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2005, l'année des grandes réformes

La politique, l'économie à travers les infrastructures et les marchés financiers, le champ social et, bien sûr la culture ! Ce sont-là des domaines entiers où l'activité nationale s'est plus ou moins illustrée, excepté les sports où – football oblige – le

2005, l'année des grandes réformes
Comme l'on dit mi figue, mi raisin , au milieu du chemin de l'accomplissement mais en décalage quasi total des performances. Non qu'il faille, pour sacrifier à une rhétorique sartrienne, «désespérer Billancourt», mais la réalité, rugueuse, moins plate et moins lisse qu'on ne le pense est là, avec son cortège de déconvenues, ses attentes et ses défis.

Dire que l'année 2005 a été celle des défis pour le Maroc semblerait de nouveau un truisme ! Car ces derniers n'ont pas manqué, certes, mais ils sont le lot commun des gestions gouvernementales et des entreprises. En fait, le Maroc a vécu ces derniers mois un cycle d'événements qui, les uns proprement nationaux et les autres extérieurs, ont eu leurs conséquences directes ou indirectes sur son évolution. Par moments, il a lui-même suscité les événements et imprimé ainsi à leur cours une note particulière.

La Loi sur les partis politiques, la mise en œuvre d'une politique de lutte contre l'immigration clandestine, la finalisation des accords de libre échange, la réforme de la justice et le renouvellement par le gouvernement de sa volonté de mettre en œuvre une autonomie régionale audacieuse dans les provinces du sud constituent, à vrai dire, des nouveautés pour l'observateur.

Et surtout ce grand chantier social à dimension politique et économique significative, l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) lancée le 18 mai par S.M. le Roi Mohammed VI. Majeures pour les uns, normales et ordinaires pour les autres, les réformes marquent en effet l'évolution institutionnelle de notre pays.

A ce volet, s'ajoutent les changements qui s'inscrivent dans le calendrier fixé il y a plusieurs mois déjà : les infrastructures qui connaissent un regain d'activité, comme le Tanger Med, l'autoroute Marrakech-Agadir, la libéralisation de l'Open sky, les réformes économiques et sociales, comme notamment le champ de la fiscalité et l'entrée en vigueur de l'AMO ( Assurance maladie obligatoire).

Il n'est pas possible, ni nécessaire d'ailleurs, de détailler toutes ces rubriques.
Les textes législatifs qui les fondent ont été débattus au Parlement en long et en large, des centaines d'articles les ont détaillés dans la presse nationale.

Il en restera bien entendu quelque chose dans l'esprit du citoyen qui, transformé en 2007 en électeur pesant de son poids, portera son verdict. La politique a passionné l'opinion parce qu'elle n'a cessé de l'interpeller et le débat, engagé désormais sur des chapeaux de roue, fixera le destin de ce qu'on appelle les «pôles politiques», sur fond d'un examen de conscience. Celui-ci s'articule sur cette question essentielle: que faut-il faire du PJD ?

Un allié objectif , un partenaire ? Faut-il en revanche s'en méfier et le marginaliser, si tant est qu'on puisse croire qu'il est marginalisable ?
On aura compris, en tout cas, que le parti du Dr. Othmani a dominé les arcanes et les joutes ces deux dernières années et que son ombre flottera encore pendant les prochains mois sur la vie des partis. Ses charmes discrets ont fait d'ores et déjà des ravages et l'échiquier politique, à l'instar d'un cocotier, en est tout secoué… Alors que l'on disait l'échiquier politique saturé – il est composé de quelque…26 formations hétéroclites – voilà que le parti de la Renaissance et de la Vertu voit le jour et que le socialiste Abdelkrim Benatik met en route son parti du travail. Sur fond de surenchère, les élections législatives prévues en 2007 mettront en compétition un groupement d'autant plus atomisé qu'il ne favorise pas forcément la démocratie .

Peut-être, en effet, que d'ici là la loi électorale et les révisions y afférentes , notamment au niveau des partis et du mode de scrutin, dégageront un champ politique réformé, assaini, cohérent avec la vision d'une réelle alternance.

Il y a cependant une donnée qu'il convient de garder à l'esprit : les prochaines élections ne peuvent, comme les dernières, être que transparentes, encore faut-il que les partis et les formations politiques, du moins les plus importants par leur poids et leur tradition historique, puissent convaincre ces millions de jeunes qui accèdent au droit de vote et qui alimentent les fonds de commerce des démagogues et des boutefeux !
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