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Vacances d’été : la destination Chamal, en déclin cette année ?

Les villes côtières de la région du Nord sont parmi les plus populaires durant la saison estivale. Cependant, cette année, les vacanciers habituels boudent les belles plages de la région, découragés par la hausse des prix de l'hébergement, de la restauration, et des autres services. Explications du Conseil régional du tourisme de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.

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Les villes côtières de la région du Nord sont parmi les plus populaires durant la saison estivale. Cependant, cette année, les vacanciers habituels boudent les belles plages de la région, découragés par la hausse des prix de l'hébergement, de la restauration, et des autres services. Explications du Conseil régional du tourisme de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.

Les stations balnéaires du Nord attirent chaque année une foule de vacanciers marocains désireux de profiter de leurs vacances d'été. Ces plages et villes côtières sont parmi les plus populaires durant cette saison. Cependant, cette année une nouvelle tendance se dessine. De nombreux témoignages partagés sur les réseaux sociaux révèlent une baisse de la fréquentation. La hausse des prix des hôtels et des maisons de location semble être la principale raison de ce changement, décourageant de nombreux vacanciers habituels. «Chaque été, je me réjouissais de retrouver les plages et l'ambiance conviviale du M'diq, mais cette année, les coûts sont devenus excessifs. Même les petits restaurants et cafés ont augmenté leurs tarifs, ce qui rend le séjour moins agréable», partage un internaute sur les réseaux sociaux.
Fatima, mère de famille originaire de Témara, a l'habitude de passer ses vacances d'été dans la région du nord chaque année avec ses enfants. Cependant, les tarifs exorbitants des hébergements l'ont poussée à reconsidérer sa destination estivale. «Nous aimons beaucoup cette région "Chamal" pour son charme, sa tranquillité ses belles plages, mais les prix des locations sont de plus en plus chers. L'année dernière, nous avons difficilement pu passer trois jours. J’ai décidé de chercher des options plus abordables ailleurs», confie-t-elle.
Le Conseil régional du tourisme (CRT) de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma tempère toutefois cette observation, affirmant qu'il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives. «Comme nous sommes encore au début de la saison estivale, il n’est pas possible de tirer des conclusions hâtives sur la fréquentation touristique au niveau de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.
Les chiffres et les tendances doivent être analysés sur une période plus longue pour fournir une évaluation précise sur les chiffres relevant du secteur touristique. De plus, divers facteurs saisonniers et événementiels peuvent influencer les données initiales, rendant ainsi nécessaire une observation continue pour des conclusions définitives», déclare au journal «Le Matin» Rkia Alaoui, présidente du Conseil régional du tourisme (CRT) de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.

La responsable précise que les raisons derrière une éventuelle baisse de la fréquentation touristique peuvent être attribuées à plusieurs facteurs économiques, notamment la hausse du coût de la vie, le retard au niveau de l’obtention des résultats scolaires.... «Les principales raisons derrière une éventuelle baisse de la fréquentation touristique dans la région nord du Maroc peuvent être multiples et complexes. Parmi les facteurs les plus significatifs, on peut citer le versement anticipé des salaires des fonctionnaires du mois de juin dernier. Les familles marocaines subissent donc de plein fouet les implications des dépenses de Aïd Al-Adha. Ces salaires et indemnités ont été engloutis par les dépenses liées à cette fête, et en conséquence, les ménages n’ont rien laissé de côté pour partir en vacances. On peut évoquer également les retards accusés par les examens scolaires», affirme la présidente du CRT. Et d’ajouter que «l'incertitude économique mondiale, exacerbée par des facteurs tels que les crises financières et les fluctuations des devises, peut également affecter la capacité et la volonté des touristes à voyager. Les périodes d'instabilité économique conduisent souvent les gens à réduire leurs dépenses discrétionnaires, y compris les voyages. À cela s’ajoute une augmentation générale du coût de la vie dans les pays des touristes qui arrivent de l’étranger qui peut réduire leur pouvoir d'achat et limiter leur budget de voyage». Mme Alaoui souligne que ces facteurs combinés peuvent contribuer à une diminution temporaire ou perçue de la fréquentation touristique. «Pour des évaluations précises, il est essentiel donc de continuer à surveiller et analyser les données touristiques jusqu’à la fin de la saison estivale afin de tirer des conclusions crédibles», signale-t-elle.

