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Le permis à points : la grande innovation

Près de deux ans après l’entrée en vigueur du Code de la route, son application commence à peine à donner quelques-uns des résultats escomptés. Si l’instauration du permis à points, les sanctions exemplaires et le renouvellement des anciens permis ont contribué à réduire la mortalité sur les routes, d’autres actions sont toujours en cours de mise en place.

Le permis à points : la grande innovation
Le «solde» de points est minutieusement suivi par les détenteurs de permis de conduire.

Classé parmi les pays avec le plus grand nombre d’accidents mortels, près de 4.000 victimes annuelles, le Maroc attendait avec enthousiasme l’entrée en vigueur du Code de la route. Présenté au Parlement en 2010, le texte de loi régissant la circulation a mis près de deux années pour entrer en vigueur et deux autres années pour commencer à donner quelques maigres résultats. La mobilisation générale, qu’elle soit au niveau du gouvernement ou de la société civile, reste cependant insuffisante. Accueilli comme une malédiction par les professionnels du domaine, le Code de la route a redéfini les responsabilités et les droits des usagers de la route. Force est de constater, en se basant sur les chiffres du gouvernement, que la machine commence à se roder.
Suivant une politique de modernisation, le Code de la route a fait du permis à points la grande innovation de la loi. Ainsi, le retrait de points, même s’il n’est pas aussi rédhibitoire que cela parait, responsabilise un peu plus les conducteurs. Le «solde» de points est minutieusement suivi par les détenteurs de permis de conduire. De larges opérations de renouvellement des anciens permis ont été également menées au niveau des services d’immatriculation du ministère du Transports. Ces actions ont ainsi mis à jour la base de données gouvernementale, concernant les usagers de la route, à même de permettre, entre autres, un meilleur ciblage des politiques dans l’avenir. Tour à tour, les permis de conduire datant de plus d’une quinzaine d’années ont été renouvelés dans leur intégralité, dans une opération à l’échelle du pays. D’autre part, les mesures coercitives, considérées par plusieurs comme drastiques, au moment de l’instauration du Code de la route, commencent à être adoptées par les différents usagers. Ainsi, les conducteurs cherchent de plus en plus à savoir si telle sanction est bien destinée à telle infraction.

Les motards portent systématiquement les casques de sécurité. Le bilan de l’année 2013 a par exemple été concluant, avec pas moins de 7,53% de baisse dans les accidents mortels, assorti d’une baisse d’environ 8% des nombres de victimes mortelles. Les blessures graves causées par les accidents de la circulation ont également reculé de près de 5%.
Un autre bilan fait état quant à lui, d’un recul important lors des 7 premiers mois de l’année 2014, avec 4,53% d’accidents mortels en moins, une baisse de 6,24% du nombre de victimes mortelles et le recul des blessés graves de l’ordre de 11,69%, par rapport à la même période de l’année précédente.

La saison estivale au cœur des préoccupations

Malgré des données encourageantes, les routes marocaines continuent d’être considérées parmi les plus meurtrières. Pour la seule semaine du 4 au 10 août, 31 personnes sont mortes et près de 1.500 ont été blessées. Des accidents principalement «dus à l’inadvertance des piétons, à l’excès de vitesse, au non-respect de la priorité ou des feux de signalisation, à la circulation sur la voie de gauche et en sens interdit, ou encore au dépassement non autorisé», indiquait alors un communiqué, publié mi-août par la DGSN, qui souligne «que les sommes perçues ont atteint 7.535.000 DH, faisant état de la mise en fourrière municipale de 6.016 véhicules, de la saisie de 9.803 documents et du retrait de la circulation de 284 véhicules». Cependant, sur l’ensemble du mois de juillet 2014, il a été constaté un recul de 13,55% d’accidents mortels, 17,24% de victimes de moins et 15,15% en ce qui concerne les blessures graves des suites d’accidents. La saison estivale étant celle qui enregistre 30% des accidents mortels, plusieurs campagnes de sensibilisation sont menées tous azimuts, pour pallier ce phénomène mortel. Mais avec l’augmentation du trafic routier durant les vacances, à laquelle il faut rajouter celle du parc automobile, la fréquentation des routes se multiplie et sans le respect strict du Code, les routes se transforment en véritables tombes. D’autres pointent du doigt un certain laxisme lors de l’application des sanctions et un recadrage des établissements des auto-écoles qui peine, lui, à se mettre en place. Le manque de formation et le manque de moyens étant décriés par les différents protagonistes. Autant d’éléments qui indiquent que le traitement de choc, adressé par le Code de la route, à l’encontre des usagers commence à porter ses fruits, même s’il tarde beaucoup à être effectif. La prévention et la sensibilisation restent cependant le moyen le plus efficient pour réduire l’impact désastreux des accidents de la circulation sur la sécurité routière et l’image du Maroc. 

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