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Vaccination des enfants en période de grève : la complémentarité public-privé comme solution

La récente grève, qui a paralysé le secteur de la santé au Maroc, a entraîné des perturbations majeures dans l'administration des vaccins pour les enfants. Alors que les parents s'inquiètent des conséquences, les professionnels de santé alertent sur les risques sanitaires liés au non-respect du calendrier vaccinal. La complémentarité entre les services de santé publics et privés se révèle essentielle pour rattraper les retards et garantir la protection des enfants contre les maladies évitables.

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Depuis quelques semaines, le respect du calendrier vaccinal des enfants est devenu une préoccupation majeure pour de nombreux parents. En effet, le mouvement de grève qui a secoué, en juillet, le secteur de la santé au Maroc a compliqué l'administration des vaccins conformément au calendrier recommandé. Faut-il pour autant s’alarmer ?

Des risques sanitaires à ne pas sous-estimer

Les professionnels que nous avons interrogés estiment qu'il est toujours possible de rattraper les vaccins manqués, mais il existe un risque que l’enfant contracte une maladie évitable par la vaccination entre-temps. Reste que les perturbations dans l'administration des vaccins ne doivent pas être prises à la légère, car le non-respect du calendrier vaccinal comporte plusieurs menaces pour la santé individuelle et collective. À ce sujet, Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, nous explique que les enfants et les personnes fragiles qui ne reçoivent pas leurs vaccins à temps deviennent plus vulnérables aux maladies évitables par la vaccination, telles que la rougeole, la diphtérie, et la poliomyélite. Des maladies qui peuvent entraîner des complications graves, des hospitalisations et, dans certains cas, la mort. En outre, tout retard ou oubli de certaines doses peut réduire l'efficacité des vaccins, compromettant ainsi l'immunité collective.



Dr Hamdi signale également que les coûts associés au traitement des maladies évitables peuvent exercer une pression considérable sur les systèmes de santé, augmentant les dépenses publiques et les coûts individuels des soins de santé.

De son côté, le Dr Moulay Said Afif, pédiatre et président d’Infovac Maroc, confirme que la situation peut devenir critique si on n’y prend pas garde. Pour lui, la grève est certes un droit, mais la santé de l’enfant l’est aussi. Il rappelle que les perturbations de la vaccination durant la pandémie de la Covid-19 ont récemment déclenché une petite épidémie de rougeole dans la région de Souss-Massa. «C’est une maladie très contagieuse. Un seul malade peut contaminer 12 à 18 autres enfants !», avertit-il.

Le médecin rappelle aussi que le Maroc dispose d’un calendrier vaccinal très développé, comparable à celui des pays avancés, protégeant contre pas moins de 13 maladies. «C’est grâce à ce calendrier que nous avons pu réduire sensiblement les taux de mortalité et de morbidité des enfants de moins de 5 ans. À titre d’exemple, le pays n’a enregistré aucun nouveau cas de poliomyélite depuis 1987», souligne le pédiatre. Il serait ainsi dommage de perdre ces avancées importantes en matière d’immunisation. D’où la nécessité de maintenir la vaccination même en période de perturbations. Mais comment y parvenir ?

Le privé, une option provisoire en attendant le retour à la normale

En attendant que la situation se stabilise, Dr Afif suggère aux parents de recourir aux services du secteur privé. «Le vaccin BCG, par exemple, est disponible dans le privé. Il coûte 63 dirhams et est remboursé à 70%. Cela signifie que la protection de votre nourrisson ou enfant contre les formes graves de la tuberculose vous coûtera à peine 40 DH !», relève-t-il.

Le médecin cite aussi un autre vaccin qui ne peut pas souffrir de retard : le vaccin anti-rotavirus. Ce vaccin, administré en 3 doses entre 2 et 4 mois, diminue d'environ 80% les gastroentérites et les hospitalisations dues aux infections à rotavirus. «Ce vaccin ne coûte pas cher non plus quand on considère la gravité de la maladie et ses conséquences !», insiste-t-il.
Pour lui, l'essentiel est de respecter minutieusement l’agenda vaccinal, ce qui est tout à fait possible grâce à la complémentarité entre les secteurs de santé public et privé. «Il faut garder à l’esprit que rattraper le retard accumulé dans les centres de santé publics en matière de vaccination prendra du temps. En attendant, les parents peuvent se tourner vers les pédiatres du secteur privé jusqu'au retour à la normale», insiste le professionnel.
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