Qui dit été dit voyages, détente et besoin d’ailleurs. Mais cette année, dans un monde marqué par une instabilité croissante, l’idée de partir à l’étranger suscite chez de nombreux Marocains plus de questions que d’enthousiasme. Guerre à Gaza, tensions entre Israël et l’Iran, menaces d’élargissement du conflit avec les États-Unis... Les événements géopolitiques récents sèment l’inquiétude, jusque sur les réseaux sociaux où les interrogations fusent : est-ce bien le moment de voyager ? Où aller en toute sécurité ? Faut-il tout annuler ?
«J’ai tout réservé pour un séjour en Égypte en août, vols, hôtel, excursions... tout est payé. Mais avec les tensions dans la région, je me demande sérieusement s’il ne vaut mieux pas renoncer», confie Hanane, mère de deux enfants, partagée entre l’envie d’évasion et la prudence. Yassine, jeune cadre, envisageait un voyage avec ses amis en Asie du Sud-Est, mais revoit ses projets : «Je voulais partir en Thaïlande, mais vu les tensions globales, je me dis que rester au Maroc cet été est peut-être plus raisonnable».
«J’ai tout réservé pour un séjour en Égypte en août, vols, hôtel, excursions... tout est payé. Mais avec les tensions dans la région, je me demande sérieusement s’il ne vaut mieux pas renoncer», confie Hanane, mère de deux enfants, partagée entre l’envie d’évasion et la prudence. Yassine, jeune cadre, envisageait un voyage avec ses amis en Asie du Sud-Est, mais revoit ses projets : «Je voulais partir en Thaïlande, mais vu les tensions globales, je me dis que rester au Maroc cet été est peut-être plus raisonnable».
Un climat géopolitique mondial particulièrement tendu
Contacté par «Le Matin», Rachid Lazrak, politologue et expert en relations internationales, confirme que les bouleversements en cours affectent directement les habitudes de voyage. «Les transformations que connaît le monde aujourd’hui sont rapides et marquées par une incertitude croissante», souligne-t-il. Si aucun endroit n’est sûr à 100%, il reste possible d’identifier des zones à éviter et d’autres, relativement stables.
Parmi les zones à haut risque, il cite en premier lieu Gaza et le Sud du Liban, où l’escalade du conflit israélo-palestinien rend les déplacements très dangereux. Viennent ensuite l’Ukraine et la Russie, toujours en guerre, mais aussi plusieurs pays d’Afrique, comme le Soudan, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, secoués par des coups d’État, des conflits internes et un effondrement de l’autorité publique. L’Afghanistan, le Yémen et la Somalie restent parmi les États les plus fragiles au monde, tandis que certaines parties de l’Amérique latine, notamment le Mexique, le Venezuela et Haïti, enregistrent des niveaux très élevés de violence et de criminalité organisée. «Ces régions sont actuellement classées parmi les destinations formellement déconseillées, y compris pour les touristes marocains », alerte l’expert.
Malgré ce contexte global tendu, des pays continuent d’inspirer confiance aux voyageurs, notamment grâce à leur stabilité politique, leur faible taux de criminalité et leurs infrastructures fiables. «La Suède, la Norvège, la Finlande, mais aussi le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande restent des références en matière de sécurité touristique », souligne l’expert. Mais Rachid Lazrak insiste surtout sur la position singulière du Maroc dans le monde arabe.
«Le Royaume se distingue comme l’un des rares pays à avoir su préserver sa stabilité politique et sécuritaire, malgré un environnement régional troublé», explique-t-il. Doté d’infrastructures touristiques modernes et d’un haut niveau de sécurité, le Maroc représente aujourd’hui une destination sûre et attrayante, tant pour les étrangers que pour les nationaux en quête d’un été serein, sans contraintes liées aux tensions géopolitiques.
Parmi les zones à haut risque, il cite en premier lieu Gaza et le Sud du Liban, où l’escalade du conflit israélo-palestinien rend les déplacements très dangereux. Viennent ensuite l’Ukraine et la Russie, toujours en guerre, mais aussi plusieurs pays d’Afrique, comme le Soudan, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, secoués par des coups d’État, des conflits internes et un effondrement de l’autorité publique. L’Afghanistan, le Yémen et la Somalie restent parmi les États les plus fragiles au monde, tandis que certaines parties de l’Amérique latine, notamment le Mexique, le Venezuela et Haïti, enregistrent des niveaux très élevés de violence et de criminalité organisée. «Ces régions sont actuellement classées parmi les destinations formellement déconseillées, y compris pour les touristes marocains », alerte l’expert.
Malgré ce contexte global tendu, des pays continuent d’inspirer confiance aux voyageurs, notamment grâce à leur stabilité politique, leur faible taux de criminalité et leurs infrastructures fiables. «La Suède, la Norvège, la Finlande, mais aussi le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande restent des références en matière de sécurité touristique », souligne l’expert. Mais Rachid Lazrak insiste surtout sur la position singulière du Maroc dans le monde arabe.
«Le Royaume se distingue comme l’un des rares pays à avoir su préserver sa stabilité politique et sécuritaire, malgré un environnement régional troublé», explique-t-il. Doté d’infrastructures touristiques modernes et d’un haut niveau de sécurité, le Maroc représente aujourd’hui une destination sûre et attrayante, tant pour les étrangers que pour les nationaux en quête d’un été serein, sans contraintes liées aux tensions géopolitiques.
