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La forêt marocaine en chiffres

Le taux moyen de boisement du pays est de l'ordre de 8%, ce qui est en deçà du taux optimal (15à 20%) nécessaire à l'équilibre écologique et environnemental.

La forêt marocaine en chiffres
La préservation de l'environnement est plus que jamais considérée au Maroc comme une priorité. En effet, le pays fait face ces dernières années à plusieurs défis sur le plan environnemental. L'un de ces principaux défis concerne le domaine forestier du Royaume qui est soumis à de nombreuses contraintes. Ceci constitue une véritable menace pour la faune et la flore. En effet, la forêt marocaine recèle une diversité biologique exceptionnelle avec 4.700 espèces végétales, 326 espèces d'oiseaux et 106 espèces de mammifères. Le dernier inventaire forestier national, réalisé en 1996, établit la superficie du domaine forestier à 9 millions d'ha.

La déforestation ne peut pas être uniquement une catastrophe écologique mais peut avoir également un impact sur l'équilibre socio-économique du pays. Bien évidemment, la forêt joue un rôle de première importance en ce qui concerne la conservation et la protection des sols et de l'eau, la lutte contre la désertification et l'amélioration des conditions de l'environnement. Mais d'un autre côté, le domaine forestier a également une fonction sociale qui s'exprime à travers la création d'emplois en milieu rural. Les statistiques parlent de 8 à 10 millions de Journées de travail par an, de 28.000 emplois dans les entreprises forestières et de 14.000 emplois dans le secteur de la transformation. Par ailleurs, la forêt est une véritable richesse économique. Elle remplit un rôle économique qui se manifeste par la production de 600.000 m3/an de bois d'œuvre et d'industrie, soit 30% des besoins du pays. Elle est également à l'origine de 10.000.000 m3/an de bois de feu, participant pour 30% au bilan énergétique global.

Ainsi, la forêt marocaine contribue pour près de 2% au PIB agricole et 0,4% au PIB national. Cette contribution ne tient compte que des valeurs des consommations directes réalisées dans le cadre des filières commerciales intégrées au marché. Cependant, si l'on tient compte des revenus tirés directement par les populations riveraines sous forme de bois de feu, de parcours et de menu-produits divers, la contribution réelle serait de l'ordre de 10% du PIB agricole.
Ces chiffres montrent combien la forêt est importante pour le pays à la fois sur le plan écologique et économique. C'est pour cette raison que la préservation de la forêt ne doit pas être uniquement le rôle des institutions étatiques ou les militants écologiques. La sonnette d'alarme a déjà été tirée. Pour preuve, le taux moyen de boisement du pays est de l'ordre de 8%, ce qui est en deçà du taux optimal (15à 20%) nécessaire à l'équilibre écologique et environnemental.

«Mosaïque forestière»
La richesse de la forêt marocaine se traduit par une véritable variété sur le plan des essences feuillues et résineuses. Parmi celles-ci, on retrouve le cèdre de l'Atlas qui est une essence noble et mémoire des temps. Cette essence occupe 134.000 ha, et constitue une ressource sur les plans écologique, économique, social et culturel, ce qui lui confère une importance particulière au Maroc.
Actuellement, la cédraie est considérée comme un enjeu stratégique pour notre pays, tant sur le plan écologique que socio-économique.
La présence d'écosystèmes d'importance mondiale, d'une espèce symbole de la Méditerranée, appréciée pour ses valeurs économiques, écologiques sont actuellement autant de facteurs qui ont conduit à la création de deux parcs nationaux (Parc National d'Ifrane et du Haut Atlas Oriental) dans la perspective de création d'une Réserve de Biosphère Cédraie sur une superficie de 500.000 ha. La cédraie marocaine représente la principale source de production de bois d'œuvre en participant à hauteur de 80% à la production nationale.

De plus, la filière assure annuellement un équivalent travail de l'ordre de 6,5 millions hommes-jour dégageant un revenu de l'ordre de 353,4 millions de dirhams selon le Haut Commissariat aux eaux et aux forêts et à la lutte contre la désertification.
Cependant, la cédraie reste soumise à des pressions multiformes conduisant à une évolution régressive de ses écosystèmes et à un déséquilibre des sociétés rurales qui y dépendent. L'une des principales contraintes entravant la pérennité de la cédraie se résume au surpâturage. Les massifs du Moyen Atlas abritent plus de 2,6 millions de têtes de bétail qui y pâturent pratiquement toute l'année. Cet effectif représente trois fois la charge animale pouvant être supportée par la forêt. Dans cette région, les éleveurs autrefois transhumants, se sédentarisent ce qui a fortement réduit les superficies des terrains de parcours collectifs. Cette tendance a entraîné un surpâturage des écosystèmes sylvo-pastoraux à travers les pratiques généralisées d'écimage et d'ébranchage des cédraies.
Autre souci menaçant le cèdre de l'Atlas : le bois-énergie. Les massifs du Moyen Atlas font en effet l'objet d'un prélèvement excessif en bois de feu. Ces prélèvements dépassent de trois fois les possibilités des forêts. A cela s'ajoutent les délits forestiers. Car la cédraie reste aussi sujette aux délits forestiers par le prélèvement de bois de service et bois d'œuvre. Ces délits sont le plus souvent pratiqués à des fins commerciales, par des bandes organisées, menaçant le devenir de la cédraie…

Aires protégées

Le Maroc est l'un des pays les plus originaux de la région méditerranéenne du point de vue géographique, climatique et écologique et, par voie de conséquence, parmi les plus riches sur le plan biologique et biogéographique. La combinaison de tous ces facteurs a engendré une diversité de milieux qui se traduit par une richesse biologique remarquable. Cette diversité est appréciée par l'existence d'une quarantaine de grands types d'écosystèmes qui offrent des habitats à plus de 4.500 espèces de plantes vasculaires, près de 550 espèces de vertébrés et des milliers d'espèces d'invertébrés. Pour lutter contre les menaces de dégradation qui pèsent sur la biodiversité marocaine, le pays a élaboré un plan directeur des Aires Protégées qui a identifié 154 Sites d'Intérêt Biologique et Ecologique. Ce plan accorde une importance primordiale à la conservation et au développement durable de la cédraie dans ses dimensions biopatrimoniales, socioéconomiques et culturelles. Ce plan a identifié autour de la cédraie 4 Parcs Nationaux, 7 Sites d'Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) terrestres et 12 Zones Humides.
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