Les causes de la pauvreté des apprentissages au Maroc décortiquées par le PCNS

Malgré les efforts déployés pour améliorer l'éducation au Maroc, le pays continue de se classer parmi les moins performants au niveau mondial. Selon un papier de recherche du PCNS (The Policy Center for the New South) axé sur «l'exploration multiniveaux des causes de la pauvreté des apprentissages au Maroc», les difficultés d’apprentissage des élèves révèlent des lacunes profondes et persistent dans le système éducatif. Ces derniers éprouvent des difficultés à comprendre et à appliquer des concepts de base en mathématiques, à résoudre de problèmes complexes et à reconnaître des données graphiques.



En lecture, beaucoup peinent à interpréter les textes et à en identifier les idées principales, tandis qu'en sciences, leur compréhension des concepts fondamentaux reste limitée. Une analyse approfondie a été réalisée pour déterminer la répartition des élèves selon leur niveau de maîtrise en lecture, mathématiques et sciences.

La majorité des élèves marocains se situent au niveau 1 de maîtrise (la catégorie la plus basse), des compétences de base en lecture (74,01%), en mathématiques (77,88%), et en sciences (71,34%). Cela indique une capacité limitée à comprendre des concepts élémentaires, avec un nombre réduit d'élèves atteignant les niveaux de compétence avancés (niveau 4), avec seulement 0,20% en lecture, 0,67% en mathématiques, et 0,12% en sciences.

Selon les données du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA-2018), de grandes disparités régionales existent en matière de compétences parmi les élèves marocains en lecture, mathématiques, et sciences. Neuf régions ont plus de 70% de leurs élèves au niveau 1 en lecture. Cependant, certaines régions comme Drâa, Souss, et Guelmim, bien qu'ayant un nombre élevé d'élèves en difficulté, montrent des pourcentages plus élevés d'élèves atteignant le niveau 2.

En mathématiques, toutes les régions, à l'exception de la région de Guelmim, affichent des pourcentages élevés d'élèves de niveau 1 et ont plus de 70% d'élèves au niveau 1, avec Dakhla, l'Oriental, le Nord, Béni Mellal-Khénifra, et Marrakech-Safi dépassant les 80%.

Les sciences présentent un tableau similaire, avec Drâa et Guelmim affichant les pourcentages les plus élevés d'élèves atteignant les niveaux 2 et au-delà, tandis que d'autres régions comme l'Oriental et Dakhla montrent un besoin urgent d'amélioration des compétences.

Les résultats révèlent un gap important entre les élèves des milieux rural et urbain en termes de maîtrise des compétences académiques. En milieu rural, 86,04% des élèves sont au niveau 1 en lecture, contre 67,07% en milieu urbain. En mathématiques et en sciences, les élèves ruraux affichent également des pourcentages plus élevés de niveau 1 et des pourcentages plus faibles de niveau 2 comparativement aux élèves de l’urbain. Ces écarts soulignent la nécessité d'améliorer les compétences académiques, surtout en milieu rural, où les performances sont nettement inférieures.

L'analyse des niveaux de maîtrise des élèves montre des écarts significatifs entre les écoles publiques et privées. Dans les écoles publiques, 75,33% des élèves sont au niveau 1 en lecture, contre 54,43% dans les écoles privées.

Cette tendance se retrouve également en mathématiques et en sciences, où les écoles privées affichent des pourcentages plus faibles d'élèves de niveau 1 et des pourcentages plus élevés de niveau 2 par rapport aux écoles publiques. Par exemple, 79,57% des élèves en écoles publiques sont de niveau 1 en mathématiques, contre 53,81% dans les écoles privées. Ces écarts indiquent une meilleure maîtrise des compétences académiques dans les écoles privées.

En comparant les performances des filles et des garçons, on observe que les filles ont un pourcentage plus faible d'élèves de niveau 1 en lecture (69,02%) par rapport aux garçons (78,56%), et un pourcentage plus élevé de niveau 2 (25,10% contre 17,18% pour les garçons. En mathématiques, les performances sont similaires, avec des pourcentages proches pour les deux sexes au niveau 1 (environ 78%) et au niveau 2 (environ 17%). Les garçons affichent un léger avantage au niveau 3 en mathématiques (5,61% contre 4,10% pour les filles).

En sciences, les garçons ont un pourcentage légèrement plus élevé au niveau 1 (73,01% contre 69,51% pour les filles), mais les deux sexes présentent des résultats similaires aux niveaux supérieurs.