Une carte touristique mondiale redessinée par les crises
Pour Rachid Lazrak, les conflits récents ne modifient pas seulement le sentiment de sécurité, ils reconfigurent entièrement les dynamiques touristiques : «La guerre en Ukraine a éloigné les touristes de l’Europe de l’Est, tandis que les tensions au Moyen-Orient ont fait chuter les réservations vers plusieurs destinations de cette zone», analyse-t-il. Même l’Asie du Sud-Est, habituellement plébiscitée, voit son attrait affecté par les tensions croissantes autour de la mer de Chine méridionale. À l’inverse, les destinations perçues comme stables, comme le Maroc, bénéficient d’un regain d’intérêt.
Pour mieux évaluer les risques avant de partir, l’expert conseille de surveiller plusieurs indicateurs géopolitiques : alertes officielles, déclarations d’état d’urgence, tensions ethniques ou politiques, interruption de services publics (communications, électricité...).
«À l’inverse, des pays comme le Maroc, qui ne présentent pas ces signes, permettent de voyager avec plus de sérénité», insiste-t-il. Et pour ceux qui souhaitent tout de même voyager à l’étranger, il appelle à la prudence et à la préparation : bien s’informer, éviter les destinations instables, souscrire une assurance, garder une copie de ses documents, et localiser à l’avance le consulat marocain le plus proche.
Pour mieux évaluer les risques avant de partir, l’expert conseille de surveiller plusieurs indicateurs géopolitiques : alertes officielles, déclarations d’état d’urgence, tensions ethniques ou politiques, interruption de services publics (communications, électricité...).
«À l’inverse, des pays comme le Maroc, qui ne présentent pas ces signes, permettent de voyager avec plus de sérénité», insiste-t-il. Et pour ceux qui souhaitent tout de même voyager à l’étranger, il appelle à la prudence et à la préparation : bien s’informer, éviter les destinations instables, souscrire une assurance, garder une copie de ses documents, et localiser à l’avance le consulat marocain le plus proche.
Une chute de la demande chez les agences de voyages
Du côté des professionnels, le constat est tout aussi clair. Mohamed Semlali, président de la Fédération nationale des associations des agences de voyages du Maroc (FNAAVM), observe un ralentissement marqué de la demande pour l’été 2025. «Après la pandémie, en 2022 et 2023, les Marocains avaient soif de voyages. On a senti une vraie remontée, les gens voulaient rattraper le temps perdu. Mais ces deux dernières années, la dynamique s’est inversée. Aujourd’hui, la méfiance est palpable».
Les agences de voyages constatent une baisse significative des réservations, malgré une offre estivale variée. Les destinations restent les mêmes : pour ceux qui ont un visa Schengen, l’Espagne arrive en tête, souvent avec des prix plus attractifs que les vacances locales. Pour les autres, des pays comme la Turquie, la Tunisie, l’Égypte ou encore la Thaïlande et la Malaisie restent les principaux choix. Mais l’impact ne s’arrête pas là. Les agences doivent désormais faire face à une rude concurrence structurelle : «Les plateformes de réservation en ligne, les compagnies aériennes et même les hôtels vendent directement, ce qui fragilise notre modèle». Pire encore : «Nous sommes souvent contraints de réserver un quota de sièges ou de chambres. Quand la demande ne suit pas, c’est nous qui payons la différence. Les pertes peuvent être très lourdes».
Les agences de voyages constatent une baisse significative des réservations, malgré une offre estivale variée. Les destinations restent les mêmes : pour ceux qui ont un visa Schengen, l’Espagne arrive en tête, souvent avec des prix plus attractifs que les vacances locales. Pour les autres, des pays comme la Turquie, la Tunisie, l’Égypte ou encore la Thaïlande et la Malaisie restent les principaux choix. Mais l’impact ne s’arrête pas là. Les agences doivent désormais faire face à une rude concurrence structurelle : «Les plateformes de réservation en ligne, les compagnies aériennes et même les hôtels vendent directement, ce qui fragilise notre modèle». Pire encore : «Nous sommes souvent contraints de réserver un quota de sièges ou de chambres. Quand la demande ne suit pas, c’est nous qui payons la différence. Les pertes peuvent être très lourdes».
Encourager le tourisme local, une urgence économique
Pour Semlali, le tourisme intérieur pourrait être une bouée de sauvetage, mais à condition d’un soutien concret de l’État. «Il faut rendre les séjours au Maroc plus abordables, surtout en tenant compte du fait que les Marocains voyagent majoritairement en famille». Il plaide pour une révision des infrastructures d’hébergement et des tarifs, afin d’encourager davantage les familles marocaines à rester dans le pays.
Entre l’instabilité mondiale, la prudence croissante des familles et les nouvelles réalités du marché touristique, l’été 2025 s’annonce comme une saison de transition, où la sécurité devient un critère aussi important que le prix ou le dépaysement.
Entre l’instabilité mondiale, la prudence croissante des familles et les nouvelles réalités du marché touristique, l’été 2025 s’annonce comme une saison de transition, où la sécurité devient un critère aussi important que le prix ou le dépaysement.