Connexion
Le Plan Maroc vert met le petit agriculteur au centre de ses préoccupations à travers son second pilier. Avec comme objectif d’améliorer les revenus des agriculteurs dans les zones fragiles et de lutter contre la pauvreté en milieu rural, le Pilier II du PMV mise sur une plus grande valorisation de la production et une promotion des produits du terroir.
Depuis 2010, près de 84% de la population initialement ciblée ont été atteints. Ainsi, selon l’Agence de développement agricole (ADA), 492 projets Pilier II ont été mis en place, bénéficiant à quelque 720 000 petits agriculteurs et permettant à une surface agricole de plus de 733 000 ha d’être mise en valeur.
Sur ces projets, une trentaine ont déjà été menés à terme contribuant à améliorer les revenus de près de 18 000 petits agriculteurs à hauteur de 32%. Par ailleurs, 139 unités de valorisation ont été créées et 69 709 ha ont été aménagés en petite et moyenne hydraulique. Les unités de trituration, les unités de conditionnement et les centres de collecte de lait représentent à eux seuls les deux tiers de ces unités construites. Pour atteindre ces réalisations, c’est une somme de 6,3 milliards de DH qui a été investie sur une enveloppe totale prévue de 20 milliards de DH à l’horizon 2020.
Par ailleurs, et pour remédier aux problèmes de financement auxquels font face les petits agriculteurs dans les zones fragiles, l’État en partenariat avec le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) a créé la Société de financement pour le développement agricole «Tamwil El Fellah».
Cette dernière répond aux besoins de financement par l’octroi de crédits à un taux d’intérêt de 8% sur le court terme et 8,5% sur le moyen et le long termes pour un capital allant jusqu’à 100 000 DH par exploitation et par an, et ce moyennant un fonds de garantie de l’État à hauteur de 60%. Le Groupe Crédit Agricole à travers sa nouvelle stratégie triennale «Cap 2016» débloquera aussi une enveloppe de l’ordre de 25 milliards de dirhams pour répondre aux besoins en financement du monde rural. Cette enveloppe contribuera éventuellement au développement de nouvelles niches, notamment celles inscrites sous le Pilier «Agriculture solidaire».
Le département de tutelle table aussi sur le Conseil agricole pour aider les petits fellahs à moderniser leurs outils de production. C’est ainsi qu’il a décidé d’activer davantage le processus de vulgarisation en place et de lancer une nouvelle stratégie de conseil agricole qui ambitionne d’avoir un conseiller agricole pour 1 350 agriculteurs à l’horizon 2015, contre 1 pour 3 800 à ce jour.
Dans ce cadre, des sessions de formation et de sensibilisation sont organisées au profit des agriculteurs, des écoles aux champs sont créées, et des outils modernes de communication et de partage de connaissances sont généralisés. À noter que d’autres mesures de soutien sont prises pour subvenir aux besoins financiers des petits agriculteurs (aménagement pastoral, acquisition d’animaux, distribution des ruches, achat de petits matériels,
etc.).
