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Le taux de participation anime les débats

Absence très remarquée des chefs de partis politiques

La nuit blanche du vendredi au samedi passée au sein du ministère de l'Intérieur était surtout animée par le taux de participation, à défaut d'autres résultats. Un taux qui a atteint jusq

Le taux de participation anime les débats
L'annonce a été faite par le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, qui a tenu à préciser que, compte tenu de la cadence de l'affluence des électeurs vers les bureaux de vote, durant la journée, le taux de participation à la fermeture des bureaux de vote pourrait atteindre 41%, ce qui correspondrait à quelque 6,4 millions de votants contre 7,5 millions lors des élections législatives de 2002 gratifiées d'un taux de 51,6%.

Ce taux peut être considéré comme normal par rapport aux moyennes de participation enregistrées dans certains pays démocratiques, d'autant plus que le vote a coïncidé avec plusieurs rendez-vous qui, objectivement, réduisent la disponibilité des électeurs. Appelé à se confirmer dans les résultats définitifs, ce taux reflète la réalité politique avec laquelle il faudra désormais compter.

Certains analystes expliquent ce taux de 41% par le fait qu'il reflète une abstention résultant de la confusion entre «élections locales» et «élections législatives». Certains acteurs et observateurs de la scène politique ne cachent pas leur crainte de voir se multiplier ces bulletins blancs. Ils relèvent qu'une majorité de Marocains s'est toutefois déplacée aux urnes vendredi à l'occasion d'une journée qui n'était pas chômée.

Tout au long de cette journée, les électeurs se sont rendus aux bureaux de vote, au nombre de 38.846, dans un climat empreint de quiétude et de responsabilité pour exercer leur droit constitutionnel et exprimer leur choix en toute liberté en vue d'élire 325 députés. Cependant, l'on apprendra que le jour du scrutin n'a pas été exempt d'incidents limités et sans impact, tels des heurts mineurs entre partisans de formations politiques en lice, accompagnés dans certains cas de jets de pierres, de tentatives de pression sur les électeurs ou d'usurpation de la qualité d'observateur des élections.

Il s'agit en général de cas isolés n'affectant nullement le climat général de transparence ayant marqué le déroulement du vote, a dit le ministre, précisant que ces cas ont été établis et les procédures judiciaires enclenchées à leur sujet.

Dans ce cadre, il faut préciser que les législatives 2007 dégagent une carte politique véritable dont personne ne conteste la crédibilité. Tous les acteurs politiques ainsi que les observateurs de la scène politique, à l'Intérieur du pays comme à l'étranger, ont souligné unanimement que le Maroc a franchi une étape historique sur la voie de la démocratie et de la consécration de l'Etat de droit.

Au ministère de l'Intérieur, la traditionnelle veillée électorale a été surtout marquée par l'absence très remarquée des chefs de partis politiques qui avaient l'habitude de faire le déplacement pour assister à la soirée de proclamation des résultats des élections législatives. C'est à partir de 22 heures que des informations sont données par les deux chaînes de télévision nationale.

Rumeurs des coulisses

Toutefois, les journalistes de la presse écrite sont restés sur leur faim. Le seul élément d'information dont ils disposaient alors était vieux de quelques heures déjà et concernait le taux de participation enregistré à 18 heures (soit 34% de participation). Ce manque d'information a ouvert la voie aux coulisses qui fourmillent de rumeurs. A intervalle régulier, on lance une information, provenant de sources plus ou moins sûres ou fiables, qui donne tel leader politique en tête et tel autre en ballottage. De la même manière, on fait monter la cote d'un parti ou d'un autre.

Tantôt c'est l'USFP qui a raflé la mise, tantôt c'est l'Istiqlal qui est majoritaire tantôt c'est le PJD qui a opéré une percée significative. Pour vérifier ces résultats, nous avons fait le déplacement au Q.G du PJD. Et c'est Mustapha El Khalfi, membre du conseil national, responsable de la campagne électorale de son parti qui a tenu à préciser qu'à l'exception de Marrakech, le PJD était en première position à Casablanca avec 6 sièges, 2 sièges à Meknès, 1 siège à Mohammedia et 2 à Fès.

Il a ajouté qu'il «est fort probable que le parti obtienne d'autres sièges à Oujda, Tétouan, Tanger, Larache, Ksar Zem, Rabat et Salé ». Selon lui, ces premières estimations donnent au PJD de revendiquer entre 60 et 70 sièges dans la prochaine Chambre des représentants. Il a avancé que 7 candidates du parti de Saâd El Othmani ont été élues. M. El Khalfi a regretté que « l'USFP soit le grand perdant dans ces élections. Apparemment, il n'a pas obtenu ce qu'il avait envisagé». Au QG du MP, l'heure était au triomphalisme.