Malgré les défis économiques actuels, la présidente du CRT de la région du Nord indique que certaines mesures et initiatives ont été prises pour contribuer activement à rendre les séjours domestiques plus agréables et surtout abordables pour les familles marocaines. «Il y a par exemple l’opération “Marhaba 2024” qui est marquée par de nouvelles mesures douanières. En effet, des initiatives spécifiques comme la franchise des droits et taxes pour l'importation de biens personnels et des abattements importants sur le dédouanement des véhicules pour les Marocains résidant à l'étranger (MRE) âgés de plus de 60 ans sont également mises en place.
Bien que ces mesures ciblent principalement les MRE, elles contribuent indirectement à soutenir les familles marocaines en permettant des économies importantes lors de leurs séjours au nord du Maroc», affirme Mme Alaoui. «On peut également soulever les subventions et partenariats qui peuvent être élaborés avec les différents établissements relevant du domaine du transport (remise sur les tickets de trains, bus), hôtellerie..., afin d’essayer de combiner la meilleure offre avec le meilleur rapport qualité-prix», appuie-t-elle.

Pour les familles marocaines qui souhaitent passer leurs vacances d'été dans le nord du Maroc, la présidente du CRT recommande de réserver les hébergements et transports à l'avance, car cela peut souvent leur permettre de bénéficier de tarifs réduits. De nombreuses plateformes de réservation offrent des réductions pour les réservations anticipées. Elle les invite également à rechercher des offres spéciales et des promotions proposées par les hôtels, les maisons d'hôtes et les locations de vacances. «De nombreux établissements offrent des réductions pour les séjours prolongés ou pour les familles. Il faut aussi penser à rechercher des activités gratuites ou peu coûteuses dans la région. Le nord du Maroc offre de nombreuses attractions naturelles, comme les plages, les parcs nationaux et les sites historiques, ainsi que d’autres attractions qu’il est indispensable d’explorer une fois sur place qui peuvent être explorés sans dépenser beaucoup d'argent. En suivant ces conseils, il est possible de profiter sans doute de ses vacances d'été dans le nord du Maroc tout en maîtrisant son budget», assure la responsable.

Redynamisation du tourisme au Nord : plans et projets en cours

Le Maroc a mis en place plusieurs projets et initiatives pour revitaliser le secteur touristique dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et attirer de nouveau les vacanciers. Parmi ces initiatives, on peut citer :

• Le programme «Go Siyaha» qui s’affiche comme étant un nouveau dispositif visant à soutenir les porteurs de projet dans le domaine touristique.

• Le programme «Cap Hospitality» qui cible principalement les établissements d’hébergement touristiques.

Le Maroc a également signé des partenariats stratégiques avec des tour-opérateurs étrangers pour attirer plus de

touristes.

Une base aérienne a été aussi inaugurée récemment au niveau de l’aéroport de Tanger avec 13 nouveaux itinéraires incluant 8 vols à destination de l’Europe et 5 vols domestiques pour cet été. Cet investissement majeur améliorera non seulement la connectivité, mais impactera également de façon significative l’offre d’emploi avec la création de 600 postes, dont 60 hautement qualifiés tels que les pilotes et les équipages de cabine.

Des efforts sont également faits pour améliorer les infrastructures aéroportuaires afin de répondre à une capacité d’accueil accrue, avec un objectif de 60 millions de passagers par an d’ici 2030. Ces initiatives visent à renforcer l’attractivité de la région et à répondre aux défis économiques récents qui ont impacté le tourisme.

Au-delà des investissements publics et privés, la réussite de cette stratégie reposera aussi sur le maintien d’un niveau élevé des recettes des Marocains résidant à l’étranger.
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