Certes, l’hiver s’est éloigné des hauteurs du Haut Atlas, mais ses traces restent vives dans les mémoires. Mois après mois, les habitants ont enduré des conditions extrêmes : neige, froid mordant, pluies persistantes, habitations humides mal isolées, routes impraticables. Dans ces douars perchés, vivre relevait de la survie.
Aujourd’hui, l’hiver s’est éloigné, mais le répit n’est qu’un mirage. Le printemps est arrivé avec une chaleur brutale, étouffante, sans transition. Le soleil cogne sans relâche, les pierres brûlent sous les pieds, la sécheresse gagne du terrain. L’eau devient un enjeu vital. Chaque jour, les femmes, parfois les enfants, marchent plusieurs kilomètres pour remplir quelques bidons. Ce quotidien rude s’accompagne de mutations sociales profondes : exode des jeunes, transformation des structures familiales, perte de repères, pression du tourisme ou du marché foncier.
C’est ce qui ressort de l’enquête menée dans le cadre de l’école de terrain en sociologie, installée au cœur du douar Tighza, un village niché dans le Haut Atlas. Portée par un partenariat entre l’Université Hassan II de Casablanca et l’Université de Turin, avec le soutien du programme «Careful Irrigation» (IHE Delft), cette initiative a réuni des étudiants marocains et italiens pour une mission aussi scientifique qu’humaine : comprendre.
Comprendre ce que signifie «vivre» dans ces montagnes, entre le souvenir du séisme et les épreuves climatiques, entre pénurie et résilience. L’équipe a travaillé sur plusieurs axes fondamentaux : la gestion sociale de l’eau en contexte de stress hydrique, les dynamiques familiales, les pratiques locales, et les potentialités du tourisme rural durable.
«Cette enquête a permis d’explorer plusieurs axes essentiels à la reconstruction : la gestion sociale de l’eau dans un contexte de crise hydrique, les transformations familiales, les pratiques locales, ainsi que les perspectives offertes par le tourisme rural. L’approche, à la fois scientifique et profondément humaine, a mêlé immersion sur le terrain, diagnostics participatifs et restitutions quotidiennes, en dialogue direct avec les habitants», affirment les auteurs de l’étude.
Un des volets les plus marquants du travail a concerné les femmes du village. En collaboration avec une association féminine locale, les chercheurs ont mis en place un diagnostic participatif axé sur la valorisation des produits alimentaires. L’objectif : créer des sources de revenus autonomes, enracinées dans les savoir-faire traditionnels, et ouvrir une voie vers un développement économique plus inclusif.
Ce travail de terrain, loin des statistiques abstraites, a mis en lumière un tissu social dense, vivant et solidaire. «La solidarité, la générosité et l’accueil, ces valeurs que les montagnards incarnent avec pudeur, ont porté la réussite de cette école de terrain. Les chercheurs, en partageant la vie quotidienne des habitants, ont recueilli non seulement des données, mais surtout des récits, des gestes, une mémoire collective», affirment les auteurs de l’étude.
Chaque échange, chaque observation et chaque repas partagé ont nourri une compréhension fine des dynamiques sociales, mais aussi des espoirs locaux. «À l’heure où le Haut Atlas tente de se reconstruire, cette enquête sociologique trace un chemin possible : celui d’un développement ancré dans les traditions, porté par les habitants eux-mêmes», indique l’équipe de recherche.
Il est à noter que ce projet a mobilisé un large réseau académique, de Casablanca à Paris, de Rabat à Zurich, avec une ambition claire : former une génération de sociologues capables de lire les territoires dans toute leur complexité. Les étudiants ont été confrontés à la réalité du terrain : les conséquences directes d’un séisme, les limites des politiques publiques, mais aussi la puissance des initiatives locales.
La restitution finale de l’enquête, en présence des habitants de Tighza, a été bien plus qu’une synthèse de résultats. Elle a été une reconnaissance. Une façon de dire que ces voix comptent. «Cette démarche collaborative, ancrée dans le respect des réalités locales, renforce l’idée que la recherche peut être un véritable levier de transformation sociale, si elle se fait avec, et non pas au-dessus, des populations concernées», concluent les auteurs.
