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L'équation complexe de l'approvisionnement

Cinq niveaux d'intervention sont jugés décisifs pour le resserrement des liens verticaux
Dans le secteur agroalimentaire marocain, la coordination des liens verticaux dans les chaînes d'approvisionnement en matières premières est encore au stade

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A ces lacunes viennent s'ajouter les distorsions qui caractérisent les transactions commerciales au comptant en régime de marché libre.

Partant du fait que l'amélioration du processus d'approvisionnement en matières premières, découlant d'un resserrement de la coordination verticale, pourrait générer des gains d'efficacité susceptibles de contribuer à accroître la compétitivité du secteur agroalimentaire, la question principale qui se pose est : Quels rôles l'administration publique, les producteurs et les transfor- mateurs devraient-ils jouer pour atteindre cet objectif ?

La recherche d'une réponse à cette question doit, avant tout, prendre en compte les pressions exercées par les changements des contextes économiques international et national et les nouveaux défis posés aussi bien pour la politique gouvernementale que pour les producteurs agricoles, les entreprises agroalimentaires et les autres intervenants sectoriels.

D'un côté, sous l'effet de l'évolution des idées au sujet du rôle de l'Etat, compte tenu des pressions budgétaires, la mondialisation des marchés et les obligations commerciales internationales, la politique gouvernementale devient de moins en moins interventionniste et de plus en plus indirecte. De l'autre côté, sous l'effet de l'évolution rapide des préférences des consommateurs et de l'accroissement des exigences en matière de qualité et de diversité des aliments, l'étau se resserre davantage autour des entreprises agricoles et agroalimentaires qui doivent engager de plus en plus dans la gestion et la protection de leurs activités.

Dans ce nouveau contexte de plus en plus contraignant, la recherche des solutions réalistes, faisables et dynamiques, passe nécessairement par l'identification des facteurs contribuant à accroître la coordination verticale dans le secteur agroalimentaire et la mise en place d'un plan d'actions pratiques permettant de renforcer ces facteurs positifs, mais aussi contribuer à minimiser ou à éliminer les facteurs défavorables.

En relation avec les résultats du diagnostic des contraintes, cinq niveaux d'intervention sont jugés décisifs pour le resserrement des liens verticaux dans les chaînes d'approvisionnement en matières premières : la production, la réglementation, l'information, la logistique d'approvisionnement et la gestion interne des entreprises.

Certes, la nature et l'ampleur des interventions nécessaires seront différentes selon les produits et les caractéristiques spécifiques de leurs transactions, mais il n'en demeure pas moins que des changements structurels devraient, avant tout, concerner l'environnement général dans lequel se déroule l'approvisionnement du secteur agroalimentaire dans son ensemble.

Selon une étude de l'amélioration de la Qualité des produits agroalimentaires en 2004, la coordination verticale peut prendre plusieurs formes allant des transactions directes au comptant en régime de marché libre, où les prix sont le seul facteur de coordination, à une intégration verticale complète, où les entreprises constituent l'intégrateur principal régissant la circulation des biens d'un niveau de marché à l'autre.

Entre ces deux situations extrêmes, il existe d'autres formes intermédiaires de coordination verticale telles que les contrats, les alliances stratégiques et les coentreprises.
Par rapport à ces formes d'intégration verticale, le diagnostic des modalités d'approvisionnement des entreprises agroalimentaires touchées par l'étude a montré que l'intégration verticale complète (exploitation intégrée) et les contrats sous diverses formes sont relativement développés dans le cas de la tomate, et en partie dans le cas de l'abricot. Par contre, dans celui des olives, non seulement le niveau d'intégration verticale est encore très faible, mais aussi très difficile à améliorer compte tenu de la structure actuelle de la production.

Cette différence entre les trois produits s'explique par les écarts de situations dans certains facteurs-clés à l'intégration verticale, notamment les niveaux de risque, de la technologie, des capitaux et des compétences de gestion en relation avec les processus de production et de transformation.

Il s'ensuit qu'une intervention commune à l'ensemble des trois produits n'aura qu'un impact limité, compte tenu de l'hétérogénéité des situations sur le terrain. Ce qui exige, par ailleurs, que le choix des options d'intervention soit raisonné selon les spécificités des produits et en fonction de leurs conditions d'offre.

Options d'intervention réalistes


- Pour le cas de la tomate, les options retenues consistent, d'une part, en la consolidation des acquis de l'intégration verticale déjà entamée par la majorité des entreprises de transformation et, d'autre part, la promotion de la production contractuelle par l'élaboration des déterminants réglementaires et juridiques appropriés.

- Pour le cas de l'abricot, les options choisies visent la création de plus de synergies entre les producteurs et les transformateurs, et ce, dans la perspective d'une part, de renforcer l'intégration verticale ou quasi-verticale et, d'autre part, de créer les conditions favorables au développement des alliances stratégiques ou des relations contractuelles.

- Pour le cas de l'olive, compte tenu de la complexité des problèmes liés à la structure actuelle de l'offre et aux pratiques commerciales à dominance informelle, une seule option semble être une solution intermédiaire susceptible d'atténuer les pressions exercées sur le secteur de la transformation. Il s'agit de la mise en place d'une centrale d'approvisionnement autonome et indépendante à l'échelle de chacune des principaux bassins d'approvisionnement.
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