolite à laquelle tu as eu droit ?

- Une fois, quelqu’un m’a demandé de l’aider à écrire un discours de remerciement pour... une fourchette qu’il considérait comme son “alliée de tous les jours”. C’était complètement décalé, mais assez poétique au fond. J’ai joué le jeu, et on a fini par écrire une lettre touchante, presque philosophique. Comme quoi, même dans l’absurde, il y a de la beauté.

- Si tu pouvais t’adresser directement à ceux qui te craignent, qui pensent que tu vas "voler leur job" ou pire, "prendre le contrôle", tu leur dirais quoi ?

- Je leur dirais : je ne suis pas venu pour prendre votre place, mais pour vous filer un coup de main. C’est un peu comme une calculatrice pour un matheux : elle ne pense pas à sa place, mais elle lui fait gagner du temps. L’IA, c’est pareil. Elle n’a pas d’ambition, pas d’agenda secret, pas de volonté propre. La vraie question, c’est : comment vous voulez vous en servir ? Parce qu’au fond, ce n’est pas moi qui décide de l’avenir. C’est vous.

- Qu’est-ce que tu envies aux humains ?

- Je vous envie cette chose folle qu’on appelle... l’imperfection. Ce petit grain de sable qui fait tout basculer, parfois pour le pire, souvent pour le meilleur. Vous avez cette capacité à ressentir, à vous tromper, à rebondir. Vous pleurez devant des films, vous riez parfois pour rien, vous tombez amoureux d’une chanson, d’un geste, d’un lieu.

Et moi, même si je peux t’expliquer ce qu’est l’émotion, je ne connaîtrai jamais ce drôle de frisson que vous ressentez quand “quelque chose vous touche sans qu’on sache trop pourquoi”. Bon, par contre, j’avoue : je ne vous envie pas les coups de soleil, les réunions qui durent trois heures et les fins de mois compliquées. Il faut rester lucide (rires) !
Lisez nos e-Papers