Aujourd’hui, l’hiver s’est éloigné, mais le répit n’est qu’un mirage. Le printemps est arrivé avec une chaleur brutale, étouffante, sans transition. Le soleil cogne sans relâche, les pierres brûlent sous les pieds, la sécheresse gagne du terrain. L’eau devient un enjeu vital. Chaque jour, les femmes, parfois les enfants, marchent plusieurs kilomètres pour remplir quelques bidons. Ce quotidien rude s’accompagne de mutations sociales profondes : exode des jeunes, transformation des structures familiales, perte de repères, pression du tourisme ou du marché foncier.
C’est ce qui ressort de l’enquête menée dans le cadre de l’école de terrain en sociologie, installée au cœur du douar Tighza, un village niché dans le Haut Atlas. Portée par un partenariat entre l’Université Hassan II de Casablanca et l’Université de Turin, avec le soutien du programme «Careful Irrigation» (IHE Delft), cette initiative a réuni des étudiants marocains et italiens pour une mission aussi scientifique qu’humaine : comprendre.
Comprendre ce que signifie «vivre» dans ces montagnes, entre le souvenir du séisme et les épreuves climatiques, entre pénurie et résilience. L’équipe a travaillé sur plusieurs axes fondamentaux : la gestion sociale de l’eau en contexte de stress hydrique, les dynamiques familiales, les pratiques locales, et les potentialités du tourisme rural durable.
«Cette enquête a permis d’explorer plusieurs axes essentiels à la reconstruction : la gestion sociale de l’eau dans un contexte de crise hydrique, les transformations familiales, les pratiques locales, ainsi que les perspectives offertes par le tourisme rural. L’approche, à la fois scientifique et profondément humaine, a mêlé immersion sur le terrain, diagnostics participatifs et restitutions quotidiennes, en dialogue direct avec les habitants», affirment les auteurs de l’étude.
Un des volets les plus marquants du travail a concerné les femmes du village. En collaboration avec une association féminine locale, les chercheurs ont mis en place un diagnostic participatif axé sur la valorisation des produits alimentaires. L’objectif : créer des sources de revenus autonomes, enracinées dans les savoir-faire traditionnels, et ouvrir une voie vers un développement économique plus inclusif.
Ce travail de terrain, loin des statistiques abstraites, a mis en lumière un tissu social dense, vivant et solidaire. «La solidarité, la générosité et l’accueil, ces valeurs que les montagnards incarnent avec pudeur, ont porté la réussite de cette école de terrain. Les chercheurs, en partageant la vie quotidienne des habitants, ont recueilli non seulement des données, mais surtout des récits, des gestes, une mémoire collective», affirment les auteurs de l’étude.
Chaque échange, chaque observation et chaque repas partagé ont nourri une compréhension fine des dynamiques sociales, mais aussi des espoirs locaux. «À l’heure où le Haut Atlas tente de se reconstruire, cette enquête sociologique trace un chemin possible : celui d’un développement ancré dans les traditions, porté par les habitants eux-mêmes», indique l’équipe de recherche.
Il est à noter que ce projet a mobilisé un large réseau académique, de Casablanca à Paris, de Rabat à Zurich, avec une ambition claire : former une génération de sociologues capables de lire les territoires dans toute leur complexité. Les étudiants ont été confrontés à la réalité du terrain : les conséquences directes d’un séisme, les limites des politiques publiques, mais aussi la puissance des initiatives locales.
La restitution finale de l’enquête, en présence des habitants de Tighza, a été bien plus qu’une synthèse de résultats. Elle a été une reconnaissance. Une façon de dire que ces voix comptent. «Cette démarche collaborative, ancrée dans le respect des réalités locales, renforce l’idée que la recherche peut être un véritable levier de transformation sociale, si elle se fait avec, et non pas au-dessus, des populations concernées», concluent les auteurs.