Il faut dire que le taux d'absentéisme a fortement profité à ce parti qui a ratissé large dans le monde rural. Aux environs de 2 heures du matin, les militants du bloc «haraki», tout en affichant un optimisme mesuré, ne cachent pas leur joie. C'était vraiment la fête dans les locaux du MP. Par contre, au QG du PPS, Mustapha Addichane, membre du bureau politique chargé de l'administration nationale, était très sceptique en informations.

Très peu de militants du parti dont le membre du bureau politique, Khalid Naciri, étaient présents. Selon M. Addichane, le PPS aurait remporté six sièges au moment où nous lui avions rendu visite, vers 1 heure du matin.

Les premiers résultats communiqués par le ministère de l'Intérieur vers 13 heures, et intéressant quelques circonscriptions sur 95, donnent le PJD gagnant avec 16, suivi du PI avec 15 sièges, alors que le RNI en a obtenu 13, suivi du MP avec 10 s, l'USFP 9, l'UC 7, le PPS 2, le FFD 2, Al Ahd 2 et le PND et le PSU avec un siège chacun.

Trois candidats sans étiquette politique ont également gagné un siège chacun. Il s'agit de Fouad Ali El Himma, Hamid Narjis et Fatiha El Ayadi. Parmi les autres grands perdants de ces élections, l'on cite, entre autres, Nabil Benadellah du PPS, Driss Lachgar de l'USFP, Abdelkrim Benatiq, chef du Parti travailliste, le PI Mustapha Hanine, président de la commission des Finances à la précédente première Chambre, Le RNI Mohamed Oujjar, le PSU Mohamed Sassi, le PADS Mohamed Benjelloun et le président du conseil de l'arrondissement de Ben M'sik, Mohamed Akif. C'est son vice-président, Mohamed Joudar de l'UC qui a remporté les élections avec Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et des Transports et Yasmina Baddou au nom du PI. Ont également été élus Mohand Laenser (MP) Abdelaziz El Hafidi El Alaoui (RNI), Omar El Bahraoui (MP) et Abdellah Baha (PJD).

Le duel Lahcen Daoudi (PJD) et Hamid Chabat (PI) à Fès nord s'est soldé par un match nul. Les deux candidats retrouvent leurs sièges à la Chambre des représentants, et seront accompagnés de Abdelhamid El Mernissi (PPS). De même, le président du Conseil de la ville de Salé, Driss Sentissi du MP, a été réélu avec Abdelilah Benkirane et Mohamed Zouiten du PJD, ainsi que Noureddine Lazrak du RNI.

Les résultats définitifs seront connus une fois que la commission nationale de recensement aura achevé ses travaux, sous la présidence d'un magistrat, président de chambre à la Cour suprême et en présence des délégués de l'ensemble des partis participant aux élections législatives, conformément à la loi. Autrement dit, juste après que les Commissions électorales provinciales auront rendu leur verdict, conformément au pacte adopté pour assurer la transparence totale du scrutin.
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300.000 personnes dans les meetings

La campagne électorale s'était déroulée dans les délais légaux, du 25 août au 6 septembre, dans un climat empreint de compétition loyale entre les candidats à travers l'usage de moyens légaux, à savoir les médias et les nouvelles technologies de communication pour convaincre les électeurs à voter en leur faveur, outre les méthodes traditionnelles, telles que les meetings, les tracts et l'explication des programmes.

Ainsi, les différentes formations ont tenu un total de 1.300 meetings qui ont rassemblé plus de 300.000 personnes, meetings qui se sont articulés essentiellement autour des questions qui préoccupent les électeurs, comme la lutte contre la pauvreté, le chômage, la marginalisation, la précarité, la mise en place des infrastructures de base et l'enseignement, ainsi que sur d'autres questions à caractère social.

Les échéances du 7 septembre ont été marquées, pour la première fois, par l'institutionnalisation d'une période préélectorale, permettant aux formations politiques d'accéder aux médias audiovisuels publics. Les partis politiques ont bénéficié, lors de cette période, d'un total de 170 heures de temps d'antenne, utilisées par 580 intervenants au cours des journaux d'information et des émissions politiques dédiées aux élections, favorisant ainsi une meilleure communication avec les citoyens.

Le ministre a saisi cette occasion pour exalter l'action louable de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA). Pour sa part, la commission centrale mixte entre les ministères de l'intérieur et de la justice a reçu, depuis le début de la campagne électorale, un total de 716 plaintes, dont une grande majorité a été traitée par le parquet général, soit en les classant, en ordonnant un examen approfondi ou des poursuites judiciaires.

Ainsi, 53 cas ont fait l'objet de poursuites et 6 autres ont été
reportés jusqu'après la proclamation des résultats du scrutin, conformément aux dispositions juridiques en vigueur, étant donné que ces cas concernent des candidats aux élections. La campagne électorale a connu des incidents mineurs qui n'ont pas influé sur son déroulement normal. Ces incidents ont été maîtrisés à temps.
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